LES ECHOS ET LES ARTICLES

L'espionnage US saboterait des programmes nucléaires en Iran

Reuters - 24.05.07 - Les services américains du renseignement et des centrales alliées mènent des opérations de sabotage industriel en Iran pour contrecarrer le programme nucléaire de la république islamique, a affirmé mercredi soir la chaîne de télévision CBS News. CBS précise que des scientifiques russes et iraniens sont utilisés dans ce cadre et que les méthodes employées incluent la modification de composants ou de documents techniques utilisés par les chercheurs iraniens.

Au département américain d'Etat, le porte-parole, Sean McCormack, s'est refusé à tout commentaire. Aucune réponse n'a pu être obtenue auprès d'un responsable du renseignement américain. Les Etats-Unis, qui accusent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous le prétexte de développer un réseau d'électricité nucléaire, mènent une campagne diplomatique pour amener Téhéran à renoncer à ses ambitions. Mais le président américain, George Bush, a déclaré à plusieurs reprises que toutes les options étaient sur la table.

CBS ne précise pas les centrales étrangères de renseignement impliquées dans cette opération de sabotage pas plus qu'elle ne cite ses sources. La chaîne précise que les agents du renseignement participant à ces missions "incluent d'anciens scientifiques nucléaires russes de même que des Iraniens vivant à l'étranger". "Des agents ont vendu à l'Iran des composants présentant des vices de forme difficiles à détecter et qui les rendent instables ou inutilisables", explique CBS.

Ces actes de sabotage industriel seraient à l'origine de problèmes techniques rencontrés par les chercheurs iraniens dans le fonctionnement des centrifugeuses, appareils utilisés pour l'enrichissement de l'uranium. Des transformateurs électriques défectueux auraient ainsi provoqué une explosion à Natanz, détruisant une cinquantaine de centrifugeuses.
Source : Réseau Sortir du nucléaire

Pour le nucléaire, un Grenelle du mépris

Communiqué des Verts, du 21 mai 2007

Les Verts s’inquiètent du mépris avec lequel M. Juppé traite les citoyens et les associations de protection l’environnement quand l’alerte concernant le développement de l’industrie nucléaire est donné depuis des années, que 60% de l’opinion publique* se dit défavorable à toute nouvelle installation nucléaire et que les associations spécialisées n’ont de cesse de montrer la nécessité d’un moratoire en la matière.

M. Juppé prétend en effet écouter la société civile avant de mener sa politique environnementale, mais, dans le même temps et avant toute chose, explicite sa politique de développement de centrales nucléaires de troisième et de quatrième génération, assénant à tous et à toutes la soi-disant incapacité de la France à subsister sans énergie atomique.

Ce préalable est dommageable à plusieurs titres : d’abord parce que la toxicité à court et à long terme de la production de cette énergie est avérée, particulièrement en terme de gestion du risque, de transports et d’enfouissement des déchets radioactifs. Ensuite, parce que le secret défense, voire le mensonge permanent qui accompagne le nucléaire sont une perpétuelle insulte à la démocratie.

Enfin, parce que l’économie même que génère cette production énergétique est catastrophique : les études montrent en effet que le prix faramineux qu’un seul réacteur nucléaire représente (3 milliards d’euros pour le dernier) permettrait en effet la création de 10 fois plus d’emplois durables et d’au moins autant d’énergie propre s’il était investi dans le développement d’énergie renouvelable. Les Etats-Unis et la Chine se lancent ainsi dans ce domaine avec vigueur dès aujourd’hui.

Ainsi, si dès aujourd’hui la France ne change pas de politique et ne s’applique pas une logique de "rupture" si bien clamée par le président de la république, non seulement nous continuerons à être la poubelle de l’Europe, mais notre industrie nucléaire et les emplois qui lui sont liés, faute de reconversion, provoqueront des ravages sociaux à la mesure des fermetures des mines de charbon il y a quelques années, sinistrant à terme des régions comme celle de la Hague ou de Flamanville.

Anne Souyris, Porte Parole nationale des Verts
(com. transmis par le Réseau Sortir du nucléaire)

Fusion nucléaire : Hiper le faux frère d'Iter

[ Les échos 15/05/07 ] - Les physiciens européens proposent l'étude d'un réacteur à fusion allumé par laser et inspiré par la bombe H. Ces recherches concurrencent Iter mais partent avec du retard.

L'Europe est en passe de devenir le paradis de la fusion nucléaire. Après le futur démonstrateur Iter et le laser Mégajoule français, des physiciens européens préparent un projet ambitieux sur le même sujet, baptisé avec un certain culot « Hiper » (High Power Laser Energy Research). Emmenées par les Britanniques qui souhaitent accueillir ce faux frère d'Iter à domicile, 22 institutions de 9 pays ont proposé à Bruxelles de financer dans le 7e programme-cadre un réacteur à fusion pour produire de l'énergie. Il s'agit plus exactement d'étudier l'allumage par laser d'une réaction de fusion nucléaire. L'objectif ultime des chercheurs britanniques est de proposer une alternative à Iter. Le réacteur international qui sera construit à Cadarache, en Provence, mise également sur la réaction de fusion mais suivant la filière « magnétique ». Hiper veut défricher la voie du confinement inertiel, une approche moins évidente sur le papier pour produire de la chaleur et donc de l'électricité.

Rappelons d'abord que la fusion de deux noyaux légers (deutérium et de tritium par exemple) produit bien plus d'énergie nucléaire que la réaction de fission de l'uranium qui chauffe nos centrales actuelles. Cette équation se réalise toutefois à une difficile condition : il faut « persuader » les deux noyaux de se rapprocher, ce qu'ils détestent. Le mariage se fait donc au prix élevé de gigantesques températures en millions de degrés et de fortes densités. Seul le coeur des étoiles répond naturellement à ces conditions.

Une roue de secours

Sur terre, les chercheurs ont trouvé deux voies pour y parvenir. Les réacteurs du type Iter recréent dans leur tore (grand aimant en forme d'anneau) un champ magnétique qui chauffe et confine le mélange deutérium tritium. Plusieurs démonstrateurs ont réussi à entretenir ainsi une réaction de fusion en chaîne quelques secondes, mais aucun n'a prouvé sa viabilité industrielle.Iter devraréaliser huit minutes de fonctionnement, avec un rendement positif. La deuxième voie est, hélas, validée depuis longtemps par les bombes H. Cette voie de confinement inertiel soumet une bille de combustible à une violente compression, synonyme de densité et température. Dans les bombes H, elle est provoquée par une bombe A à fission.

Les chercheurs ont longtemps étudié le moyen de domestiquer cette énergie de fusion capricieuse. En laboratoire, ils ont imaginé trois méthodes pour allumer la fusion par confinement inertiel de microbilles. La plus avancée actuellement consiste à concentrer des dizaines de faisceaux laser très puissants sur une capsule en or. La lumière produit alors un violent rayonnement X, qui comprime en un millième de milliardième de seconde la microbille à des densités mille fois supérieures à celle des solides, provoquant la fusion du combustible. D'autres expériences moins abouties utilisent un bombardement d'ions lourds ou des arcs électriques. Les Français (laser Mégajoule) et les Américains (National Ignition Facility) sont les seuls à construire actuellement deux machines à lasers de ce type. Leur objectif est militaire puisque les expériences de fusion serviront à valider ces prochaines décennies les codes de simulation des explosions nucléaires. Ces programmes de plus de 2 milliards d'euros doivent compenser l'arrêt des essais nucléaires. En France, le CEA, qui exploitera le laser Mégajoule, a prévu d'ouvrir épisodiquement l'installation aux chercheurs civils pour des études en astrophysique par exemple. Mais son plan de charge prévoit peu d'expériences sur la génération d'énergie. Hiper offrirait donc un autre laser de puissance pour les recherches civiles. La production d'énergie sera sa priorité en ouvrant une porte de sortie au cas où Iter n'atteindrait pas ses objectifs. Ce type de réacteur offre pour avantage une grande sûreté de fonctionnement, puisque la fusion peut être arrêtée à tout moment. La quantité de matière nucléaire utilisée promet d'être faible, les déchets aussi. La puissance du dispositif offrirait également plus de souplesse qu'Iter, la cadence des tirs pouvant s'adapter aux besoins en électricité. Christine Labaune, directrice de l'Institut des lasers et plasmas (CEA, CNRS, Polytechnique, Bordeaux-I) indique que les Américains ont déjà un important programme sur le sujet. Les Japonais pourraient aussi faire des démonstrations d'ici quelques années.

40 faisceaux laser

Le confinement inertiel avec allumage laser part pourtant avec de nombreux obstacles. L'exploitation de la source de chaleur est complexe, puisque la fusion du combustible n'a pas lieu en continu comme dans le tore d'Iter mais par explosions intermittentes. Par analogie, Iter fonctionne comme un réacteur d'avion, tandis qu'Hiper fait penser à un moteur à explosion. Encore faut-il concevoir des lasers assez fiables et réactifs pour pouvoir rallumer une réaction toutes les dixièmes de seconde comme le prévoient les promoteurs du projet. Hiper se différenciera toutefois du concept Mégajoule par une technique dite d'« allumage rapide ». Ce système ajoute à la compression laser une autre source d'allumage avec un laser à impulsion courte de l'ordre de la picoseconde (millième de milliardième). Il devrait offrir un gain de 50 à 100 fois plus élevé que le concept type LMJ. Les chercheurs espèrent ainsi qu'en juillet 270 kilojoules d'énergie dans les lasers, on récupère une énergie de fusion 15 fois supérieure. Le contrôle de cette fusion explosive va exiger des recherches très fondamentales comme le comportement ultrarelativiste des particules en jeu. La violence du confinement inertiel pose aussi des questions d'ingénierie. D'après un spécialiste du plasma, l'explosion d'une microbille détruit tout dans un rayon de 1 mètre. La récupération des bouffées de chaleur dégagées par la fusion pour chauffer de l'eau et la turbiner n'est pas triviale non plus. Une première phase de trois ans d'étude à partir de 2008 précéderait la préparation de l'installation qui s'achèverait à la fin de la décennie suivante. D'après les premières esquisses, l'installation comprendrait 40 faisceaux laser. Comme pour Iter, beaucoup de chercheurs doutent de l'intérêt industriel du système, mais les spécialistes des lasers, des matériaux, des plasmas ou de l'énergie rêvent déjà des nombreuses recherches fondamentales que le projet pourrait financer, s'il est accepté par la Commission européenne. Bruxelles a déjà validé le concept en l'inscrivant à la liste des infrastructures de recherche prioritaires. Reste à trouver les moyens. Son coût est évalué à moins de 800 millions d'euros... un cinquième d'Iter ! Mais ce serait encore une manne de plus pour la physique au détriment de disciplines moins bien dotées. Réponse en juillet.
MATTHIEU QUIRET

Grenelle de l'environnement : MM. Sarkozy et Juppé veulent empêcher le débat sur le nucléaire

Le Réseau "Sortir du nucléaire" proteste contre la tentative du nouveau pouvoir en place, d'empêcher tout débat sur la question du nucléaire. Le Réseau "Sortir du nucléaire" est exclu des réunions de concertation en vue de la préparation du "Grenelle de l'environnement" : il n’a pas été convié par MM. Sarkozy et Juppé à la rencontre qui a lieu ce lundi 21 mai, à 11 heures, à l'Elysée, avec certaines organisations écologistes non gouvernementales. Il semble donc à l’évidence que le nucléaire reste un sujet tabou dont il est bien difficile de débattre dans notre pays.

Dès ses premières interviews après sa prise de fonctions de Ministre de l’écologie, Alain Juppé a clairement exclu toute remise en cause des projets de l'industrie nucléaire en précisant simplement qu’il faudra “l’expliquer aux Français”. Nicolas Sarkozy a, pour sa part, clairement affirmé, lors de sa campagne électorale qu’il est pour l’EPR et la relance du nucléaire qu’il juge comme étant “l’énergie du futur”.

Cette façon de faire est inacceptable, et cela d'autant plus que le nouveau gouvernement annonce vouloir renouveler les pratiques politiques. Il apparaît clairement que ce n'est pas le cas.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" regroupe 776 associations et a rassemblé plus de 60 000 manifestants le 17 mars dernier contre la construction du réacteur nucléaire EPR.

Il rappelle qu'il est disposé à participer au "Grenelle de l'environnement", mais… seulement si le nucléaire peut être débattu et que les décisions n'ont pas été prises auparavant... Il ne faudrait pas en effet que le débat soit clos avant même d’avoir commencé !

C'est en particulier le cas du décret autorisant EDF à construire le réacteur nucléaire EPR à Flamanville, dans la Manche : ce décret a été pris par le gouvernement précédent… 10 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle !

Il est donc nécessaire, pour que le “Grenelle de l'environnement” puisse se dérouler correctement, que le nouveau gouvernement procède – au préalable - à l'abrogation du décret de construction de l’EPR : il n'est pas envisageable de discuter d'environnement alors que, pendant ce temps, EDF construit un réacteur nucléaire supplémentaire.

Agir pour l’environnement, la Confédération Paysanne, Europe solidaire sans frontières (ESSF), l’Association de protection des espèces menacées (AVES) et le Groupe de Réflexion et d’Action Pour une Politique Ecologique ont rejoint le Réseau Sortir du nucléaire dans cette demande au gouvernement d’annuler le décret de l’EPR comme préalable indispensable à tout Grenelle de l’environnement.
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 776 associations - Communiqué du lundi 21 mai 2007

"Il n'y a pas de solution sans le nucléaire", affirme Alain Juppé

Associated Press - 20.05.2007 - Alain Juppé, le nouveau ministre d'Etat chargé de l'Ecologie, du développement et de l'Aménagement durables, a affirmé dimanche que "le nucléaire n'est pas la solution pour les prochaines années", mais qu'"il n'y a pas de solution sans le nucléaire".

"Je crois qu'il n'y a pas de solution en matière énergétique dans les années qui viennent sans poursuite de l'équipement de la France en centrales électro-nucléaires, il faut donc mettre en oeuvre le programme de centrales de la troisième génération, tout en préparant la quatrième génération", a estimé M. Juppé, invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

Dans un communiqué, le Réseau "Sortir du nucléaire" a dénoncé dimanche "la tentative du nouveau pouvoir en place d'empêcher tout débat sur la question du nucléaire", se disant "exclu des concertations" prévues lundi à l'Elysée pour préparer le "Grenelle de l'environnement" qui doit se tenir à l'automne.

Nicolas Sarkozy et Alain Juppé doivent recevoir lundi plusieurs associations en vue de la préparation de ce "Grenelle de l'environnement". M. Juppé a évoqué la présence d'"une dizaine d'ONG, par exemple WWF, Greenpeace, les Amis de la terre, la fondation Nicolas Hulot". Il a précisé que l'après-midi, plusieurs personnalités seraient également reçues, comme Edgar Morin et Jean-Marie Pelt.
"L'objectif de cette première série de réunions est d'essayer de fixer l'ordre du jour du Grenelle de l'environnement", a poursuivi l'ancien Premier ministre. "Le concept, c'est quatre participants autour de la table. C'est l'Etat, ce sont les entreprises, ce sont les organisations syndicales et c'est la société civile, et en particulier les associations et les ONG".

"Nous allons essayer de faire la liste des grands sujets prioritaires et de nous mettre d'accord, au moment de ce Grenelle, sur les actions à engager" concernant notamment "les OGM", "le réchauffement climatique", "les arbitrages à faire en matière de transports", a également souligné Alain Juppé.

Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : Alain Juppé ne connait strictement rien au dossier du nucléaire, mais il s'est fait "tuyauter". Voilà donc qu'il recycle une vieille formule que viennent de lui souffler les lobyistes de l'atome : "Le nucléaire n'est pas la solution mais il n'y a pas de solution sans le nucléaire". Aussi convaincant que "En avril ne te découvre pas d'un fil" ou autres niaiseries.

Ecologie : M. Juppé a tout à prouver

En premier lieu : M. Juppé doit faire abroger, AVANT la tenue du "Grenelle de l'environnement", le décret de création du réacteur nucléaire EPR

Communiqué du vendredi 18 mai 2007 - Le Réseau "Sortir du nucléaire" se déclare très sceptique concernant la nomination de M. Alain Juppé à la tête d'un grand ministère chargé, entre autre, de l'écologie.

Certes, M. Juppé prétend avoir pris conscience de l'importance des questions environnementales, mais il semble encore bien loin d'avoir compris qu'il est nécessaire de rompre enfin, et au plus vite, avec les politiques économiques et industrielles du siècle dernier.

Alors que le nucléaire (civil et militaire) et le réchauffement climatique menacent directement l'avenir de la planète, M Juppé soutient des projets que, pour protéger l'environnement, il convient au contraire de combattre comme par exemple :

- la construction du réacteur nucléaire EPR, prévu par EDF à Flamanville (Manche) (*)
- la construction, en cours près de Bordeaux, du Laser Mégajoule, installation prévue pour mettre au point une nouvelle génération de bombes atomiques (**)
- le projet de contournement autoroutier de Bordeaux : une autoroute qui démultiplierait le transport routier et transpercerait les vignobles du Médoc.

M. Juppé fait aussi l'apologie de la voiture électrique en oubliant que, si ses batteries sont rechargées avec de l'électricité d'origine nucléaire, un tel véhicule est responsable des tares de l'industrie atomique (risques, déchets radioactifs, prolifération, etc).

Par ailleurs, M. Juppé est aussi défaillant sur le plan démocratique, comme le montre l'adoption récente par le maire de Bordeaux d'une "Charte de l'écologie urbaine" produite de façon technocratique sans la moindre concertation de la population qui n'a découvert ce document qu'après son adoption.

En conclusion, le Réseau "Sortir du nucléaire" estime que M Juppé doit donner des preuves de sa prise de conscience sur les questions environnementales. La première décision à prendre, la plus à même d'avérer une telle évolution, est incontestablement l'abrogation du décret autorisant EDF à construire le réacteur nucléaire EPR.

Contact presse : 06.64.100.333

(*) Par exemple, dans son livre "Lettres d'un voyageur", M. Juppé dernier évoque "la nécessité de mettre en œuvre un nouveau programme électronucléaire" (cf http://www.al1jup.com/viewReac.php?id=288 )

(**) Par exemple ici : http://www.u-bordeaux1.fr/Colloque-Sciences/Actes1.pdf

(***) M. Juppé a souvent prétendu qu'il y avait "la nécessité d'un grand contournement autoroutier de Bordeaux" (Voir par exemple http://www.asmp.fr/travaux/communications/2002/juppe.htm )
Réseau "Sortir du nucléaire" Fédération de 776 associations http://www.sortirdunucleaire.fr

Le TNP est en difficulté

Communiqué des associations françaises présentes à l'ONU à Vienne lors du Comité préparatoire (PrepCom) du Traité de non prolifération (TNP)
Abolition des armes nucléaires/Stop Essais, Action des citoyens pour le désarmement nucléaire (ACDN), Mouvement de la Paix. 14 mai 2007

« Le Traité de non prolifération est essentiel pour le désarmement nucléaire » : c'est ainsi que l'ambassadeur Yukiya Amano a commencé son discours pour conclure le Comité Préparatoire à la Conférence de révision du Traité de Non Prolifération nucléaire (TNP) dont il a présidé la réunion à Vienne, du 30 avril au 11 mai 2007.
La société civile, représentée par une soixantaine d'ONG dont plusieurs associations françaises, avait fait entendre sa voix, notamment pour dénoncer les politiques de modernisation des Etats dotés de l'arme nucléaire et pour demander aux Etats de se remettre au travail après les tentatives de blocage. L'ambassadeur Amano a tenu à les en remercier tout spécialement à la fin de son discours de clôture.
Pendant douze jours, les 188 Etats Parties au TNP devaient discuter de l'ordre du jour à adopter pour la Conférence d'examen du TNP de 2010. L'Iran a toutefois paralysé les débats jusqu'au mardi 8 mai, en s'opposant à un détail de formulation. Pour Dominique Lalanne, président du collectif Abolition des armes nucléaires : «ce n'était qu'un prétexte qui montre que la paralysie de cette assemblée est possible du fait de la règle du consensus que s'imposent les diplomates. Les pays dotés étant intransigeants sur cette coutume car un recours au vote serait un précédent gênant pour eux ».
Les pays non-dotés de l'arme nucléaire ont fait de nombreuses propositions toutes refusées en séance :
Proposition du Brésil et du Canada que les Etats nucléaires soient tenus de donner toutes les informations sur la composition de leurs forces nucléaires. Proposition rejetée par les Etats nucléaires.
Proposition du Costa Rica et de la Malaisie que le modèle de Convention de désarmement nucléaire (document élaboré par les ONG et déjà reconnu par l'ONU) soit accepté dans les documents de travail du TNP. Proposition refusée.
Proposition d' « assurance de sécurité négative » de l'Afrique du Sud. Cela consisterait en un engagement des Etats nucléaires de ne pas envoyer de bombe nucléaire sur un Etat non nucléaire. Réponse négative car « cela affaiblirait la dissuasion nucléaire ».
Pour Jean-Marie Matagne, président de l'Action des Citoyens pour le Désarment Nucléaire (ACDN): « parmi les interventions les plus remarquées, la Nouvelle-Zélande a souligné que la situation actuelle est inacceptable : 27000 bombes nucléaires nous menacent en permanence ».
En conclusion de ce Comité Préparatoire, l'ambassadeur Yukiya Amano a retenu la plupart des points importants soulevés : la nécessité d'une convention pour organiser le désarmement nucléaire, le besoin des assurances de sécurité négative, la validité toujours actuelle des 13 engagements de désarmement nucléaire décidés en l'an 2000.
Mais Arielle Denis, co-présidente du Mouvement de la Paix, s'interroge : « la volonté de cet ambassadeur courageux viendra-t-elle à bout de la mauvaise foi des Etats nucléaires ? »
Après ce premier Comité Préparatoire c'est un nouveau cycle de négociations qui s'ouvre pour 2010. D'ici là les ONG françaises présentes entendent développer leurs interventions pour que l'échec de 2005 ne se reproduise pas.
Contacts : Dominique Lalanne 06 32 71 69 90 / Jean-Marie Matagne 06 73 50 76 61 / Pierre Villard 06 82 92 29 46

«Le nucléaire ne nous sauvera pas du réchauffement»

L'atome peut-il être écolo?
Libération - lundi 14 mai 2007 - Dans la guerre planétaire lancée contre le réchauffement, le nucléaire est présenté comme l'arme idéale puisqu'il ne produit pas de gaz à effet de serre. Dans certains discours, du G8 à l'UE, on n'hésite pas à le classer parmi les énergies «renouvelables». Un expert reconnu, Benjamin Dessus, livre ici son opinion.

Le nucléaire, une énergie verte ?
C'est le discours que le lobby nucléaire veut imposer, en jouant sur deux tableaux : le nucléaire est «renouvelable» puisque, pour faire simple, on peut théoriquement multiplier par 50 les réserves d'uranium en réutilisant une partie du combustible usé pour fabriquer du combustible neuf ; et il ne produit pas de gaz à effet de serre. Il oublie d'évoquer les risques d'accidents et de prolifération, et le problème des déchets. On a vu ce discours se développer il y a quelques années quand l'industrie nucléaire était au fond du trou, puis le gouvernement s'en emparer car c'était une trop belle occasion de maintenir le statu quo ! Et je vois arriver le jour où on va nous dire qu'en France l'objectif de 20 % d'énergies renouvelables exigé par Bruxelles en 2020 est déjà atteint grâce au nucléaire ! On oublie aussi que le nucléaire ne sait pas tout faire. Il est adapté pour produire de l'électricité 8 000 heures par an (h/an), en «base», mais pas pour les besoins de pointe saisonnière. Ainsi, électricité nucléaire et électricité charbon sont à peu près au même coût, en base, à 8 000 h/an. Mais, pour 4 000 h/an, le coût du kilowattheure (kWh) est multiplié par 1,8 pour le nucléaire, et par 1,4 pour le charbon. Le nucléaire est trop cher pour le chauffage domestique qui fonctionne 2 500 à 3 000 h/an.

Contre le réchauffement, le nucléaire est-il l'idéal ?
Pas tant que ça ! Imaginons qu'en 2030, on ait multiplié par quatre le taux de nucléaire dans le monde, 10 000 TWh (térawattheure). Eh bien l'économie d'émissions de CO2 ne serait que de 9 % par rapport aux estimations actuelles pour 2 030. En revanche, les effets pervers de la situation seraient énormes, avec du nucléaire partout, y compris en Iran, au Pakistan, en Algérie. Se poseront aussi des problèmes de réserves d'uranium, évaluées à 70-80 ans. En 2080, il y aurait donc un problème de ressources et il faudra être passé à la quatrième génération de centrales, celles qui consomment du plutonium. Mais une civilisation du plutonium est bien plus dangereuse en termes de risques d'accidents et de prolifération.

Obtenir 50 % d'électricité nucléaire en 2020 en France (80 % aujourd'hui), est-ce pensable ?
On peut l'imaginer, sans pour autant renforcer nos émissions de CO2, à condition de respecter les recommandations de Bruxelles concernant les économies d'énergie et la part de renouvelable (21 % en 2010 pour l'électricité). Il faudrait alors produire 70 TWh en plus d'électricité renouvelable : une bonne trentaine à partir des déchets urbains, agricoles et forestiers et de la mini hydraulique, une quarantaine d'éolien. Quand on sait que les Allemands ­ qui ont démarré en 2000 ­ en sont à plus de 45 TWh, on voit que cela n'a rien d'invraisemblable. Au niveau national comme mondial, la principale marge de manoeuvre de lutte contre le réchauffement, c'est la maîtrise de l'énergie. Dans ce domaine, on oublie le rôle des infrastructures. Un exemple : Barcelone et Atlanta sont deux villes d'un million d'habitants. La première est concentrée, la seconde, étalée. La consommation d'énergie dans les transports est sept fois plus importante à Atlanta ! Mais une fois que l'autoroute est faite et les pavillons construits, il y en a pour cent cinquante ans ! Or nos dirigeants, nos élus locaux n'en sont pas conscients ! Autre exemple : en France, avec 1 kg d'équivalent pétrole, on parcourt 170 km en TGV et 39 en voiture...

Côté emplois ?
Le nucléaire, en France, c'est 100 000 à 150 000 emplois. Les énergies renouvelables, selon les experts, notamment à l'Ademe, sont porteuses de bien plus d'emplois par kWh fourni. C'est encore plus vrai pour les économies d'énergie dans le bâtiment. Un programme basé sur un plan d'isolation sérieux de 500 000 logements par an serait très efficace en termes d'économie d'énergie, d'équité sociale ainsi que de création d'emplois.

Mais, l'Allemagne, qui sort du nucléaire, accroît ses émissions de gaz à effet de serre...
Elle sort du nucléaire, se lance dans les renouvelables et s'équipe de centrales à gaz. Pas étonnant qu'elle ait du mal à respecter l'engagement pris de réduire de 25 % ses émissions en 2012 dans le cadre de Kyoto ! Et ce ne sont pas les éoliennes qui vont la sauver ! Il lui faut un vaste plan de sobriété énergétique ! En France, où le nucléaire est omniprésent, il ne représente que 17 % de l'énergie finale consommée. Dire qu'il va nous sauver du changement de climat n'est pas raisonnable ! Tout passe par la sobriété et la maîtrise de l'énergie.

A-t-on besoin de l'EPR ?
Quand on voit le renouvellement du parc nucléaire et les besoins d'électricité, même sans tenir compte des économies d'énergie à faire, le premier remplacement de centrales se situerait vers 2 030, et non 2020 comme le disent industriels et gouvernement. On n'est pas si pressé. On sait aussi que l'EPR est de même conception que la génération précédente et présente donc les mêmes types de risques. Aussi, les ingénieurs du CEA nous vendent l'idée de la génération 4 «révolutionnaire», mais qui n'arriverait pas avant 2040. Pourtant, quand on discute avec eux, on voit que ça ressemble à Superphénix qui a fonctionné jusqu'en 2000. Pourquoi faut-il quarante ans pour développer cette génération ? Ce qui aurait été raisonnable, c'est d'attendre la construction de l'EPR en Finlande avant d'en lancer un en France. Afin de vérifier qu'on ne se lance pas dans un combat d'arrière-garde. Ma crainte, c'est que la relance du nucléaire aux Etats-Unis se fasse avec les premiers éléments de la quatrième génération, et que l'on se retrouve vite avec un système obsolète en France et à l'étranger.
Source : Réseau Sortir du nucléaire

Grève de la faim sur les campus californiens contre la mise au point de nouvelles armes nucléaires

Samedi 12 mai 2007 - Une grève de la faim a commencé sur les campus de l’Université de Californie.

Plus de 40 étudiants ou anciens étudiants ont décidé de renoncer à toute nourriture jusqu’à ce que l’Université rompe ses liens avec les laboratoires de Los Alamos et Lawrence Livermore, qui sont en train de planifier la fabrication de tout un arsenal de nouvelles bombes à hydrogène, en violation de l’engagement pris par les Etats-Unis [NB : et la France], au sein du Traité de Non Prolifération, de poursuivre des efforts de bonne foi en faveur du désarmement nucléaire.

Ils ont besoin de soutien ! On peut s’informer, diffuser l’information, écrire aux régents de l’Université pour leur demander de renoncer à ses conventions et ses liens avec les laboratoires d’armement. Voir : http://www.sbantiwar.org/hungerstrike

Vidéo du lancement de la grève et dernières nouvelles sur : http://nonukeshungerstrike.blogspot.com

De la part du Conseil Mondial d’Abolition 2000 - Source : ACDN

Energie : ce qui attend le Président Sarkozy

Enerpresse - 9 mai 2007 - Malgré le calamiteux échange sur le nucléaire du débat du 3 mai, l’énergie n’a pas été l’un des sujets phare de cette campagne électorale. Pourtant, l’agenda énergétique n’est pas le moins épais. Au cours des toutes prochaines semaines, le gouvernement - que d’aucuns imaginent déjà dirigé par François Fillon - devra organiser l’ouverture totale des marchés de l’électricité et du gaz (pourtant crainte par nombre d’élus UMP !), lancer la délicate réforme des régimes spéciaux (et donc des IEG !), et prendre une position claire sur le grand feuilleton politico-industriel français : la fusion Suez-GDF.

Un projet pour lequel la messe ne semble pas encore être dite. Apparaissant de plus en plus isolés, les patrons des deux groupes considèrent que le rapprochement entre les deux énergéticiens a toujours du sens. Du temps où il n’était encore que candidat, Nicolas Sarkozy semblait pencher pour un rapprochement entre Suez et la Sonatrach algérienne. Voilà pour l’urgence !

Mais le moyen terme n’est pas moins chargé. Durant sa campagne, le président de l’UMP a promis l’organisation, en septembre probablement, d’un «Grenelle de l’Environnement ». Devant se tenir avant l’élaboration de la prochaine loi de Finances, cet événement sera l’occasion de présenter la nouvelle politique énergétique et climatique française. Politique dont la première pierre devrait être la fusion des ministères en charge de l’Ecologie, des Transports et de l’Energie. Ce grand portefeuille pourrait être confiée à Nathalie Kosciusko-Morizet, députée de l’Essonne et rapporteur d’un remarquable rapport sur les changements climatiques.

Si elle est nommée à ce poste ambitieux, l’ancienne rapporteur du projet de loi constitutionnelle sur la charte de l’environnement devra tout faire pour que la France respecte les nouveaux engagements européens en matière de lutte contre les changements climatiques. Ce qui devrait se traduire par un accroissement des soutiens publics aux énergies renouvelables, un alourdissement de la taxation des pollutions (qui devra représenter 5% du PIB en 2013, contre 2,3% aujourd’hui, ndlr) et une petite relance du nucléaire civil. Et cela sans oublier que, d’un autre côté, le gouvernement voudrait réduire de quatre points en dix ans les prélèvements obligatoires.
Source : Réseau Sortir du nucléaire

Le Réseau "Sortir du nucléaire" offre à M. Sarkozy une remise à niveau sur le nucléaire

Lors du débat qui l'a opposé à Mme Royal le 2 mai, Nicolas Sarkozy a démontré l'étendue de ses faiblesses sur le dossier du nucléaire. Mme Royal s'est aussi trompée mais il est bien logique de se pencher de plus près sur les erreurs de celui qui sera Président de la République dès le 16 mai prochain.

M. Sarkozy s'est ainsi trompé sur la part du nucléaire dans la production d'électricité. Et, à propos du vieillissement des centrales, il a mentionné de mystérieux "chapeaux de couverture" qui ne correspondent à rien de connu.

M. Sarkozy s'est aussi lourdement trompé concernant le réacteur nucléaire EPR, qu'EDF entend construire à Flamanville (Manche) : selon ses propres constructeurs, ce réacteur est de 3ème génération, or M. Sarkozy l'a placé dans la 4ème génération. C'est d'autant plus troublant que c'est M. Sarkozy lui-même, lorsqu'il était ministre de l'économie en 2004, qui a expliqué aux parlementaires français qu'il était nécessaire de construire l'EPR dont, de toute évidence, il ne sait rien.

Par ailleurs, M. Sarkozy croit à tort que le nucléaire protège la France de la montée du prix de l'énergie et permet de lutter contre le réchauffement climatique. Enfin, M Sarkozy s'était aussi trompé en début d'année concernant les sous-marins nucléaires.

Il apparait donc absolument nécessaire que M. Sarkozy, avant son entrée en fonction le 16 mai, bénéficie d'une remise à niveau sur le nucléaire... et sur la possibilité d'en sortir. Soucieux de l'intérêt général mais aussi de son indépendance, le Réseau "Sortir du nucléaire" propose de dispenser gracieusement cette formation à M. Sarkozy.
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 772 associations - www.sortirdunucleaire.fr
Communiqué du dimanche 6 mai 2007


Essais nucléaires. Il obtient gain de cause

Le télégramme - 5 mai 2007 - La cour d’appel de Rennes a confirmé, hier, la responsabilité de l’autorité militaire dans le cancer dont a été victime un marin qui avait participé aux essais nucléaires dans le Pacifique. En revanche, elle a considéré que la contamination n’était pas prouvée pour deux autres marins, eux aussi atteints d’un cancer après avoir servi au centre d’expérimentation de Polynésie.
Michel Cariou, spécialiste de radio-protection, était embarqué à bord du croiseur De Grasse lors de campagnes de tirs atmosphériques du Centre d’expérimentation du Pacifique, de 1966 à 1973. Il tombe malade en 1997, treize ans après qu’il a pris sa retraite à Brest. Diagnostic : un cancer de la thyroïde.
Le lien entre exposition et maladie
Pour lui, c’est la conséquence des radiations auxquelles il avait été exposé trente ans plus tôt. Il fait une demande de pension d’invalidité qui lui est refusée en 2003. Il saisit alors le tribunal des pensions militaires de Brest qui lui donne raison deux ans plus tard : il considère que sa maladie est bien imputable au service, et fixe à 40 % son taux d’invalidité. Mais le ministre des Anciens combattants a fait appel de ce jugement, en faisant valoir que les conditions de radioprotection avaient respecté la réglementation de l’époque, que les retombées étaient inférieures à celles autorisées, et que la « minime contamination » dépistée chez Michel Cariou était également inférieure aux normes légales. Pour le ministère, il n’y avait pas de « présomptions suffisantes permettant d’établir l’imputabilité de manière certaine ».
La cour ne l’a pas entendu ainsi. Reprenant un par un tous les éléments du dossier médical de Michel Cariou, mais aussi les circonstances dans lesquelles le De Grasse avait été exposé aux retombées nucléaires, elle a considéré que la preuve était bien établie du lien entre la contamination radioactive et la maladie.
Pas de « présomptions suffisantes »
André Le Bot, un électricien de Marine demeurant Loperhet, est mort en 2003 d’un cancer du colon. Il avait servi à Mururoa et participé à trois tirs nucléaires à bord du bâtiment-base Morvan, en 1967 et 1968. Son épouse a demandé une pension militaire de veuve, refusée par l’administration puis par le tribunal des pensions. Tous deux estimaient que le lien de causalité n’était pas établi entre l’exposition et la maladie. La cour a conclu de la même manière : si la contamination est « envisageable », les éléments du dossier (éloignement de la zone, relevés effectués sur le bâtiment, examens médicaux) ne constituent pas des « présomptions suffisantes ». André Dayot, de Pléneuf-Val-André (22), était matelot à bord de La Maurienne, en 1968 et 1969, et a participé à deux tirs près des atolls de Mururoa et Fangataufa. Vingt ans plus tard, un cancer de la peau est diagnostiqué et lui vaut six opérations au visage. Le tribunal des pensions n’a pas donné suite à sa demande, en raison du taux d’invalidité (moins de 10 %), inférieur au minimum requis pour la prise en charge d’une infirmité. La cour a confirmé ce jugement.
Alain Le Bloas

Des nouvelles de la campagne de blocage de la base nucléaire de Faslane, en Ecosse

With 147 days to go 85 blockading groups have participated in Faslane365, maintaining 116 days of presence, with 740 arrests and 29 prosecutions. Trials are coming up on 14 May at Victoria Halls in Helensburgh and 11, 20 and 25 June at Helensburgh District Court. There is still only one conviction on a guilty plea coming out of a F365 action.

Blockading Groups Continue
Demanding freedom for both Mordechai Vanunu and Palestine the Vanunu Freedom Ride began at the gates of Faslane with a flag-making workshop before setting off on their 2nd annual 200 mile ride to London. According to the group’s website Vanunu spent 18 years in prison “12 of these in solitary confinement, for telling the world that Israel was secretly developing nuclear weapons …. Vanunu was released from prison in April 2004, but is still not free. His freedom of speech, movement and association are all severely restricted in clear contravention of his human rights. He is denied a passport, and not even allowed to leave East Jerusalem without permission. He is forbidden to communicate with foreigners or discuss Israel’s nuclear weapons, and suffers continuing harassment by the Israeli authorities. 21 years’ detention is 21 years too long”. The ride ended at the Israeli Embassy. Read more about Mordechai Vanunu and Israel’s nuclear weapons on the Freedom Ride’s website: http://www.vanunufreedomride.org.uk .

Quirkiest Group Ever
Taking the prize for the quirkiest blockading group so far is the multi-national but mostly Swiss group CIA (an acronym for Cows in Action) brought to us by the one of a kind Renate, a part-time cow herder from the Swiss hinterlands. Calling for nuclear free hay for all cows, some dressed in cow suits and others wearing large felted cowboy and cowgirl hats, these actually serious environmentalists, many of whom work for Greenpeace, fooled the police and, after two days of fun and games with cow toys at the gates, boarded a bus for home but doubled back to chain themselves across the North gate by surprise when no cops were there to stop them.

Committed
A small but committed Glasgow affinity group made a presence in April and are set to return monthly for the duration, beginning on 13 June, 9 July, 13 August and 21 September. They would welcome reinforcements of arrestables or non-arrestables and can be contacted at: <faslane365.org>. We know there are many supporters out there in the greater Glasgow area who have been out to Faslane in years past. We need your support again this year.

Serious Lock-ons
A group of twenty-two Trident Ploughshares people pulled off a surprise blockade which succeeded in locking the base down for a full two hours during the school Easter holidays. Three groups simultaneously blocked the North Gate, the South Gate and the Oil Depot Gate at morning rush hour, all with lock-ons, some of which occupied cutting teams for close to an hour. The North Gate group piled out of vans at the roundabout, and succeeded in getting locked on in the gate, despite waiting police who attempted to push them back into the vans. Two supporters were arrested for waving down traffic for safety when blockaders were lying in the road. To their delight the blockaders were all released from police custody by late afternoon, eight of them with undertakings to appear in court. All plead Not Guilty and trial dates are spread over August, September and October.

La suite : http://www.faslane365.org/en/newsletter_may_2007
et en francais : http://www.faslane365.org/fr

Réacteurs nucléaires : les générations fantômes

Il existe différents types de réacteurs nucléaires, mais ils ont tous été conçus à la même époque. Le concept de "générations" de réacteurs nucléaires n'est qu'un emballage publicitaire inventé en 2001 par l'industrie nucléaire pour donner l'impression qu'elle progresse continuellement.

Lors du débat qui les a opposés le 2 mai, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ont démontré l'étendue de leur incompétence en matière de nucléaire. Les deux candidats se sont en particulier trompés sur la part du nucléaire dans la production d'électricité. Par ailleurs, à propos du vieillissement des centrales, M. Sarkozy a mentionné de mystérieux "chapeaux de couverture" qui ne correspondent à rien de connu.

Enfin, les candidats se sont affrontés sur le réacteur EPR, qu'EDF entend construire à Flamanville (Manche). Selon ses propres constructeurs, ce réacteur est de 3ème génération. Mme Royal a donc eu raison sur ce point, contrairement à M. Sarkozy qui l'a placé dans la 4ème génération. C'est d'autant plus troublant que c'est M. Sarkozy lui-même, lorsqu'il était ministre de l'économie en 2004, qui a expliqué aux parlementaires français qu'il était nécessaire de construire l'EPR dont, de toute évidence, il ne sait rien.

Mais oublions un instant nos deux candidats et leurs erreurs pour nous pencher sur une question que personne n'a posée jusqu'à maintenant : qu'est-ce qu'une génération de réacteurs nucléaires ? La réponse est simple : cela n'existe pas. Il ne s'agit là que d'un emballage publicitaire inventé en 2001 par l'industrie nucléaire pour donner l'impression qu'elle progresse continuellement.

Laissons de coté la fusion nucléaire dont rien ne permet d'affirmer qu'elle parviendra un jour à produire industriellement de l'électricité... ce qui n'empêche pas la France de se gargariser d'accueillir bientôt à Cadarache (Bouches-du-Rhône) le réacteur ITER. Ce dernier, même si sa construction était hélas menée à terme, ne produira pas d'électricité mais en consommera beaucoup.

Penchons nous donc sur les réacteurs nucléaires qui fonctionnent sur le principe de la fission nucléaire. Il en existe de différents types, que l'on distingue selon trois critères :

- le combustible : uranium naturel, uranium enrichi, Mox (mélange d'uranium et de plutonium), etc.
- le modérateur : eau, eau lourde, graphite, etc.
- le fluide caloporteur : eau pressurisée, eau bouillante, sodium, gaz, etc.

En jouant sur les trois critères, on peut envisager des dizaines de réacteurs différents. Historiquement, pour des raisons technologiques et économiques, certains ont été privilégiés : la majorité des 435 réacteurs (chiffre au 1er janvier 2007) en fonctionnement sur Terre sont des réacteurs à eau pressurisée ou à eau bouillante, avec comme combustible de l'uranium enrichi. Notons cependant, nous allons y revenir, qu'il existe une catégorie très particulière, les réacteurs à neutrons rapides.

Les bases techniques de tous les réacteurs nucléaires ont été posées dès années 50. Il n'y a donc en réalité qu'une seule génération de réacteurs nucléaires, ces derniers étant tous "frères". C'est pour cela que le fameux réacteur EPR n'est en rien de "3ème génération" : c'est un réacteur à eau pressurisée, prévu pour fonctionner avec du combustible mox, comme c'est le cas de dizaines de réacteurs construits depuis 30 ans ou plus. L'appellation "3ème génération" sert juste à faire croire aux citoyens que l'EPR représente quelque chose de nouveau, qu'il constitue un progrès par rapport aux réacteurs actuels.

Il en est de même des réacteurs désignés par le terme "4ème génération" et que l'on nous promet pour 2030 ou 2040 alors qu'ils existent eux aussi... depuis les années 50 ! En vérité, cette supposée "4ème génération" n'est qu'une nouvelle appellation pour les fameux réacteurs à neutrons rapides que nous avons déjà mentionnés. En France, par exemple, le réacteur Superphénix, mis en service 1985, relève de cette catégorie. Chacun se souvient des incroyables déboires techniques rencontrés par ce réacteur qui n'a jamais bien fonctionné et, finalement, n'aura réussi… qu'à désintégrer 10 milliards d'euros.

Malgré cet échec cuisant, le lobby nucléaire a décidé de retenter l'expérience. Pour ne pas susciter la colère des citoyens, il a été décidé de faire croire à une nouvelle technologie en utilisant le terme de réacteur de "4ème génération". Mais, selon le CEA lui-même [1], il s'agira bien d'un réacteur à neutron rapide et caloporteur sodium : c'est bien le retour de Superphénix, qui, comme son nom l'indique, renaît indéfiniment de ses cendres.

Cette affaire de générations de réacteurs nucléaire n'est donc qu'une mystification. On peut d'ailleurs le vérifier en se reportant aux articles de presse traitant de l'EPR, et ce depuis le milieu des années 90. Pendant des années, il n'a jamais été question de "3ème génération". Ce terme est apparu subitement en 2001 dans les publications et publicités de l'industrie nucléaire. Objectif atteint : peu à peu, sans s'apercevoir qu'ils ont été manipulés, les journalistes ont intégré l'idée que l'EPR serait de "3ème génération"… sans même se demander d’où provient ce terme, et s'il recouvre autre chose qu'un bel emballage publicitaire.

La réalité est simple : l'EPR est un réacteur tout à fait comparable à ceux qui ont été construits depuis des décennies. Il est donc susceptible d'occasionner une catastrophe nucléaire et il produira des déchets radioactifs pour lesquels n'existe aucune solution. L'EPR est un réacteur du passé. Raison de plus pour ne pas le construire en France et investir plutôt, comme le demandent 78% des citoyens (sondage LH2 février 2007), dans les énergies renouvelables.

5 mai 2007 - Stéphane Lhomme - Porte parole du Réseau "Sortir du nucléaire"
[1] www.cea.fr/fr/actualites/articles.asp?id=706

Enfouissement des déchets radioactifs : le tour de passe-passe de Sarkozy

Interrogé sur le problème de l'enfouissement des déchets radioactifs, Nicolas Sarkozy s'est fendu d'une lettre de trois pages adressée à l'association des élus opposés.
Trois pages pour dire qu'il comprend leurs inquiétudes et les remercie de s'inquiéter au nom de tous les Français, mais trois pages dans lesquelles pas une seule fois il n'est question d'enfouissement. Il propose seulement la création «d'une CADA (NDLR: commission d'accès aux documents administratifs) du nucléaire qui ferait le tri entre les documents communicables aux citoyens et ceux qui ne peuvent pas l'être pour des raisons de sécurité nationale. Je n'envisage pas de sortie rapide du nucléaire». Et Bure dans tout ça?
Est Républicain - vendredi 4 mai 2007 - Karine Diversay - Source : Réseau Sortir du nucléaire

Débat Sarkozy/Royal : Sarkozy confond la 3ème et la 4ème génération de réacteurs nucléaires

Le Réseau "Sortir du nucléaire" exprime sa plus grande stupéfaction devant l'incompétence criante de M Sarkozy en matière de nucléaire. En effet, lors du débat avec Mme Royal, M Sarkozy a confondu la 3ème et la 4ème génération de réacteurs nucléaires (qui sont certes aussi nuisibles l'une que l'autre, mais qui sont technologiquement extrêmement différentes)
C'est d'autant plus choquant que c'est M. Sarkozy, lorsqu'il était ministre de l'économie en 2005, qui a lancé le projet EPR, dit de 3ème génération, que M Sarkozy croit être de 4ème génération.
Le Réseau "Sortir du nucléaire", tout en dénonçant TOUS les réacteurs nucléaires, exprime sa plus grande préoccupation devant l'incompétence affichée par M Sarkozy.
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 772 associations - Communiqué du 3 mai 2007

Suites du débat Sarkozy - Royal
Le nucléaire ne couvre que 17% de l'énergie consommée en France

Suite aux chiffres erronés annoncés lors de leur débat par M Sarkozy et Mme Royal, le Réseau "Sortir du nucléaire" tient à rappeler quelques données fondamentales :

Le nucléaire représente 78% de l'ELECTRICITE produite en France, mais il ne couvre finalement que 17% de l'ENERGIE consommée dans l'hexagone. Le nucléaire représente d'ailleurs à peine 2% de l'énergie consommée sur la planète, ce qui en fait une énergie marginale (bien que le risque nucléaire soit, lui, maximal).

Le chiffre de 50% avancé par M. Sarkozy ne correspond tout simplement à rien. Il s'est d'ailleurs aussi lourdement trompé en confondant les générations de réacteurs.
Le chiffre de 17% avancé par Mme Royal correspond à la part du nucléaire dans l'énergie consommée en France et non dans la production d'électricité.

Le trio pétrole/gaz/charbon couvre environ de 70% de l'énergie consommée en France (pétrole 45%, gaz 21%, charbon 4%).

Contrairement à ce qui est souvent dit, le nucléaire ne représente finalement qu'une petite part de l'énergie consommée en France car il ne peut répondre qu'à des besoins précis et limités.

C'est pour cela que la facture énergétique française (sans même compter la facture nucléaire) a doublé en 3 ans : le nucléaire ne protège pas la France de l'envolée du prix de l'énergie… mais il fait par contre courir un véritable risque à l'ensemble du pays (en cas d'accident nucléaire)

De plus, la facture nucléaire s'annonce elle aussi très lourde (démantèlement des installations, gestion des déchets) : plusieurs centaines de milliards d'euros.

En résumé, le nucléaire est une énergie trop marginale pour pouvoir protéger la France de la montée du prix de l'énergie, et le nucléaire s'avère finalement une très mauvaise affaire financière pour la France.
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 772 associations - Communiqué du 3 mai 2007

Appel du 1er mai 2007
Sur le TNP et l’élection présidentielle française

DECLARATION DE VIENNE
Réuni à Vienne du 30 avril au 10 mai 2007, le Comité préparatoire à la conférence de révision de 2010 du Traité de Non Prolifération (TNP) a souligné dès sa première séance la gravité du risque de prolifération nucléaire. Ce risque, récemment illustré par la Corée du Nord et présumé de la part de l’Iran, ne peut que croître du fait que les Etats dotés d’armes nucléaires ne respectent pas eux-mêmes l’article VI du Traité qui les oblige à négocier et mettre en œuvre l’élimination de leurs propres arsenaux.

Dans ce contexte, nous souhaitons souligner l’extrême responsabilité des Etats dotés d’armes nucléaires, et notamment de la France. Son prochain chef d’Etat devra l’engager rapidement dans la négociation d’un processus d’abolition des armes nucléaires. Nous regrettons vivement que les deux candidats encore en lice, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, ne prévoient ni l’un ni l’autre de se conformer à l’article VI du TNP.

Nous déplorons que Nicolas Sarkozy, candidat à l’élection présidentielle, ait fait sienne la nouvelle stratégie nucléaire définie par le président Chirac le 19 janvier 2006, que Ségolène Royal récuse pour sa part. Selon cette stratégie, les « intérêts vitaux » de la France, que la force de frappe française est censée défendre, sont définis d’une manière tellement large que tout peut devenir, au gré du président de la République, prétexte à employer des armes nucléaires, y compris (et surtout) contre la population d’un Etat qui n’en possède pas.

A nos yeux comme aux yeux d’une grande majorité de peuples et d’Etats, cette politique est totalement inacceptable. Nous invitons le peuple français à bien mesurer le danger d’une telle politique lorsqu’il désignera la personne, homme ou femme, qui, en tant que chef de l’Etat et chef des armées, aura un accès exclusif au bouton nucléaire.

- Abolition des armes nucléaires / Stop-Essais
- Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire
Cette déclaration a reçu le soutien de nombreuses ONG internationales présentes au Comité Préparatoire.

Des étudiants antinucléaires ferment le QG du Parti travailliste australien en réponse à la politique nucléaire désastreuse de ce parti

30 avril 2007

A collaboration of community representatives have locked down Victorian headquarters of the ALP headquarters to voice their disgust that the party is locking Australia into a dangerous nuclear future.

“We are here locking the parliamentarians out of office as the Australian Labour Party (ALP) is locking us into a radioactive future.” Said spokes person for the Australian Student Environment Network (ASEN) Claire McCall

“The ALP is obviously suffering an ethical leak with its U-turn on uranium mining positioning Australia to be the world’s leading supplier of nuclear materials and climate chaos.” Said Claire McCall.

“How can the ALP say they are different to Howard when both parties are sending Australia down a path of moral and ethical bankruptcy. Howard is risking the health, safety and future of the Australian people and economy with an unknown and unsustainable nuclear power pipe dream for Australia.” Said Teishan Ahearne.

“If we are going to be fair dinkum on climate change, we need a fair dinkum energy revolution globally, which means renewables like wind and solar, not dangerous reactors and uranium mining”

“Climate change must be dealt with by real changes to our economy and society, not by substituting one environmental disaster for another.” Concluded Claire McCall.

Media Comment: Claire McCall at ALP HQ: 0412 656 017
Teishan Ahearne: 0432 228 729

Le nucléaire n’est ni bon marché, ni bon pour le climat

27 avril 2007 - Une nouvelle étude, issue du Ministère de l’environnement allemand le confirme : le nucléaire produit du CO2 tandis que la production de chaleur et d’électricité par des chaudières en cogénération est moins coûteuse et meilleure pour l’environnement.

Pour le ministre allemand de l’Environnement, Sigmard Gabriel : « Contrairement à ce qu’aiment affirmer ses partisans, l’atome produit aussi du CO2. Les mines d’uranium produisent des quantités considérables de gaz à effet de serre qui dépassent largement celles nécessaires pour mettre en place des énergies renouvelables, éolienne, hydraulique ou biogaz. Mais même une chaudière à cogénération utilisant le gaz terrestre a un bilan CO2 qui soutient facilement la comparaison avec l’énergie nucléaire ».

Cette étude fait le bilan des émissions totales de gaz à effet de serre des principales sources de production d’électricité. Il en ressort clairement que suivant l’origine de l’uranium, une centrale nucléaire allemande génère entre 31 et 61g de CO2 par KWh produit. En comparaison, les énergies renouvelables produisent des quantités moindres : seulement 23g/KWh pour l’éolien et 39 g/KWh pour l’énergie hydraulique. Seule l’électricité photovoltaïque dépasse l’électricité nucléaire avec 89g/KWh.

Le prétendu avantage de l’électricité nucléaire diminue encore si l’on tient compte aussi du fait qu’un ménage n’a pas besoin uniquement d’électricité mais aussi de chaleur et qu’il est beaucoup plus efficace d’utiliser la chaleur perdue lors de la production d’électricité, comme lors de la cogénération. En effet, lorsqu’on utilise de l’électricité nucléaire, on a parallèlement besoin d’une autre source de chaleur pour se chauffer, le plus souvent du fuel ou du gaz, ou bien des convecteurs et un chauffe-eau électrique (au très faible rendement). Une chaudière locale qui produit à la fois de la chaleur et de l’électricité émet moins de gaz à effet de serre (747g de CO2) que la combinaison électricité nucléaire et chauffage au fuel (772g de CO2), pour la production d’un KWh d’électricité et 2 KWh de chaleur. Le meilleur bilan pour le climat revient de loin à la cogénération à partir de biomasse (228g de CO2). Le ministre concluait ainsi « Si l’on veut vraiment enrayer les changements climatiques, on n’a pas besoin d’électricité nucléaire supplémentaire mais de davantage de cogénération ».

L’étude montre aussi que si on compare les coûts de production de l’énergie, le nucléaire est plus couteux que l’ensemble des énergies fossiles. Les coûts des énergies renouvelables se situent pour l’énergie éolienne juste au-dessus, bien que ne soient pas intégrés les « coûts externes » qui, dans le cas d’un accident atomique, pourraient prendre des proportions absolument incalculables.

« Lorsqu’on étudie, sans a priori idéologique, l’énergie atomique, il est clair que celle-ci n’est pas le moyen le moins coûteux de produire de l’électricité. Il est temps de tordre le cou au mythe de l’atome bon marché et ne produisant pas de CO2 » concluait le ministre de l’Environnement. « Même en ne tenant pas compte des risques potentiels énormes du nucléaire, l’énergie atomique ne se classe que moyennement sur le plan des émissions de CO2 et des coûts de production. L’énergie nucléaire n’est pas et ne sera pas une option pour pallier aux changements climatiques. Nous avons de bien meilleures possibilités à notre disposition pour produire de l’énergie : les énergies renouvelables et la cogénération ».

Source : ici et Réseau Sortir du nucléaire

"Un accident comparable à Tchernobyl est possible"

Bordeaux7 - vendredi 27 avril 2007
Il y a 21 ans avait lieu la catastrophe de Tchernobyl. Rencontre avec le Bordelais Stéphane Lhomme porte-parole de l’association TchernoBlaye et du réseau «Sortir du Nucléaire»

Le 26 avril 1986, le réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl entrait en fusion, entraînant la catastrophe que l’on connaît. 21 ans plus tard, des associatifs mais aussi des politiques militent toujours pour la fin du nucléaire. Le Bordelais Stéphane Lhomme, qui tentait hier encore avec ses amis de convaincre les passants de la nécessité de sortir du nucléaire, est de ceux-là. Il explique pourquoi selon lui, un accident nucléaire est toujours possible. Même à la centrale du Blayais.

Est-ce qu’un accident similaire à celui survenu à Tchernobyl le 26 avril 1986 est vraiment possible en France et en particulier à la centrale du Blayais ?
Un accident identique non. Mais comparable oui. On l’a frôlé en décembre 1999 lors de la tempête avec une inondation de la centrale. Nous sommes passés tout près du désastre et cela a été reconnu officiellement par l’autorité de sureté. Le 25 juillet dernier en Suède on est passé à 7 minutes de la fusion du coeur d’un réacteur nucléaire. Le risque d’incendie est aussi très important dans les centrales et, au Blayais, il y en a d’ailleurs eu un important fin 2005. Ce type d’accidents a lieu en permanence dans les centrales nucléaires françaises...
Vous avez déposé une plainte contre la centrale du Blayais. Où en est-on aujourd’hui ?
La plainte a été instruite par la gendarmerie de Blaye. Tout le monde a été entendu. Le dossier a été transmis au parquet début 2004 mais depuis on attend.
Vous prônez la fin du nucléaire. Est-ce que cela ne constitue pas un danger pour l’emploi, mais aussi pour ce que l’on a coutume d’appeler «l’indépendance énergétique» de la France ?
Le nucléaire, c’est le contraire d’une politique de l’emploi. Le nouveau réacteur EPR c’est 300 emploi pour 3 milliards d’euros d’investissements. Qui plus est, regardez le Blayais. Les zones nucléarisées sont sinistrées en terme d’emploi puisque le nucléaire a fait fuir tout le reste. Quant à l’indépendance énergétique, c’est un faux argument. Contrairement à ce que l’on nous dit, sa place est marginale en France. Le nucléaire ne représente que 16% de notre consommation énergétique.

Bélarus : manifestation antinucléaire violemment dispersée à Minsk

MINSK - 27/04/2007 - (BELGA) - La police a violemment dispersé jeudi soir à Minsk un rassemblement d'opposants au président bélarusse Alexandre Loukachenko qui manifestaient contre la construction d'une centrale nucléaire au Bélarus, procédant à une dizaine d'interpellations.

Plusieurs milliers de personnes, des jeunes pour la plupart, s'étaient rassemblées pour commémorer le 21e anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl et pour exprimer leur opposition au projet de construction d'une première centrale nucléaire au Bélarus proposé récemment par le président Loukachenko.

Des banderoles et des pancartes étaient déployées sur lesquelles on pouvait lire "Nous sommes contre le réacteur nucléaire", "Non à un deuxième Tchernobyl", ainsi que des slogans anti-Loukachenko.

Alors que le gros des manifestants étaient rentrés chez eux, la police a commencé à repousser un petit groupe d'une centaine de personnes restées en arrière, après qu'un jeune homme eût brandi un drapeau aux couleurs rouge et blanche de l'éphémère république du Bélarus en 1918 et symbole de l'opposition.
Source Réseau Sortir du nucléaire

Belgique : trop peu d'argent pour démanteler les centrales nucléaires

L'investigateur - 26 avril 2007 - L'Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies (ONDRAF) a d'importants doutes sur la manière dont Electrabel prépare la fermeture des centrales nucléaires et compte se débarrasser des déchets nucléaires.

Dans un rapport secret, l'ONDRAF écrit que Synatom, la filiale d'Electrabel chargée de gérer les fonds économisés pour la sortie du nucléaire, n'a aucune idée du coût final de l'opération. Dans ses prévisions, Synatom sous-estime une série de coûts pour le démantèlement des réacteurs et prévoit des marges de sécurité trop faibles, selon le rapport de l'ONDRAF.

Il n'y a, en outre, toujours aucune certitude sur la manière dont les déchets nucléaires pourront être stockés en toute sécurité. Synatom a pour l'instant constitué une provision de 4,6 milliards d'euros, argent qui n'est pas géré par le gouvernement mais est placé.
Source : Réseau Sortir du nucléaire

EPR - Le nucléaire tue l’avenir !
Action Stop-Epr à Rennes ce samedi 21 avril, veille d'élection

Rennes - Le 21 avril 2007, à 11h, des militants du Collectif Stop-EPR organisateur de la manifestation du 17 mars à Rennes, qui avait rassemblé 40 000 personnes, ont déployé en centre ville une banderole géante de 10 m x 15 m « EPR - Le nucléaire tue l’avenir ».

A la veille du premier tour des élections présidentielles, ils entendent dénoncer le déni de démocratie que représente la construction du nouveau réacteur nucléaire EPR à Flamanville et la nouvelle ligne à Très Haute Tension censée traverser les départements de la Manche, de la Mayenne et de l’Ille-et-Vilaine.

Tous les gouvernements depuis 2002 ont véritablement miné le débat public sur la politique énergétique et l’EPR, démontrant ainsi le peu de cas qu’ils accordaient à l’expression des citoyens et à la « transparence » sur le nucléaire :

- Le 3 juillet 2002, Jean-Pierre RAFFARIN, Premier Ministre, déclarait : Dans le domaine de l'énergie, un grand débat public sera ouvert et suivi d'un projet de loi d'orientation qui consacrera une place reconnue pour l'énergie nucléaire.

- Après 5 débats de « spécialistes », et 3 rapporteurs divisés sur l’opportunité de l’EPR, Nicole Fontaine concluait en 2005 à la nécessité de construire un démonstrateur.

- Le 13 juillet 2005, la loi présentée par Nicolas Sarkozy, ministre d’État, ministre de l’Économie, des finances et de l’industrie, ira beaucoup plus loin en décidant non seulement d’un nouveau réacteur EPR, mais aussi de la relance d’un nouveau programme nucléaire !!!

- Le 11 avril 2007, alors que la question de la construction du réacteur EPR est fortement débattue par les candidats à la présidence de la république, c'est un gouvernement en fin de règne et décrédibilisé qui tente de court-circuiter le débat en publiant à la sauvette le décret de création de l'EPR.
L’EPR, un projet inutile, coûteux et dangereux :

- Inutile : la France est excédentaire en production d’électricité en base (9 réacteurs sur 58 pour l’exportation),

- Inutile : la construction d’un EPR à Flamanville ne résout en rien les problèmes de consommation et de réseau de transport électrique en Bretagne et Pays de la Loire. Elle impose de plus la réalisation d’une nouvelle ligne THT d’au moins 150 km (400 à 600 pylônes) avec tous les problèmes environnementaux et sanitaires qui en découlent !

- Coûteux : 3,3 milliards d’euros prévus au détriment du développement des énergies renouvelables et des économies d’énergie (*).

- Dangereux : Les risques sont les mêmes que les réacteurs actuels : déchets nucléaires, risque d'accident, risque terroriste, prolifération... (**)
(*) Etude du Réseau sortir du nucléaire Un courant alternatif pour le Grand Ouest (**) Le dossier noir de l'EPR Ces documents sont disponibles sur le site du Réseau Sortir du nucléaire

Collectif Stop-EPR Rennes

Voici quelques liens :
La video de l'action :
http://www.dailymotion.com/video/x1s322_action-stopepr-a-rennes-21-avril-20

Video du 19-20 Bretagne du samedi 21 sur France 3 : http://bzh.ekoloji.free.fr/banderole_Rennes/19-20_France3-Bretagne_210407.wmv
ou http://www.sortirdunucleaire56.info/videos/070421-FR3-Bretagne-1920.wmv

Les photos : http://bzh.ekoloji.free.fr/galerie.php?rep=banderole_Rennes

Le nucléaire ne maîtrise pas ses coûts

Le Temps - Vendredi 20 avril 2007 - Pierre Veya
C'est une querelle sans fin: impossible de mettre les experts d'accord sur le prix de revient de l'énergie nucléaire. Les coûts varient d'un Etat à l'autre et personne ne sait vraiment comment sont intégrés les investissements liés à la recherche, au stockage et retraitement des déchets, sans parler des frais liés au démantèlement des installations.

Cette incertitude explique largement pourquoi l'économie privée s'engage peu ou plus du tout dans l'industrie nucléaire et ne le fera que si elle obtient de sérieuses garanties étatiques. C'est précisément ce raisonnement qui a amené le gouvernement américain de George W. Bush a lancer en 2005 et 2006 deux programmes qui ne sont rien d'autre qu'un subventionnement massif de l'industrie nucléaire.

Mais sera-ce suffisant? Et surtout, cet appui sera-t-il de nature à lever les incertitudes sur la compétitivité économique de l'atome? Interrogations d'autant plus stratégiques que les centrales nucléaires classiques des deuxième et troisième générations seront remplacées, dès 2030-2040, par les réacteurs de la génération IV, censés être moins chers à l'exploitation, produire moins de déchets et capables de transmuter les éléments les plus toxiques pour les brûler dans des surgénérateurs.

Ces espoirs, qui n'ont rien de fantaisistes sur le plan scientifique, restent à valider par les calculs économiques. Dans la revue Environmental Science & Technology* de l'American Chemical Society, des chercheurs de trois universités ont passé au crible les données économiques du parc nucléaire américain, qui compte un peu plus de 100 réacteurs nucléaires (19,3% de la production d'électricité américaine). Premier enseignement: la maîtrise des coûts de l'industrie nucléaire n'a pas pu être respectée et les risques de surcoûts ont été sous-évalués.

Le coût de revient du prix du kilowatt par heure (kWh) nucléaire varie de 3 cents $ (4 centimes) pour les meilleurs à... 14 cents pour les moins bons. Si une grosse majorité des réacteurs se situe dans une tranche qui varie de 4 à 8 cents, les chercheurs montrent que la diversité des situations résulte d'une très grande difficulté à maîtriser les imprévus. Ceux-ci sont de plusieurs ordres: procédures, difficulté à standardiser de grosses installations, introduction de nouvelles normes de sécurité au lendemain de l'accident de Three Mile Island et Tchernobyl, etc. De plus, les propriétaires des centrales ont mis beaucoup plus de temps que prévu pour exploiter sans panne les réacteurs.

Conclusion majeure: l'industrie nucléaire est intrinsèquement exposée à de grosses surprises dans la maîtrise des coûts et les modèles financiers n'en tiennent pas suffisamment compte. Si les chercheurs supposent que la France - pays centraliste et as sans équivalent de la planification - maîtrise mieux les problèmes de standardisation que les Etats-Unis, ils doutent que les surprises puissent être correctement intégrées dans les budgets.

Daniel M. Kammen de l'Université de Californie (Berkeley, l'un des professeurs les plus réputés au monde dans le domaine de l'énergie, résume le constat principal de l'étude: "Pour les réacteurs qui se situent dans une fourchette de 4 à 8 cents par kWh, on peut considérer que c'est un bon investissement si vous tenez compte des faibles émissions de CO2 du nucléaire." Mais, ajoute-t-il, "si vous considérez que l'aspect économique est le plus important, alors je ne suis pas sûr que le nucléaire puisse être compétitif".

Cette étude confirme le fait que l'atome est une filière technologie chère et le restera. Car si la génération IV a de sérieux atouts, la standardisation n'a pas vraiment progressé: six types de réacteurs différents ont été retenus. Et comme si l'hirondelle annonçait un mauvais printemps, les surprises sont déjà au rendez-vous: la première centrale nucléaire européenne de 3e génération (EPR) en construction en Finlande, qui est du même type que celle que la France va construire à Flamanville (Basse-Normandie), a dix-huit mois de retard et les surcoûts sont proches du milliard d'euros sur un budget de... 3,5 milliards. Quant à penser que les réacteurs de génération IV parviendront à produire du courant électrique à moins de 3 cents par kWh, les chercheurs n'y croient pas.

La vraie chance économique du nucléaire est conditionnée à l'introduction d'une taxe CO2 élevée, taxe qui lui permettrait de distancer la concurrence exercée par le gaz et le charbon. Mais cette perspective est toute relative. Non seulement des taxes CO2 significatives se font attendre mais les autres énergies fossiles préparent également leur riposte pour s'affranchir du poids économique que représenteront à terme les émissions de gaz à effet de serre.

Enfin, dernière remarque, il serait intéressant de comparer les chiffres américains avec les données suisses. Celles-ci n'existent pas. Les électriciens suisses n'ont jamais détaillé leur prix de revient avec une grande clarté. Tout juste sait-on que le nucléaire n'était pas rentable lors de la première tentative d'ouverture du marché de l'électricité, du moins pas pour affronter la concurrence du gaz et du charbon. Depuis, les électriciens ont eu tout le temps d'amortir leurs installations en puisant largement dans la poche des consommateurs captifs et d'effacer la réalité comptable du nucléaire.

*Nathan E. Hultman, Georgetown University and University of Oxford (UK); Jonathan G. Koomey, Standford University and Lawrence Berkeley National Laboratory; Daniel M. Kammen, University of California, Berkeley.

Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : à part la croyance irrationnelle dans l'avènement des réacteurs dits "de 4ème génération", qui restent très virtuels (cf http://reacteur.generation4.free.fr ), cet article met clairement en lumière la faillite économique de l'industrie atomique, et les puissantes aides financières dégagées par exemple par Bush pour tenter de relancer le nucléaire...

De l'électricité à prix zéro

INITIATIVE. -- Alain Leger est le premier Angoumoisin à avoir équipé sa maison d'une installation solaire photovoltaïque. Elle lui permet de maîtriser sa facture d'énergie

Sud-Ouest - 20 avril 2007 - Depuis juillet 2006, Alain Leger, un Angoumoisin qui vit dans la rue Jean-Marchais, produit de l'électricité. Et bien plus qu'il n'en consomme. EDF lui fera d'ailleurs un chèque à la fin de sa première année d'exploitation. Ce qui permettra à ce riverain de couvrir sa facture, et au passage de faire un bénéfice d'environ 300 euros. Non, il ne s'agit pas d'un poisson d'avril. Et oui, il est tout à fait possible aujourd'hui de « neutraliser » sa facture d'énergie.
Avec l'énergie solaire. Le système est le suivant. Il consiste à faire poser sur le toit de sa maison une installation photovoltaïque solaire. Ce sont des panneaux qui vont produire de l'électricité grâce à l'énergie solaire. Laquelle est réintroduite instantanément dans le réseau par le biais d'un onduleur.
L'ancien compteur, celui qui permet de vérifier la consommation de la maison, et le nouveau, celui qui permet de mesurer la production vendue au réseau, font ensuite le calcul. Et aujourd'hui, Alain Leger confirme que « la petite affaire » tourne à son avantage.
Celui qui est aussi historien explique le contexte : « La France s'est engagée dans le cadre d'accords internationaux à produire 20 % de sa consommation intérieure brute d'électricité à partir de sources renouvelables. Mais le pays affiche beaucoup de retard sur le programme. Ce qui a motivé l'État, afin d' éviter les sanctions de Bruxelles, à pratiquer une politique plus incitative ».
En clair, il a été imposé à EDF - qui à obligation de racheter cette production « privée » - de nouveaux tarifs. « Je leur vends le KWc (1) à 0,33 euro » précise Alain Leger. Sur une surface de 18 m², le riverain a donc fait poser sur son toit exposé plein sud, les fameux panneaux avec l'onduleur. Une mise en place qui lui a coûté 13 300 euros (la main-d'oeuvre et le kit compris).
Crédit à l'impôt. Mais une somme à laquelle il convient de déduire la subvention qui lui a été octroyée par le Fonds régional pour l'excellence environnementale (Ademe-Région). Elle est d'un montant total de 7 100 euros. Il s'agit de ne pas oublier non plus le crédit d'impôt de 50 % de l'investissement du matériel (TTC). Puis de signaler que les services fiscaux accordent un abattement de 66 % sur la recette réalisée par l'installation?
Des démarches compliquées. Dans ce dossier, on notera tout de même que pour pouvoir se munir d'un tel équipement, et au final participer à un effort citoyen, il faut avoir le courage de franchir des démarches administratives assez compliquées. Alain Leger évoque l'autorisation qu'il faut obtenir du ministère de l'Industrie, de la Région, et celle du préfet pour poser les panneaux sur le toit de sa maison. « Pourquoi faire compliqué, quand on peut faire simple », fait remarquer l'historien. Un obstacle qui ne l'a toutefois pas empêché d'aller au bout de son idée. « Je ne suis pas un fana du nucléaire. La production d'énergie solaire me permet de marquer le coup », conclut-il avec une pointe de satisfaction.
(1) Unité de mesure pour l'électricité photovoltaïque.

FRANCE : Les armes nucléaires dans la campagne présidentielle

SCOOP : A la veille du 1er tour, Nicolas Sarkozy écrit au président d’ACDN pour préciser son programme de défense

Dans cette lettre de trois pages, Nicolas Sarkozy fait un tour d’horizon digne d’un discours devant les auditeurs de l’IHEDN. Il ne change pas fondamentalement les conclusions que nous avions tirées des deux lettres que le candidat avait adressées auparavant à ACDN, conclusions que nous lui avons fait parvenir dans une lettre datée du 18 avril (voir ici) qui s’est croisée avec la sienne. D’où notre communiqué en date du 19 avril, qu’on trouvera ci-après. Néanmoins, cette dernière lettre de Nicolas Sarkozy apporte des précisions et des éclaircissements qui retiennent l’attention. ACDN lui répondra ultérieurement de façon détaillée. ACDN fera par ailleurs connaître entre les deux tours de l’élection les conclusions objectives et sans concession qu’appelleront les positionnements respectifs de chacun des deux candidats encore en lice, en matière de défense, de dissuasion, d’armements, et de débat démocratique. Pour le moment, reconnaissons que si nous ne partageons pas les postulats stratégiques de Nicolas Sarkozy ("la dissuasion [nucléaire] reste un impératif absolu. C’est une garantie pour notre Nation comme pour nos voisins européens"), dont nous contestons et la sagesse et la cohérence, ils ont du moins le mérite d’être clairs et explicites. En outre, malgré ces divergences de fond, nous sommes d’accord avec Nicolas Sarkozy sur plusieurs points, en particulier celui-ci : "un débat sur la Défense peut et doit avoir lieu. C’est la marque d’une démocratie moderne". Mais le limiter à l’enceinte du Parlement ne suffit pas. Sur un sujet dont dépend la survie collective (celle des Français et du reste des humains), il nous paraît essentiel que le peuple français puisse s’informer, réfléchir, s’exprimer ET DECIDER. Nous pensons que le référendum sur le désarmement nucléaire que nous avons réclamé à tous les candidats en serait la meilleure occasion. A condition, bien sûr, que l’information et le débat soient authentiques et non manipulés. Nous regrettons que deux candidats seulement (José Bové et Marie-George Buffet) aient pris à ce jour l’engagement de l’organiser s’ils étaient élus. Et chacun comprendra qu’appeler à ne pas voter pour un candidat dont on réprouve les positions, ce n’est pas appeler à voter pour d’autres candidats qui partageraient les mêmes positions.

Nicolas Sarkozy ne doit pas accéder à l’arme nucléaire

COMMUNIQUE D’ACDN, 19 AVRIL 2007 - La lettre de trois pages (consultable sur le site d’ACDN : http://acdn.france.free.fr/spip/article.php3?id_article=291&lang=fr ) que Nicolas Sarkozy a fait parvenir ce jeudi matin 18 avril au président d’ACDN mérite la plus grande attention. Elle ne change malheureusement rien aux conclusions tirées hier par ACDN des deux précédents courriers reçus de Nicolas Sarkozy, en réponse à notre interpellation citoyenne.

Tout en rendant hommage à la volonté de débat et à la franchise de M. Sarkozy en la matière, dont certain(e)s autres candidat(e)s feraient bien de s’inspirer, nos conclusions sont les suivantes :

1° Contrairement à nos vœux (et contrairement aux engagements pris par deux autres candidats), le candidat de l’UMP n’entend pas appliquer l’article VI du TNP, qui impose aux Etats nucléaires de négocier l’abolition de leurs arsenaux nucléaires, ni demander par référendum au peuple français son avis sur cette politique de désarmement intégral, universel, et strictement contrôlé à tout moment.

2° Il continuera à développer de nouvelles armes nucléaires et se rallie en outre à la doctrine formulée par Jacques Chirac le 19 janvier 2006, qui étend quasi ad libitum l’emploi de nos armes nucléaires.

3° S’il est élu président de la République, Nicolas Sarkozy prend « l’engagement de garantir la crédibilité politique et technique de nos systèmes d’armes », ce qui signifie :

a) « Crédibilité technique » : que nos bombes atteindront bien leurs cibles et feront les dégâts prévus (7 fois Hiroshima pour chaque tête nucléaire TN75 ; 22 fois Hiroshima pour chaque missile ASMP lancé par avion).

b) « Crédibilité politique » : qu’on peut compter sur Nicolas Sarkozy pour se faire prendre au sérieux. S’il faut employer la bombe, il ne faillira pas : tout Etat qui voudrait « s’en prendre à la France » s’exposerait à « une sanction immédiate ». M. Sarkozy prend donc le contre-pied de M. Giscard d’Estaing qui s’était, en pleine guerre froide, secrètement résolu à ne jamais employer l’arme nucléaire en premier, préférant l’occupation de la France, dont elle s’est remise plusieurs fois, à son anéantissement, même partagé avec celui de la population dite ennemie, dont elle ne se remettrait pas.

4° Malgré l’avis de M. Sarkozy, menacer de massacrer des millions d’individus d’un seul coup, et s’il le faut, le faire pour de bon, ne nous paraît pas le meilleur moyen de « promouvoir nos valeurs humanistes sur la scène internationale », ni de « promouvoir la liberté et le respect de l’individu dans le monde ».

Trop d’humains en mourraient. Trop en meurent déjà, dans ce monde de violence dont l’arme nucléaire est la sinistre clef de voûte. La mort tragique d’Iccho Ito, maire de Nagasaki, vient de l’illustrer : le crime organisé n’est pas seulement dans la rue, c’est aussi celui des Etats qui se disent prêts à l’exercer à l’échelle de masse. Disons-lui STOP. Halte au crime organisé contre l’humanité.

Pour cette raison, indépendamment même de tout autre motif, nous avons le regret d’appeler nos concitoyens à ne voter en aucun cas pour M. Nicolas Sarkozy.

FINANCE : La crainte de pénurie enflamme l'uranium

METAUX. A partir du mois prochain, les investisseurs auront accès à des futures sur le combustible nucléaire.

Le Temps - Vendredi 20 avril 2007 - Le groupe de pression de l'industrie nucléaire, le Nuclear Energy Institute (NEI), s'est fendu d'une déclaration pour refroidir les têtes après la flambée de l'uranium. Le combustible a gagné 19% en une semaine et 74% depuis le début de l'année. A 113 dollars la livre (453 grammes), il vaut désormais 11 fois plus qu'il y a cinq ans.
«L'approvisionnement mondial en uranium des centrales nucléaires est adéquat et ne conduira pas à une réduction de la production d'électricité», a indiqué jeudi le NEI.
250 nouvelles centrales en construction ou en projet
L'uranium s'est apprécié plus vite que tous les autres métaux traités sur le London Metal Exchange (LME), y compris le cuivre ou l'or. Les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le renchérissement du gaz et du pétrole soutiennent la demande en combustible nucléaire. Une nouvelle centrale est en construction en Finlande, la première depuis l'accident de Tchernobyl en 1986. 27 autres installations sont en construction, 64 en sont à la phase de planification et 158 supplémentaires sont en projet, principalement en Asie, d'après l'Association nucléaire mondiale (WNA).
La consommation d'uranium, 68 000 tonnes en 2005, a été assurée à hauteur de 41 595 tonnes par l'extraction minière. Le reste est venu de la vente de stocks militaires, en particulier russes. Mais Moscou entend cesser ses exportations à partir de 2013 afin d'assurer l'approvisionnement de ses propres centrales. Les mines du combustible devront d'autant monter en puissance qu'une forte hausse de la demande est attendue. Elle devrait progresser de 2,18% par an pour dépasser les 110 000 tonnes en 2030, estime la WNA. Les entreprises minières, dont le canadien Cameco, numéro un mondial, ont entrepris d'étendre leurs capacités. Toutefois, cette société vient d'annoncer que son projet de nouvelle mine à Cigar Lake prenait du retard en raison de l'inondation du site par une rivière souterraine.
Beaucoup de mines existantes ont du mal à maintenir leur production, note le gérant Middlefield Group à Toronto, qui vient de lancer un fonds de placement consacré à l'uranium. En outre, les nouvelles mines, dont aucune d'importance n'entrera en activité avant 2014, sont susceptibles de rencontrer des obstacles techniques ou politiques. La crainte d'une pénurie n'est pas près de se calmer.
L'intérêt grandissant des investisseurs pour l'uranium a conduit le New York Mercantile Exchange (Nymex) à lancer des contrats à terme sur l'uranium à partir du mois prochain.

Moscou lance son projet de centrale nucléaire flottante

MOSCOU (Reuters) - jeudi 19 avril 2007 Par Guy Falconbridge - La Russie a entamé cette semaine la construction de centrales nucléaires flottantes destinées notamment à l'exportation, projet sans précédent qui suscite l'inquiétude des détracteurs de l'énergie atomique.

L'achèvement de la première centrale est prévu en 2010 et six autres devraient suivre. Moscou affirme qu'il s'agit d'un moyen sûr et sans risque de prolifération de répondre aux besoins énergétiques des zones les plus défavorisées et à l'énorme appétit des économies en pleine croissance, que ce soit en Asie, en Amérique latine ou en Afrique.

Le coup d'envoi des travaux a été donné dans une usine souterraine secrète de la mer Blanche en présence de l'influent premier vice-Premier ministre, Sergueï Ivanov.

"De nombreux pays commencent à nous demander quand ils pourront acheter ces centrales", s'est félicité ce dernier, cité par l'agence Rosernergoatom, qui finance le programme.

Pour Ivan Blokov, directeur de campagne de Greenpeace Russie, "il s'agit du projet le plus dangereux de la dernière décennie dans le secteur nucléaire".

"C'est effrayant, parce ce sera, en gros, une bombe atomique flottante", affirme-il.

Vingt ans après l'accident de Tchernobyl, le président Vladimir Poutine a donné l'an dernier le coup d'envoi de la plus importante remise à niveau du secteur nucléaire. L'explosion du réacteur quatre de la centrale ukrainienne, le 26 avril 1986, a considérablement entamé les ambitions russes en la matière.

Le nuage radioactif qui survolé une bonne partie de l'Europe s'est dissipé depuis longtemps et le Kremlin voit aujourd'hui l'industrie nucléaire comme un moyen de conserver son rang sur la scène internationale.

"VOUS VOULEZ UNE CENTRALE? COMMANDEZ-LA!"

Ivanov a ainsi inauguré dimanche le premier sous-marin nucléaire de l'ère post-soviétique.

Les centrales flottantes, d'une valeur de neuf milliards de roubles (257 millions d'euros), seront équipées de deux réacteurs d'une capacité totale de 70 mégawatts, consommant un uranium enrichi au maximum à 20%. Outre la production d'électricité, elles permettront de déssaler l'eau de mer.

Les réacteurs, qui sont les mêmes que ceux des brise-glace, sont suffisamment robustes pour résister à des séismes, assurent les responsables du projet.

Du même type, celui du sous-marin "Koursk", qu'une explosion a envoyé par le fond en août 2000 est selon eux sorti intact de la catastrophe qui a coûté la vie à 118 marins.

"Un incroyable procès a été intenté au réacteur (du Koursk), mais, après coup, les experts ont fait savoir qu'il aurait pu redémarrer immédiatement", souligne Sergueï Kirienko, chef du programme nucléaire russe, dans une dépêche de l'agence Itar-Tass.

Parmi les premiers acheteurs de cette centrale flottante, pourraient figurer le monopole d'Etat Gazprom, la région de Tchoukotka, situé à la pointe nord-est de la Fédération de Russie, sur la mer de Bering, ou des pays tels que la Namibie et l'Indonésie, dit-on de sources industrielles.

"Ce sera comme pour les avions. Vous voulez une centrale nucléaire? Commandez-la!", ironise le physicien Evgueni Velikhov, qui prédit un grand succès.

Selon un rapport US : le nucléaire est impuissant contre le changement climatique

Washington (Platts) -- 18 Avr 2007

L'énergie nucléaire n'est pas susceptible de jouer un rôle important à court terme contre le changement climatique ou pour renforcer la sécurité énergétique des USA, selon un rapport spécifique du Conseil des relations extérieures (*) publié le 18 avril 2007. Le rapport, dirigé par Charles Ferguson, conseiller pour la science et la technologie, indique qu'il est impossible de réunir les conditions nécessaires à une expansion rapide du nucléaire de façon à influer sur le changement climatique. Les USA comptent actuellement 103 réacteurs nucléaires. "Même en augmentant de 20 ans leur durée de vie, tous les réacteurs actuels seront fermés vers le milieu du siècle" précise le Conseil dans un dossier de presse. Selon le rapport, pour simplement remplacer le parc actuel, les USA devraient construire un réacteur tous les 4 ou 5 mois pendant les 40 prochaines années. Pour cette simple raison, l'énergie nucléaire restera une option marginale au moins pour les 50 prochaines années.

(*) Le conseil des relations extérieures (ou CFR, «Council on Foreign Relations») est un "think tank" américain, ayant pour but d'analyser la situation politique mondiale et de conseiller le gouvernement des États-Unis en matière de politique étrangère. Fondé en 1921, il est composé d'environ 4000 membres (4257 en 2004) issus du milieu des affaires, de l'économie et de la politique.

Nucléaire : que s'est-il réellement passé cette nuit à la centrale de Dampierre?

10/04/2007 - Le Réseau "Sortir du nucléaire" attire l'attention sur l'évènement qui s'est produit dans la nuit du 9 au 10 avril à la centrale nucléaire de Dampierre (Loiret). Le réacteur n°3 de la centrale de Dampierre a été arrêté en urgence et est resté toute la nuit alimenté par un générateur de secours.

Présenté par EDF comme un simple incident, largement minimisé par l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire) qui délivre le message habituel de langue de bois ("Cet incident n'a pas eu de conséquence sur la sûreté nucléaire et la radioprotection"), cet évènement pose au contraire de sérieuses questions.

En effet :

- EDF a déclenché le "plan d’urgence interne" (PUI) hier soir à 22h10.

- L’ASN a mis en place une organisation nationale de crise avec l'appui technique de l’IRSN

- EDF et l'ASN n'ont levé qu'à 8h15 ce matin l'organisation de crise

Pendant toute la nuit, les équipes de la centrale nucléaire ont agi en urgence, le réacteur n°3 ayant été privé de son alimentation extérieure. Heureusement, le générateur de secours a bien fonctionné, mais il arrive parfois, lors d'essais, que ce genre de générateur ne démarre pas.

On notera une certaine similitude avec le grave évènement survenu en juillet dernier à la centrale nucléaire de Forsmark (Suède) où la catastrophe n'a été évitée qu'à quelques minutes près. Il y a fort à craindre que le pire ne se produise tôt ou tard en France ou à l'étranger.

Par ailleurs, tout comme lors de la grave inondation de la centrale nucléaire du Blayais dans la nuit du 27 au 28 décembre 1999, des millions d'habitants n'ont pas su qu'ils étaient, dans leurs sommeil, menacés par un éventuel accident nucléaire.

Aujourd'hui encore, la quasi-totalité de la population n'est pas au courant de ce qui s'est réellement passé à Dampierre, les autorités se contentant de messages lénifiants. Il est plus que temps de sortir du nucléaire, le plus vite possible, avant l'irréparable.

Contamination à l’uranium au Niger et au Gabon : Areva accusée
« On voyait nos camarades mourir sans comprendre pourquoi »

Saïd Aït-Hatrit Publié par : http://www.afrik.com
mercredi 4 avril 2007

Scientifiques, juristes, médecins et victimes ont dressé mercredi un réquisitoire accablant sur les activités d’exploitation d’uranium de la société française Areva au Niger et au Gabon. Jugée opaque dans la gestion de l’information, l’ex Cogema est accusée d’avoir sciemment laissé ses employés et les habitants des zones minières qu’elle exploite exposés à d’importants taux de contamination radiologiques.
Mercredi, les juristes, les scientifiques, les médecins (Médecins du monde) et les représentants des associations de victimes des mines d’Arlit et de Mounana, au Gabon, fermée depuis 1999, ont présenté les conclusions de trois ans d’enquêtes à Paris. « Nous avons de très sérieuses raisons de penser que des Africains et des expatriés français ont contracté des maladies seulement en raison des manquements d’Areva » en matière de protection de la santé et de l’environnement, a expliqué William Bourdon, le président et fondateur de l’association Sherpa.
Le chanteur nigérien Abdallah Oumbadougou avait expliqué en novembre dernier à Afrik, lors d’une interview, qu’il envisageait de quitter sa ville natale, Arlit, à 250 Km au nord d’Agadez, parce qu’il craignait pour la santé de sa famille. Guizmo, son partenaire musical français dans le collectif Désert Rebel, lui avait parlé d’un reportage selon lequel l’exploitation des mines d’uranium d’Arlit par Areva (ex Cogema) serait à l’origine d’une pollution de l’eau potable et de nombreux décès dans la région.
Diffusé sur la chaîne privée Canal +, en 2004, il montrait l’association de juristes internationaux Sherpa et l’équipe de scientifiques de la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) lors de leur première mission, en 2003, sur la situation des travailleurs de l’ex-Cogema à Arlit. Une ville bâtie en plein désert, dans les années 1970, pour les besoins de l’exploitation du précieux minerai, et qui atteint aujourd’hui 70 000 habitants.

Les résidus radioactifs « exposés à tous les vents »
Selon les associations accusatrices rassemblées mercredi à Paris, Areva et ses filiales – Somaïr et Cominak au Niger, la Comuf au Gabon – ont volontairement maintenu leurs employés dans la méconnaissance des risques qu’ils encouraient à travailler dans les mines. « Ce n’est qu’en 1986 qu’il y a eu une timide sensibilisation », a expliqué Almoustapha Alhacen, ouvrier dans les mines d’Arlit et président de l’association nigérienne de protection de l’environnement Aghir N’Man. Fondée en 2000, c’est elle qui a sollicité la Criirad en 2003 pour évaluer la situation radiologique sur le terrain. « On voyait nos camarades mourir sans comprendre pourquoi », se souvient-t-il.
Après avoir échoué à faire interdire la mission exploratoire à Arlit, le directeur de la Cominak va parvenir à faire confisquer le matériel de mesure des scientifiques à la douane de Niamey, selon le rapport des associations. Ces derniers parviendront néanmoins à conserver des instruments dont les relevés seront sans appel : « Le taux de contamination de l’eau distribuée à la consommation dépasse largement les normes de l’OMS », assure Bruno Chareyron, responsable de la Criirad. Le laboratoire scientifique a également mesuré des pièces de ferrailles fortement contaminées sur le marché de la ville et constaté que les résidus radioactifs (500 0000 Becquerels par kilogrammes) étaient entreposés à l’air libre, « exposés à tous les ruissellements et tous les vents ».

Areva n’a pas de maladies professionnelles
Areva a répondu aux contrôles de la Criirad par des mesures effectuées par ses experts et selon lesquels il y a une absence de contamination de l’eau distribuée à Arlit, selon Bruno Chareyron, qui regrette cette stratégie de la négation pure. Le but d’Areva, accuse le rapport des associations, est de rendre impossible l’établissement d’un lien de causalité entre l’exposition au rayonnement et les maladies développées qui pourraient lui coûter cher. C’est pourquoi la société garde secret les rapports d’enquête qu’elle effectue, comme celui qu’elle a réalisé en 1986 à Mounana.
C’est dans cette ville que Jacqueline Gaudet a passée 15 ans de sa vie. En 2005, elle a créé Mounana, l’association des anciens travailleurs expatriés du site minier, « pour la simple et bonne raison qu’il y a trop de cancer chez les expatriés », a-t-elle expliqué mercredi. Elle-même a perdu successivement son mari, son père et sa mère d’un cancer en l’espace de 10 ans après être rentrée en France. Areva lui a expliqué n’être pas concernée par la maladie de son père, mort d’un cancer du poumon liée à une exposition au radon, car il était assuré pour cette maladie par la Caisse de sécurité sociale gabonaise. Quant aux dossiers médicaux, elle n’y a pas accès. Dans ces circonstances, « c’est facile pour Areva de dire qu’elle n’a pas de maladie professionnelle », se désole-t-elle.

« Le développement durable au cœur de la stratégie Areva »
Anticipant le battage médiatique préparé par les associations, Areva a annoncé le 16 mars dernier sa volonté de créer un « Observatoire de la santé autour de ses sites miniers ». « Une avancée positive à laquelle nous devons répondre avec toutes les précautions d’usage », estime le vice-président de Sherpa. Quant à Almoustapha Alhacen : « J’avoue que je n’ai pas confiance en eux car ils sont spécialistes en publicité », explique-t-il presque gêné.
Dans le communiqué annonçant sa proposition, Areva assure mettre « le développement durable au cœur de [sa] stratégie », de même qu’elle contribue à « répondre aux grands enjeux du XXIe siècle : la préservation de la planète et la responsabilité vis-à-vis des générations futures. » Sherpa, qui a déjà poussé Total à indemniser des ouvriers birmans, a prévenu qu’elle disposait de suffisamment d’éléments pour entamer « une ou des procédures » en justice « longues et complexes » en France.

La responsabilité sociale et environnementale d'Areva est mise en cause par Sherpa, Médecins du Monde et la CRIIRAD

Communiqué de presse publié par : http://www.medecinsdumonde.org  le 04/04/07

Areva face à ses responsabilités

L'association Sherpa, en partenariat avec Médecins du Monde et la  CRIIRAD, a révélé aujourd'hui la teneur d'un rapport de mission sur les  conséquences sanitaires et environnementales de l'exploitation de  l'uranium au Gabon et au Niger par l'entreprise Areva.
Le bilan est sévère. Sont notamment mis en évidence de graves  manquements aux obligations élémentaires de l'entreprise en matière de  formation et de prévention des risques propres l'exploitation des mines  d'uranium.
Les conséquences de ces négligences ont pour effet de générer une  attente et un ressentiment très forts de la part des travailleurs à  l'encontre d'Areva, notamment du fait des sérieux problèmes de santé  rencontrés par nombre d'entre eux. En outre, une réelle inquiétude est  également manifestée quant à l'impact écologique sur l'eau, l'air, la  flore et la faune de la région.
Pour Jacqueline Gaudet, présidente de l'association Mounana (association  des anciens travailleurs expatriés du site de Mounana au Gabon) : « Il y  trop de cancers parmi les expatriés. La COMUF (filiale d'Areva au Gabon)  ne répond pas aux demandes de communication des dossiers médicaux. Nous  demandons plus de transparence de la part d'Areva et la reconnaissance  des maladies professionnelles par la sécurité sociale française. En  outre, il est tout à fait anormal que les travailleurs gabonais soient  obligés de payer pour se faire soigner ».
Pour Almoustapha Alhacen, président de l'association AGHIR N' MAN  (association nigérienne de protection de l'environnement) : « Areva fait  la loi au Niger et a vu d'un très mauvais oeil que notre association ait  sensibilisé les travailleurs sur les risques encourus, alors que les  dangers de la radioactivité n'ont pas été signifiés aux travailleurs par  les sociétés minières. Alors qu'Areva a déjà exploité plus de 100 000  tonnes d'uranium au Niger, Anne Lauvergeon, malgré nos demandes, n'a  jamais pris la peine de nous rencontrer ».
Pour Michel Brugière, directeur général de Médecins du Monde : «  L'hôpital de Mounana au Gabon est un trompe l'oeil. Non seulement le  personnel n'est pas formé aux pathologies liées à la radioactivité, mais  en plus le médecin de l'hôpital n'a pas pu obtenir les résultats des  analyses dosimétriques. La moitié des 481 questionnaires auquel ont  répondu les travailleurs révèle des troubles pulmonaires,  cardiovasculaires et ophtalmologiques. Une véritable surveillance et une  prise en charge sanitaire doivent être mises en place ».
Pour Bruno Chareyron, responsable du laboratoire CRIIRAD (Commission de  recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) : « Au  Niger, comme au Gabon, AREVA doit assumer ses responsabilités et  appliquer la règlementation internationale en matière de  radioprotection, c'est-à-dire réduire au maximum les doses de radiation  auxquelles sont soumises les populations et les travailleurs et confiner  sur le long terme les déchets radioactifs. Ce n'est pas le cas  aujourd'hui ».
Pour Jean-Pierre Getti, vice-président de Sherpa : « Il apparaît  qu'Areva a commis de graves manquements aux obligations élémentaires de  l'entreprise en matière de formation et de prévention des risques  propres à l'exploitation des mines d'uranium. Sherpa dispose maintenant  de tous les éléments nécessaires et suffisants pour soutenir toute  action judiciaire décidée par ses partenaires ».
Areva, anticipant les conclusions et critiques de ce rapport, a proposé,  par un communiqué de presse du 16 mars 2007, la création d'un  observatoire de la santé autour de ses sites miniers et une veille  sanitaire. Cette initiative répond manifestement à deux des  revendications de Sherpa. Toutefois elle est insuffisante eu égard aux  difficultés  rencontrées par la grande majorité des travailleurs  concernés ou anciens travailleurs qui doivent assumer seuls les frais  médicaux générés par leur activité présente ou passée à la mine. De  même, convient-il d'assurer l'indemnisation des familles ayant perdu un  proche. Aussi est-il indispensable d'envisager la mise en place d'un  fonds permettant la prise en charge de telles dépenses.
Beaucoup de questions restent en suspend concernant cet observatoire.  Pour s'assurer de son efficacité, les associations sont disposées à  participer à la réflexion avec Areva pour trouver des réponses concrètes  et justes à l'ensemble des légitimes préoccupations des travailleurs.
Pour William Bourdon, Président de Sherpa : « Areva peut-elle  communiquer sur le développement durable et ne pas prendre en compte la  santé des travailleurs des mines d'uranium en Afrique ? Sauf à ce que  l'uranium devienne pour Areva son amiante africain ».
contacts presse
Sherpa / Vincent David / vincent@vdrup.net / 06 15 40 06 67 Médecins du  Monde / Florence Priolet / florence.priolet(a)medecinsdumonde.fr / 01 44  92 14 31 Criirad / Bruno Chareyron / bruno.chareyron(a)criirad.org / 04 75  41 82 50 et 06 86 18 01 87
Les Rapports :
1 : la synthèse des rapports Arlit et Mounana http://www.medecinsdumonde.org/presse/pdf/1_la_synthese_des_rapports_Arlit_et_Mounana.pdf/download
2 : le rapport Mounana Gabon http://www.medecinsdumonde.org/presse/pdf/2_le%20rapport_Mounana_Gabon.pdf/download
3 : le rapport Arlit Niger (Sherpa) http://www.medecinsdumonde.org/presse/pdf/4_la_note_CRIIRAD_AREVA_%20Arlit.pdf/download
4 : la note CRIIRAD AREVA Arlit http://www.medecinsdumonde.org/presse/pdf/4_la_note_CRIIRAD_AREVA_%20Arlit.pdf/download

Abrogation du décret de création du réacteur nucléaire EPR (Royal)

Satisfaction (provisoire) de "Sortir du nucléaire" qui appelle à ne pas voter pour M. Sarkozy

Ce jour, jeudi 26 avril 2007, date "anniversaire" de la catastrophe de Tchernobyl (1986), Mme Royal s'est engagée, en cas de victoire lors de l'élection présidentielle, à abroger le décret de création du réacteur nucléaire EPR. Ce décret a été pris par le gouvernement en catimini le 11 mars 2007, quelques jours à peine avant l'élection présidentielle.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" attire l'attention sur la mobilisation populaire et associative contre l'EPR, qui a fortement marqué la campagne présidentielle :

- Le Collectif Stop-EPR, initié et animé par le Réseau "Sortir du nucléaire", a rassemblé plus de 60 000 manifestants le 17 mars 2007 dans 5 villes (après avoir rassemblé plus de 30 000 manifestants à Cherbourg le 15 avril 2006)
- Plus de 600 000 personnes ont participé à la campagne STOP-Epr, s'engageant à ne pas voter pour un candidat favorable à l'EPR
- Le Réseau "Sortir du nucléaire" a occupé un pylône 400 000 volts de la centrale nucléaire de Flamanville les 14 et 15 avril 2007
- Greenpeace a aussi mené des actions contre l'EPR à la centrale nucléaire de Belleville le 27 mars et à la centrale nucléaire de Flamanville ce 26 avril 2007.

Considérant que Mme Royal s'engage à abroger le décret de création du réacteur nucléaire EPR, le Réseau "Sortir du nucléaire" exprime sa satisfaction… provisoire :

- un véritable débat est encore nécessaire et, s'il est mené correctement, il devra aboutir à la décision attendue par 78% des français (*) : l'annulation du projet de construction de l'EPR.
- par ailleurs, il est nécessaire que soient aussi abrogés les arrêtés d'autorisation des travaux et le permis de construire grâce auxquels EDF a commencé les travaux préparatoires sur le site de Flamanville en Basse-Normandie.

En conséquence, le Réseau "Sortir du nucléaire", tout en restant fidèle à sa ligne de conduite qui consiste à n'appeler à voter pour aucun candidat, reclasse Mme Royal dans la catégorie des candidats pour lesquels il est possible de voter (catégorie qui comprenait, pour le premier tour de l'élection présidentielle, Olivier Besancenot, José Bové, et Dominique Voynet).

Le Réseau "Sortir du nucléaire" maintient bien entendu son appel à ne pas voter pour M. Sarkozy, fidèle soutien de l'industrie nucléaire. Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle enfin que l'annulation du projet EPR n'est qu'une étape et qu'il faut, au plus vite, sortir du nucléaire.

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(*) Sondage LH2 de février 2007 : 78% des Français estiment qu'il "faut en priorité développer les énergies renouvelables en France pour qu'elles deviennent la source principale d'énergie", et seuls 19% estiment qu' "il faut maintenir le nucléaire comme source principale d'énergie"

Ségolène Royal s'engage à abroger le décret de construction de l'EPR

La candidate socialiste considère comme "un déni de démocratie" la publication du décret autorisant la construction du réacteur nucléaire à eau pressurisée de deuxième génération. Elle entend ainsi relancer le débat sur l'EPR.

Ségolène Royal fait un pas vers les écologistes. Elle a indiqué ce jeudi que le décret autorisant la construction de l'EPR, publié "dans la hâte" le 11 avril, serait abrogé si elle était élue, et un nouveau débat sur la construction du réacteur sera organisé "au lendemain de la présidentielle".

Dans un communiqué publié suite à l'occupation par des militants de Greenpeace du chantier préparatoire à l'EPR à Flamanville (Manche), elle souligne que cette décision de construction "a été prise dans des conditions d'analyse et de débat tout à fait contestables". Elle rappelle que le PS s'y était opposé, "constatant avec les partenaires associés au débat public l'absence d'étude d'impact sérieuse, en particulier concernant les 150 kilomètres de ligne THT (très haute tension) liés à la centrale" ainsi que "la faiblesse des justifications avancées pour engager cet investissement".

"On ne peut engager l'avenir énergétique de notre pays sans un débat approfondi non seulement sur l'EPR mais sur l'ensemble du dossier", indique-t-elle. Une position qu'elle a toujours défendue contrairement à celle de son challenger Nicolas Sarkozy pour qui le programme électronucléaire doit être non seulement poursuivi mais également renforcé.

Si elle était élue, elle engagera ce débat "au lendemain de la présidentielle pour mobiliser les citoyens et les acteurs économiques sur trois objectifs": réduction de la consommation d'énergie, développement "de manière volontariste" des filières d'énergies renouvelables et examen de "l'avenir de l'énergie nucléaire". Elle considère comme "un déni de démocratie" la publication du décret autorisant sa construction "juste avant le premier tour de l'élection". "Pour respecter la transparence du débat, ce décret sera abrogé", indique-t-elle.

Rémy Janin - La Tribune.fr - 26/04/07

EPR : les forces de l'ordre délogent Greenpeace à Flamanville

Jeudi 26 avril 2007 - CHERBOURG (AP) -- Les forces de l'ordre ont commencé à déloger, jeudi vers 11h, la trentaine de militants de Greenpeace qui bloquaient depuis cinq heures les accès du chantier du futur réacteur nucléaire nouvelle génération (EPR) de Flamanville (Manche), a-t-on appris auprès de Yannick Rousselet, porte-parole de l'association écologiste. Les 50 gendarmes présents sur le site ont déployé de grandes bâches vertes, afin de protéger leur travail du regard des curieux.

Ils s'employaient à couper et à scier les liens avec lesquels les militants s'étaient enchaînés. Déjouant la surveillance de la société de gardiennage du chantier, les anti-nucléaire ont stationné deux camions devant la grille principale, deux camions dans lesquels sont enfermés seize militants (huit par camion) venus de toute l'Europe. Quatre autres activistes se sont enchaînés à des grilles annexes du site, et neuf grimpeurs sont suspendus à des grues.

Les militants de Greenpeace entendent protester contre la construction de ce réacteur nucléaire européen. Le chantier de l'EPR a été suspendu pour la journée et les ouvriers ont été renvoyés chez eux, selon Yannick Rousselet. Cette date du 26 avril n'a pas été choisie au hasard par les membres de Greenpeace, puisqu'elle marque le 21e anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
Source réseau Sortir du nucléaire

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Soirées sur Tchernobyl au Lavoir Moderne Parisien

Comme il semble que le document envoyé précédemment sur les activités au Lavoir Moderne Parisien était peu lisible voici un résumé de ce qu'il reste encore possible à voir.
Alors que les médias imposent un silence assourdissant autour de ce triste anniversaire, participer à ces soirées permet de se rendre compte à quel point nous sommes ignorant. Après la (re)découverte de la catastrophe on se rend compte que les choses n'ont pas vraiment changées.

L'accès à l'exposition photo de Véronique Boutroux sur les régions de Volodarka, Kiev et de Tchernobyl ainsi que les planches de la BD "Tchernobyl mon amour" est libre. Le spectacle est à 15 ou 10€ et permet de voir gratuitement le petit musée de la catastrophe.

Vendredi 27 Avril : 19h30, 20h, 21h30, 22h "Le petit musée de la catastrophe" : Présentation troublante et bouleversante par une guide d'objets "quotidiens" de la région de Tchernobyl permettant de faire le lien avec le drame. Durée 20mn.
20h projection du film/documentaire de W. Tchertkoff "Le sacrifice". Durée 23mn
20h30 Spectacle théâtral "ELENA ou la mémoire du futur". Durée 55mn
21h30 Agora avec la revue des arts vivants Cassandre/Horschamp

Samedi 28 Avril : 19h30, 20h, 21h30, 22h "Le petit musée de la catastrophe" : Présentation troublante et bouleversante par une guide d'objets "quotidiens" de la région de Tchernobyl permettant de faire le lien avec le drame. Durée 20mn.
20h projection du film/documentaire de W. Tchertkoff "Le sacrifice". Durée 23mn
20h30 Spectacle théâtral "ELENA ou la mémoire du futur". Durée 55mn
21h30 Projection du film/documentaire de W. Tchertkoff "Controverses nucléaires". Durée 51mn puis débat avec Galia Ackerman en liaison avec l'action permanente devant le Palais de l'OMS pour obtenir que cette agence retrouve sa liberté d'action vis à vis de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique.

Le tout se passe au LMP, 35 rue Léon, 75018 PARIS www.rueleon.net, 01 42 52 09 14
Pour Sortir du Nucléaire - Paris, Nicolas DEPRET sortirdunucleaire75(a)no-log.org / 06 71 31 60 48 / 01 42 08 15 58
Selon un sondage de la Commission européenne de janvier 2006, seulement 8% des français sont favorables au développement du nucléaire. Source (pdf) : http://europa.eu.int/comm/public_opinion/archives/ebs/ebs_247_fr.pdf

Sarkozy, Royal, et la bombe atomique

Communiqué d’ACDN

En quelques secondes, les bombes atomiques peuvent anéantir des millions d’être humains, sans considération de nationalité. Pour sa part, la France déclare posséder 348 têtes nucléaires : environ 1,5 % de toutes celles qui menacent la planète. Ses TN75 font, chacune, 7 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima (qui fit 250 000 victimes), et ses ASMP, 22 fois Hiroshima. En cas de crise internationale, la décision de les employer devra être prise en quelques minutes par une seule personne : le chef de l’Etat. C’est vrai pour les neuf Etats nucléaires, même ceux qui se disent « démocratiques ».

On devine qu’une fois doté de tels pouvoirs de destruction, un homme ambitieux, agressif, violent, un aventurier habile et sans scrupules, représenterait un grave danger non seulement pour les peuples étrangers, mais même pour ses compatriotes. Pour désigner leur futur chef d’Etat, les citoyens français ne peuvent donc se déterminer seulement en fonction de promesses électorales, ils doivent aussi considérer la politique de défense et la personnalité de chaque candidat. L’élu pourrait entraîner le monde dans une catastrophe pire que celle due à Hitler, qui n’eut jamais d’armes nucléaires à sa disposition mais qui, faut-il le rappeler, est parvenu au pouvoir à la suite d’élections.

Les politiques de défense de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal se ressemblent. Tous deux veulent maintenir l’effort budgétaire actuel en faveur des armées (2 % du PIB), tous deux veulent poursuivre la construction de nouvelles armes nucléaires, tous deux semblent croire à la stratégie de dissuasion nucléaire, malgré toutes ses incohérences et bien qu’elle contrevienne à l’article VI du Traité de Non Prolifération et encourage de ce fait la prolifération des armes nucléaires (qu’ils affirment combattre).

Une différence de taille les oppose néanmoins : comme le parti socialiste, Mme Royal prône le retour à la doctrine française traditionnelle dite « de dissuasion », tandis que M. Sarkozy a adopté la doctrine formulée par Jacques Chirac à l’Ile Longue le 19 janvier 2006. C’est ce que révèlent ses trois lettres à ACDN, en particulier celle du 18 avril 2007 qui constitue un scoop. La nouvelle doctrine de MM. Chirac et Sarkozy multiplie les motifs d’emploi des armes nucléaires, puisque les « intérêts vitaux » qu’elles sont censées défendre ne se limitent plus à la défense du territoire national. Laissés à la libre appréciation du chef de l’Etat, ces « intérêts vitaux » incluent la prévention ou la vengeance d’attentats, l’interdiction faite à un Etat de se procurer des armes de destruction massive, la protection d’alliés, l’approvisionnement de la France en matières « stratégiques »... Pratiquement tout.

Une telle extension du champ d’application de la menace nucléaire la rend encore plus absurde, tout en rendant sa réalisation de plus en plus probable. Elle revient en effet à banaliser l’arme nucléaire, à en faire à la fois un outil de chantage politique et une arme de bataille, à priver les Etats non nucléaires de la traditionnelle « garantie négative » de ne jamais être attaqués avec des armes nucléaires tant qu’eux-mêmes n’en auraient pas. Autant de changements de discours stratégique calqués sur ceux de l’administration Bush, et qui contribuent à la prolifération nucléaire comme à l’insécurité mondiale.

Concernant la personnalité des deux candidats à l’Elysée et au Poste de Commandement nucléaire qu’il abrite (le « PC Jupiter »), nos compatriotes auront à évaluer laquelle des deux présente le moindre risque. Il est vrai qu’une mère de famille ne serait guère crédible le jour où elle menacerait d’anéantir des millions d’êtres humains (elle ferait mieux d’ailleurs de renoncer, comme 184 autres chefs d’Etat, à cette « posture dissuasive » et au gâchis financier qui va avec). Mais il est vrai aussi qu’un homme connu pour ses charges de cavalerie, ses provocations, ses colères, ses menaces, sa haute image de soi, et qui dès aujourd’hui se dit prêt à riposter par « une sanction immédiate » -nucléaire - à toute attaque contre les « intérêts vitaux » de « la France », ne serait pas des mieux placés pour garder son sang-froid en cas de crise grave. Il est en tout cas fort éloigné du bon sens du président Giscard d’Estaing, qui révèle dans ses mémoires (Le pouvoir et la vie, tome II, page 203-210) qu’il s’était résolu à ne jamais employer en premier l’arme nucléaire - en dépit de la stupide « doctrine française ».

Vive la France ? Oui. Mais d’abord, vivent les Français et vivent les humains. NON à la terreur d’Etat, violence organisée. OUI A LA PAIX ET A LA VIE ! La France doit commencer à négocier le désarmement nucléaire général et contrôlé qu’exige le TNP.

Pour notre part, nous avions conclu avant le premier tour de l’élection que « Nicolas Sarkozy ne doit pas accéder à l’arme nucléaire » et que nous appellerions nos concitoyens à « ne voter en aucun cas pour lui ». Nous maintenons cette conclusion.

ACDN, le 24 avril 2007

Nuage de Tchernobyl : Sarkozy doit s'expliquer

A deux jours de la date anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl (26 avril 1986), le Réseau "Sortir du nucléaire" demande à Nicolas Sarkozy de s'expliquer sur son (in)action à propos des conséquences du passage du nuage de Tchernobyl sur la France et sur sa part de responsabilité dans le mensonge d'Etat qui a été mis en œuvre à cette occasion et par la suite.

En effet, en 1987, quelques mois à peine après la catastrophe de Tchernobyl et la contamination de la France par le nuage radioactif, M. Sarkozy était Chargé de mission pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques au ministère de l'Intérieur. (*)

Est-il possible qu'il n'ait pas eu à travailler sur les conséquences du passage du nuage de Tchernobyl sur la France ? Détectables encore aujourd'hui, la contamination du territoire était importante en 1987 (**). D'ailleurs, à cette époque, la France agissait au niveau européen pour empêcher que ne soient prises des décisions d'élimination des productions alimentaires contaminées (***). M. Sarkozy aurai-t-il participé à ces manœuvres ? Quelles étaient exactement ses missions à cette époque ?

M. Sarkozy, qui prétend dire toutes les vérités (****) et briser tous les tabous, ne s'est-il pas de lui-même posé des questions ? N'a-t-il pas entendu parler du nuage de Tchernobyl ?

Plus tard, M. Sarkozy a occupé le poste de ministre de l'Intérieur de mai 2002 à mars 2004, puis de juin 2005 à mars 2007 : il a donc eu largement l'occasion de prendre connaissance des informations sur les conséquences du passage sur la France du nuage de Tchernobyl et de les rendre publiques. Il n'en a rien fait.

Une telle mise au point est d'autant plus nécessaire que M Sarkozy s'est révélé être un infatigable promoteur de l'industrie nucléaire, que ce soit lors de son passage au ministère de l'économie (de mars à novembre 2004) ou lors de différentes interventions en tant que Président de l'UMP.

NB : Les associations membres du Réseau "Sortir du nucléaire" organisent ces jours-ci, un peu partout en France, des initiatives de commémoration de la catastrophe de Tchernobyl. Cf : http://groupes.sortirdunucleaire.org/spip.php?mot6


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(*) Etrangement, cet épisode ne figure pas dans la biographie de M. Sarkozy présentée sur le site web de l'UMP : Lien ici

Par contre, on en trouve trace ici : www.lexpress.fr/info/france/dossier/sarkozy/dossier.asp?ida=433332

(**) "En Belgique, la charge corporelle moyenne de 137Cs mesurée chez des adultes de sexe masculin a augmenté après le mois de mai 1986 pour atteindre sa valeur maximale vers la fin de 1987, soit plus d'un an après l'accident. Ceci reflétait l'ingestion de denrées alimentaires contaminées." http://www.nea.fr/html/rp/chernobyl/fr/c06.html (Agence pour l'énergie nucléaire – OCDE)

(***) Lundi 16 février 1987 : lors d'une réunion à Bruxelles des ministres des affaires étrangères de l'Union européenne, la France refuse que soit prorogé le règlement européen sur la radioactivité maximale des aliments acceptable en cas d'accident nucléaire, adopté en toute urgence après Tchernobyl.

(****) Le 19/10/2005, M. Sarkozy déclare : "Il n'est pas normal, dans une grande démocratie comme la nôtre, que le secret continue de régir l'action de l'administration, et, à la vérité, des élus qui la dirigent. Des erreurs comme celles de l'amiante, le mystère qui entoure le trajet exact du nuage de Tchernobyl, ne sont plus acceptables".

Lien ici

Réseau "Sortir du nucléaire" – Fédération de 765 associations - http://www.sortirdunucleaire.org
Communiqué du mardi 24 avril 2007 - Contact : 06.64.100.333

21 ans après Tchernobyl : action le 26 avril 2007 à midi devant la mairie de Bordeaux

Les personnes se déclarant "favorables à l'énergie nucléaire" se verront proposer d'assumer leur position en signant un "Engagement de liquidateur"

L'association Tchernoblaye appelle à un rassemblement le 26 avril 2007, comme ce sera le cas un peu partout en France et dans le monde : en effet, ce jour marquera les 21 ans de la catastrophe de Tchernobyl. A Bordeaux, le rassemblement aura lieu à midi devant la mairie : en effet, Alain Juppé, actuel maire de la ville, était porte-parole (muet !) du gouvernement lors du passage du nuage de Tchernobyl sur la France. Il ne s'est jamais expliqué sur sa passivité à cette occasion.

Les militants proposeront aux passants, s'ils se déclarent favorables à l'énergie nucléaire, de signer un "Engagement de liquidateur" : il s'agit, en cas d'accident nucléaire, de se rendre à la centrale ou au site nucléaire concerné pour lutter contre la catastrophe. Rappelons qu'environ 800 000 "liquidateurs" sont intervenus à Tchernobyl. La plupart sont aujourd'hui morts ou gravement malades.

Ces temps-ci, les industriels de l'atome n'hésitent pas à affirmer, avec le plus grand cynisme, que le souvenir de la catastrophe de Tchernobyl s'estompte dans l'opinion, et qu'ils peuvent imposer à nouveau la construction de centrales. Il est donc nécessaire de lutter contre cet oubli, non seulement parce qu'une nouvelle catastrophe nucléaire est possible, mais aussi parce que celle de Tchernobyl n'en est en fin de compte qu'à son début :

- 21 ans après Tchernobyl, des millions de gens, principalement en Biélorussie et en Ukraine, vivent toujours en zone contaminée et ingèrent quotidiennement de la nourriture contenant du césium. La santé de ces populations, et particulièrement celle des enfants, continue de se dégrader : une catastrophe nucléaire a pour caractéristique de s'aggraver au fil du temps.

- En France, les malades de la thyroïde attendent encore que leurs souffrances soient reconnues et que la vérité soit faite sur le mensonge d'Etat lors du passage du nuage de Tchernobyl. De nombreux "responsables" de l'époque, comme M. Juppé, sont encore en activité aujourd'hui.

L'association Tchernoblaye rappelle enfin que, contrairement à ce que prétendent les autorités, le risque zéro existe concernant le nucléaire : il suffit... qu'il n'y ait pas de nucléaire ! Il convient donc de fermer au plus vite les installations nucléaires. Il restera alors "seulement" à démanteler ces installations et à s'occuper des déchets radiaoctifs pendant... quelques centaines de milliers d'années.

Tchernoblaye (association membre du Réseau "Sortir du nucléaire") http://tchernoblaye.free.fr - Tel : 06.64.100.333


Bové : "Bure ce n'est pas une colonie !"

La Croix de la Haute-Marne - 20.04.07
Le candidat à l'élection présidentielle, José Bové, a fait un déplacement très médiatique au "labo" de Bure. Dénonçant "la logique coloniale" de l'installation d'un centre d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure, il est venu renouveler son soutien aux opposants.

Après Olivier Besancenot, José Bové est le second candidat à l'élection présidentielle à se rendre à Bure pour soutenir les opposants au projet de stockage des déchets nucléaires. José Bové était d'ailleurs venu dès 1995, pour combattre le projet. Arrivé à bord d'une petite voiture, le candidat altermondialiste, large sourire et franche poignée de main, se trouve tout de suite entouré par un comité d'accueil tout amical. La presse est là aussi en grand nombre. Les élus de l'Association des élus meusiens et haut-marnais opposés à l'enfouissement (Aemhm), le comité de soutien mais aussi l'Andra se pressent pour saluer le plus célèbre moustachu anti-libéral.

L'enfouissement : "la pire des solutions"

jacques Delay, conseiller scientifique de l'Andra, tente bien d'amener José Bové au fond du "trou" pour un epetite visite. Le refus sera poli. Après Besancenot mais aussi Ségolène Royal, José Bové est le troisième candidat à prendre clairement parti contre l'idée d'enfouir des déchets nucléaires entre la Meuse et la Haute-Marne. C'est d'abord Jean-marc Fleury de l'Aemhm, et conseiller municipal (PS) de Varney (Meuse), qui amène José Bové à se déterminer sur le sujet.

"Bure fait partie des scandales, les élus et les populations sont bafoués", lance sur un ton ferme et bonhomme à la fois le candidat. José Bové dénonce tout à tour le "débat bidon sur l'EPR", "la mise en danger de la démocratie" et l'enfouissement qui serait "la pire des solutions". Les militants mettent le doigt sur d'autres problèmes comme la zone de proximité ou les écoulements d'eau. Photographes et micros ne lâchent plus le candidat d'une semelle. La visite intervient à 10 jours du premier tour de l'élection présidentielle, ceci expliquant peut-être cela.

Second tour : "On verra..."

Puis vint le temps des propositions. Bové propose "un grand service public de l'énergie" pour "garder le contrôle et la distribution de l'énergie". Sur l'enfouissement, le stockage en surface, "pour gérer comme on peut", a sa préférence. La politique "libérale" est fustigée car "il n'y a pas de nécessité à produire plus". Citant "la résistance exemplaire de Bure", l'altermondialiste compare le GIP Meuse-Haute-Marne à une "logique coloniale"." "Il suffit qu'on arrive avec des billets pour acheter les élus... Bure, ce n'est pas une colonie ! On prend le milieu rural pour un dépotoir", proteste José Bové.

Michel Marie du Cedra fait signer une pétition au candidat demandant l'abrogation de la loi de 2006. Puis José Bové va faire un tour à la "Maison de la résistance" située dans le village de Bure. Les trois-quarts d'heure de la visite sont déjà écoulés. L'entourage du candidat fait état de ses dernières intentions. "Au deuxième tour, il appellera à voter Ségo contre Sarko", peut-on entendre. Lui-même se laisse aller à un énigmatique "on verra le 22 au soir, on a encore le temps..." Qui vivra verra.
Source : Réseau Sortir du nucléaire

Iccho Ito, maire de Nagasaki, vice-président des Maires pour la Paix, vient d’être assassiné

Le maire de la ville japonaise de Nagasaki (île de Kyûshû), Iccho Ito, est mort mercredi peu après minuit après avoir été grièvement blessé par balles alors qu’il faisait campagne pour sa réélection, a rapporté l’agence japonaise Kyodo.

Iccho Ito sollicitait un quatrième mandat. Aux côtés de Tadatoshi Akiba, qui vient d’être réélu maire d’Hiroshima pour un troisième mandat de quatre ans, Iccho Ito était, comme maire de la deuxième ville japonaise ayant subi, le 9 août 1945, un bombardement atomique, et comme vice-président de l’association internationale des "Maires pour la Paix", qui regroupe aujourd’hui plus de 1600 villes à travers le monde, très actif en faveur de l’abolition des armes nucléaires. Sa mort brutale est une perte terrible pour le mouvement abolitionniste.

Son assassin, Tetsuya Shiroo, a tiré deux balles dans le dos du maire, dont l’une a atteint le cœur. Le meurtrier a été aussitôt maîtrisé et arrêté. C’est une figure connue du Yamaguchi-gumi, le principal syndicat du crime organisé au Japon. D’après la police, il aurait agi pour se venger d’un différend financier l’opposant à la mairie. On ne peut exclure pour autant un motif en rapport avec l’engagement pacifiste et antinucléaire du maire, d’autant que les meurtres politiques sont très rares au Japon mais que M. Ito est le deuxième maire de Nagasaki à faire l’objet d’un attentat. En 1990, le maire Hitoshi Motoshima, lui aussi engagé dans le combat pacifiste, avait été grièvement blessé par balle, après avoir dit que l’empereur du Japon, adulé par la droite, portait une responsabilité dans la 2e Guerre mondiale. Iccho Ito est décédé à l’hôpital.

ACDN était en relations avec M. Iccho Ito et l’avait invité à participer aux 2e Rencontres Internationales pour le Désarmement Nucléaire, Biologique et Chimique (2e RID-NBC) à Saintes, en mai 2006, et à faire avec M. Akiba une tournée en Poitou-Charentes. M. Iccho Ito s’était excusé de ne pouvoir répondre à cette invitation. Au cours de ces rencontres, un gincko biloba, arbre ayant résisté aux radiations, a été planté en mémoire des victimes d’Hiroshima. Il est prévu d’en planter un autre en mémoire des victimes de Nagasaki pendant les 3e RID-NBC, qui auront lieu à Saintes du 9 au 11 mai 2008. Iccho Ito aurait dû y participer. Né à Nagasaki deux semaines après le bombardement atomique de la ville, peut-être est-il l’une de ses victimes à retardement. Il fera en tout cas partie des victimes que les abolitionnistes de nombreux pays commémoreront. Affectée par sa disparition, ACDN présente ses sincères condoléances à la famille, aux amis et aux administrés de M. Iccho Ito.

Rappelons que le Japon, dont la Constitution interdit la possession d’armes atomiques et celle d’une armée puissante, est en train de préparer une procédure de révision de cette constitution. Certaines forces politiques de droite et militaristes, tirant notamment argument de l’arme nucléaire nord-coréenne, remettent ouvertement en cause l’opposition traditionnelle de la population japonaise aux armes atomiques.

Communiqué d’ACDN mercredi 18 avril 2007

A la mémoire de notre ami, Iccho ITOH, un homme courageux

Monsieur Iccho ITOH, maire de Nagasaki, a été assassiné le 17 avril, la veille d’un scrutin municipal qui devait le reconduire à coup sûr dans ses fonctions de premier magistrat comme ce fut le cas tous les quatre ans depuis 1995.

Il a été victime, à 61 ans, en plein exercice de son mandat de maire, d’un meurtrier dont les liens avec la pègre et l’extrême droite doivent nous préoccuper car, en s’en prenant à un élu local, ce genre d’individu s’attaque à l’essence même de la démocratie.

Nous connaissions bien M. ITOH et nous savons qu’il avait su gagner la confiance de ses concitoyens en les associant aux décisions par une politique active de concertation. Quand Nagasaki accueille des délégations pour ses commémorations, la présence de milliers d’habitants est toujours réconfortante. Tous resterons sûrement attachés à l’œuvre de leur maire pour la Paix et à l’image de leur ville, qui, après avoir subi la pire tragédie avec le bombardement atomique, a su retrouver une vie paisible. M. ITOH a énormément et courageusement œuvré à ce renouveau en y consacrant toute l’énergie qui le caractérisait.

Avec l’Institut Hiroshima Nagasaki installé sur son territoire, la ville de Malakoff entretient depuis le début des années 80 des relations privilégiées d’amitié avec les deux villes japonaises (Hiroshima et Nagasaki) stigmatisées par les armes nucléaires en 1945, et avec le réseau Mayors for Peace qu’elles ont initié. Très vite d’autres collectivités locales ont rallié cet engagement, comme Aubagne et puis toutes celles qui, notamment à partir de 1997, ont contribué à la création de l’AFCDRP, branche française du réseau Mayors for Peace dont M. ITOH était un vice-président des plus actifs et persévérants avec les maires de Hanovre, Manchester, Volgograd, Florence et bien d’autres dans plus de 120 pays.
A tous il manque déjà.

Aujourd’hui, au nom de nos assemblées élues et des habitants de nos villes, départements ou régions nous voulons assurer de toute notre sympathie la famille de M. ITOH, son épouse, ses trois filles dont la plus jeune était présente à ses côtés le jour du drame, les élus, les habitants et en particulier les survivants (Hibakusha) de Nagasaki.

Nous partageons leur tristesse et leur présentons affectueusement nos plus sincères condoléances. Au-delà de notre peine et de notre colère, nous confirmons notre engagement à poursuivre l’action entreprise par M. ITOH avec les Maires pour la Paix en faveur d’une véritable Culture de la Paix et de l’élimination des armes nucléaires pour “libérer les générations futures du fléau de la guerre” comme nous y invitent les Nations Unies.

Nous appelons toutes les collectivités locales et tous les citoyens attachés à la paix comme il l’était à se joindre à nous dans un hommage fraternel à la mémoire de notre ami Iccho ITOH.

Catherine MARGATÉ
Maire de Malakoff - Conseillère générale des Hauts-de-Seine - Vice-présidente de Mayors for Peace

Daniel FONTAINE
Maire d’Aubagne - Vice-président du Conseil Général des Bouches-du-Rhône - Président de l’AFCDRP
Fait à Malakoff le 18 avril 2007

Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix
Réseau Mayors for Peace animé par les villes d’Hiroshima et de Nagasaki
Hôtel de ville – 92243 Malakoff Cedex France
Tél. 33 (0) 1 47 46 75 30 – Fax. 33 (0) 1 42 53 04 03 – E.mail : mcibot(a)ville-malakoff.fr

Présidentielle : le Réseau Sortir du nucléaire appelle à ne pas voter pour cinq candidats favorables au réacteur nucléaire EPR

Communiqué de presse du 18 avril 2007
F. Bayrou et S. Royal doivent quant à eux prendre l‘engagement d’abroger le décret de construction de l’EPR et d’arrêter tous les travaux en cours.

Pour dire NON à la construction prochaine du réacteur nucléaire EPR à Flamanville en Normandie et parce qu’ils refusent la relance du nucléaire en France :

  • 600 000 personnes ont participé à la campagne nationale STOP EPR en envoyant une carte pétition “Soleil” aux candidats à la présidentielle,
  • 62 000 personnes ont manifesté le 17 mars 2007 à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon et Toulouse. Il s'agit de la plus forte mobilisation de toute la campagne présidentielle.

A quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, le Réseau Sortir du nucléaire, Fédération de 772 associations :

1) appelle à ne pas voter pour les cinq candidats suivants qui se sont prononcés pour l’EPR ou ne remettent en cause - en aucune façon - le projet de construction de l’EPR :

- Marie-George Buffet (Parti Communiste)
- Arlette Laguiller (Lutte Ouvrière).
- Frédéric Nihous (Chasse Pêche Nature et Tradition)
- Nicolas Sarkozy (UMP)
- Gérard Schivardi (Parti des Travailleurs)

2) appelle Ségolène Royal et François Bayrou à prendre l’engagement d’annuler le décret de création de l’EPR :

M. Bayrou et Mme Royal ont reconnu la nécessité d’organiser un véritable débat démocratique sur l'EPR. Mais, ils doivent s'engager – dès à présent - à abroger, s’ils sont élus, le décret de construction du réacteur nucléaire EPR, les arrêtés d'autorisation des travaux et le permis de construire grâce auxquels EDF a commencé les travaux préparatoires sur le site de Flamanville en Basse-Normandie. C’est une condition préalable indispensable qui permettra un véritable moratoire sur l’EPR avec l’arrêt des travaux pendant plusieurs années. F. Bayrou et S. Royal doivent prendre - sans attendre - des engagements clairs et précis à ce sujet pour que les électeurs puissent juger en connaissance de cause. Ces abrogations devront intervenir avant les législatives et dès la nomination du Premier Ministre par le nouveau Président de la République.

3) précise que trois candidats se sont clairement engagés contre la construction du réacteur nucléaire EPR :

- Olivier Besancenot
- José Bové
- Dominique Voynet

4) Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers ne sont pas cités dans ce communiqué du fait de leurs positions idéologiques et des valeurs qu’ils véhiculent.

Le Réseau Sortir du nucléaire rappelle à tous les candidats que la très grande majorité des citoyens Français ne veut pas de nouveaux réacteurs nucléaires mais d’une politique ambitieuse de maîtrise de l’énergie et de développement des énergies renouvelables.
Des centaines de milliers d’électeurs ne manqueront pas de tenir compte des positions des candidats sur ces questions lors de leur passage dans l’isoloir.

Annexe : extraits des déclarations des candidats sur l’EPR

Les candidats suivants se prononcent pour un nouveau débat sur l’EPR sans se prononcer clairement contre l’EPR :

François Bayrou (UDF) :

“Nous ne pouvons nous priver du nucléaire. Nous devons poursuivre la réflexion sur l’EPR, pour être certains que la mise en place de ce nouveau réacteur est la bonne solution technologique.” “Les conditions du débat public sur l'EPR n'ont pas été satisfaisantes”, écrit-il.

Ségolène Royal (PS) :

“La décision de lancer l’EPR a été prise par le gouvernement actuel, dans des conditions d’analyse et de débat contestables”. Elle s’est engagée par écrit à “refaire le débat sur la construction de l’EPR”.
Notons que cette position est un recul par rapport à la position du Parti socialiste qui s’est exprimé clairement à plusieurs reprises au cours des dernières années contre la construction de l’EPR. Dans un communiqué en date du 14 avril 2006, le Parti socialiste écrivait par le biais de son porte parole Julien Dray : “Le Parti Socialiste tient a réaffirmer son opposition à ce projet inutile et dangereux. Il a fait valoir cette position en 2004 lors de son passage devant le Parlement. Il la réaffirme aujourd’hui, à l’heure de sa mise en œuvre effective.”

Ils se prononcent POUR l’EPR :

Marie-George Buffet (Parti Communiste) :

Favorable à “un nucléaire propre, sécurisé, durable et surtout 100% public”. Dans ce cadre, je suis convaincue que l'EPR et les générateurs de la 4ème génération pour la fission, ITER pour la fusion, pourront y contribuer.” Elle promet d’organiser un “débat citoyen” sur le sujet “tranché par un référendum”.

Arlette Laguiller (Lutte Ouvrière) :

Elle a répondu qu’elle ne pouvait se prononcer de façon “aussi péremptoire et limitée sur le projet” même si on peut s’imaginer qu’elle soit favorable à l’EPR dans la mesure où elle est favorable au nucléaire...

Frédéric Nihous (Chasse Pêche Nature et Tradition) :

Il est “pour le maintien de cette énergie propre qui nous garantit l'indépendance énergétique”. De même, il est favorable à la construction de l’EPR.

Nicolas Sarkozy (UMP) :

“Le parc de production nucléaire français est à mi-vie : il serait irresponsable vis-à-vis des générations futures de ne pas préparer son remplacement par des centrales plus performantes”. Pour le candidat UMP, favorable à l’EPR, le nucléaire est clairement “l’énergie du futur”.

Gérard Schivardi (Parti des travailleurs) :

Restant dans le flou, ce candidat ne s'est à aucun moment prononcé contre la construction de l'EPR.

Les candidats suivants se sont clairement prononcés CONTRE l’EPR :

Olivier Besancenot (LCR) :

“Je souhaite engager l’arrêt immédiat du nucléaire militaire et la reconversion programmée du nucléaire civil”.

José Bové (Mouvement Altermondialiste) :

“Il revient aux citoyens de décider des énergies de demain, pas à l’industrie nucléaire. Si l’EPR est construit, il condamnera toute politique ambitieuse de maîtrise de l’énergie et de développement des énergies renouvelables.” Opposé à l’EPR, il préconise un moratoire immédiat sur la construction de nouveaux réacteurs, suivi d’un “débat national sur la politique énergétique” tranché par un référendum.

Dominique Voynet (Les Verts) :

“Je propose une loi de sortie programmée du nucléaire et l’abandon des projets ruineux et sans avenir (EPR et ITER)”. D. Voynet fixe la fermeture de toutes les centrales nucléaires au plus tard en 2030.

Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers sont écartés d'office du fait de leurs positions idéologiques et des valeurs qu’ils véhiculent.

Voir les positions détaillées des candidats sur : http://www.stop-epr.org/spip.php?rubrique63

Réseau Sortir du nucléaire - Fédération de 772 associations - http://www.sortirdunucleaire.fr

José Bové menace d'appeler à démonter les pylônes de la ligne THT

José Bové a déclaré lundi dans la Manche qu'il pourrait inciter "les citoyens à démonter les pylônes" de la ligne à très haute tension (THT) du futur réacteur nucléaire EPR de Flamanville dont la construction doit débuter fin décembre.

"On ne peut pas empêcher la construction de la centrale, qui doit se faire sur un terrain privé. Mais, ce dont on est sûr, c'est que le courant ne quittera pas la Manche", C'est ce qu'a déclaré José Bové ce matin à Isigny-le-Buat, près d'Avranches, avant de participer à un pique-nique avec quelque 200 militants. La ligne THT de 150 km de long, partant de Flamanville, doit traverser quatre départements (Manche, Mayenne, Ille-et-Vilaine et Orne). Une fois de plus, le candidat anti-libéral à la présidentielle incite à la désobéissance.
"J'inciterai les citoyens à désobéir à la construction de cette centrale en empêchant la construction des pylônes ou en les démontant. Je suis sûr que nous serons des milliers à participer à cette opération de désobéissance civique. Il faudra beaucoup de pylônes pour porter cette ligne mais il n'y aura jamais assez de CRS pour les protéger tous", a estimé le candidat altermondialiste.

José Bové s'est exprimé en plein air sur une estrade avec, en toile de fond, un centre d'enfouissement de déchets ménagers et industriels non valorisables. Son extension de 15 ha, décidée par le groupe Suez qui l'exploite, a été repoussée par décision municipale et n'a pas reçu l'aval du préfet. Il a profité de ce passage dans le Sud-Manche pour introniser François Dufour officiellement candidat à l'élection législative de juin sur la circonscription d'Avranches/Mortain, celle où se présente le ministre de la santé, Philippe Bas.
Catherine BERRA - France 3 Normandie

Essais nucléaires et élection présidentielle
Réponse des candidats à l'élection présidentielle

L’Aven a adressé une série de questions à tous les candidats à l’élection présidentielle. Sept réponses nous sont parvenues que vous trouverez ci-jointes. Seulement trois réponses sont favorables aux vétérans émanant de trois femmes.
Marie-Georges Buffet, Ségolène Royal et Dominique Voynet, comme les députés et sénateurs de leurs partis qui ont déposé des propositions de loi, répondent oui à toutes les questions, c’est-à-dire favorables à la reconnaissance par le chef de l’État, si elles sont élues, que les essais nucléaires ont eu des effets négatifs sur la santé et l’environnement ; elles sont pour le vote d’une loi établissant le lien de présomption entre les essais et les maladies, pour la création d’un fonds d’indemnisation des victimes et pour la commission nationale tripartite pour le suivi des essais nucléaires.
Pour François Bayrou, la transparence doit prédominer et préconise une étude scientifique pour établir clairement le lien de causalité entre les essais et certaines formes de cancers. Il n’évoque pas les maladies non cancéreuses ni sur quelle liste de vétérans pourrait se faire cette étude. Il est favorable à la création d’un fonds d’indemnisation et d’une commission nationale tripartite.
Nicolas Sarkozy reproduit la position des autorités françaises depuis 1996, à savoir la transparence sur les essais nucléaires, en s’appuyant sur le rapport de l’Office parlementaire de 2002 et le comité de suivi des essais nucléaires (CSSEN) créé en janvier 2004 et la mission d’écoute et d’explication en Polynésie en 2006 du délégué pour la sûreté nucléaire de défense. Nicolas Sarkozy ne parle pas des propositions de loi déposées par une partie de son groupe parlementaire, mais un examen au cas par cas.
Jean-Marie Le Pen assimile l’Aven à une association d’anciens combattants et annonce son programme sur l’Armée et les anciens combattants sans parler des essais nucléaires.
Arlette Laguiller avoue franchement que son équipe de campagne ne possède pas d’experts du nucléaire et ne peut répondre à nos questions, peut-être après les élections.

L’Aven remercie les candidats de leur réponse. Pour l’Aven, le choix des candidats est très clair et en faveur des trois femmes qui sont pour le vote d’une loi en faveur des vétérans.
Le candidat de la rupture avec la politique menée jusqu’à présent préconise la continuité de l’attitude du ministère de la défense, ni loi ni présomption de lien avec le service.
Le candidat centriste reporte ses choix après l’étude scientifique qui prendra quelques années et qui, dans les pays étrangers, a déjà été réalisée.

Pour tout contact :
• Dr Jean-Louis Valatx, président de l’Aven, tél. 06 13 87 37 76 ou valatx(a)free.fr
• Michel Verger, vice-président de l’Aven, tél. 06 70 98 48 37 ou aven49(a)wanadoo.fr
• AVEN, 187, montée de Choulans 69005 Lyon, tél. 04 78 36 93 03 ou aven(a)aven.org

Communiqué de l'AVEN (Association des Vétérans des Essais Nucléaires) le 16 avril 2007
Plus d'infos : http://www.aven.org

Centrales sens dessus dessous en Suède

Nucléaire. Des experts internationaux sont attendus pour évaluer défaillances et risques.
Par Anne-Françoise HIVERT - Libération : samedi 14 avril 2007
Scandinavie correspondance

Le nucléaire suédois a-t-il perdu la tête ? Des filtres qui fuient, des prélèvements jamais analysés, des employés en état d'ébriété... Le tableau brossé par la presse est accablant. Aussi, le gouvernement suédois a-t-il prié l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de venir évaluer la sécurité ses trois centrales. Mi-mars, le chef des missions d'évaluation des installations nucléaires (Osart) s'est rendu à Stockholm pour préparer la venue, à partir de juin, d'une douzaine d'experts internationaux. Une façon de calmer les esprits.
Immobilisé. Premier incident sérieux, le 25 juillet, à la centrale de Forsmark, au nord de la capitale. Un court-circuit en bordure du site provoque une panne d'électricité au niveau du premier réacteur. Le système d'arrêt d'urgence s'enclenche, mais seuls deux des quatre générateurs de secours prennent le relais. Les deux autres doivent être déclenchés manuellement vingt minutes plus tard. L'incident est classé de niveau 2 sur l'échelle d'Ines (International Nuclear Event Scale), qui en compte 7. L'organisme suédois de l'inspection de la sûreté nucléaire (SKI) ouvre une enquête. La moitié du parc nucléaire du royaume, construit sur le même modèle, est immobilisé une partie de l'été. Le problème se situe au niveau de «la rapidité et la qualité des réactions du personnel dans certaines situations», note le porte-parole de l'organisation. Les deux générateurs de secours n'ont pu démarrer car des pièces n'avaient pas été installées correctement. Et la direction de la centrale a attendu vingt-quatre heures avant de passer en mode maintenance alors que la décision aurait dû être immédiate.
«Dégradation». De nouvelles révélations forcent l'opérateur de la centrale, la compagnie d'électricité Vattenfall, à réagir. Fin janvier, la télévision publique SVT dévoile le contenu d'un rapport interne, rédigé par un employé de Forsmark, qui qualifie l'incident de juillet de «point culminant d'une longue dégradation de la culture de sécurité maison». Selon l'auteur, trois personnes ont été renvoyées chez elles après un contrôle d'alcoolémie à l'entrée de la centrale. Et un des réacteurs a émis durant trois ans une radioactivité supérieure à ce qu'indiquaient les analyses. Lors d'une inspection en février, des employés découvrent que des joints en caoutchouc sur l'enceinte du premier réacteur ne répondent pas aux normes. Il est arrêté. Aucun contrôle n'avait été effectué depuis sept mois. Le patron de la centrale doit démissionner.
Lors d'un référendum, en 1980, 58 % des Suédois avaient voté pour le démantèlement progressif du parc nucléaire. Depuis, seuls deux réacteurs ont été arrêtés et les trois centrales suédoises continuent de produire 40 % de l'électricité consommée par le pays. Et étrangement, jamais les Suédois ne semblent avoir été aussi favorables au nucléaire.

Le Japon découvre des incidents cachés

Avec un parc nucléaire en plein essor, le pays s'inquiète des dysfonctionnements.
Par Michel TEMMAN - Libération : samedi 14 avril 2007
Tokyo de notre correspondant

La polémique sur l'insécurité nucléaire, toujours à vif au Japon, est relancée. Les responsables de deux compagnies d'électricité, Chubu Electric Power et Tohoku Electric Power, ont reconnu avoir sciemment étouffé des incidents survenus dans leurs centrales nucléaires (au centre et au nord du Japon), l'un en 1988, l'autre en 1991. Avouant les avoir délibérément «masqués» , ils ont été sévèrement blâmés par les autorités.
Le ministère de l'Economie et de l'Industrie a de son côté confirmé, huit ans après les faits, l'existence d'un autre accident, en 1999 au nord du pays, à la centrale de Shika gérée par Hokuriku Electric Power. Suite à une fausse manoeuvre, une réaction nucléaire en chaîne s'est produite de façon incontrôlée durant quinze minutes. Le système d'arrêt d'urgence n'a pas fonctionné, mais le réacteur a pu être stoppé manuellement. Le directeur de la centrale a alors décidé de dissimuler l'accident. Les agents de la sûreté nucléaire n'ont découvert cet épisode que récemment et ont depuis ordonné l'arrêt du premier réacteur pour vérification, le second étant hors-service depuis juillet à cause d'une turbine défaillante.
Bien qu'en cours de modernisation avec le développement de centrales de 3e génération, le parc nucléaire nippon suscite donc des inquiétudes. Car ce n'est pas la première fois que de telles défaillances sont tues. Ces dernières semaines, d'autres accidents nucléaires, survenus dans deux centrales du géant de l'électricité Tepco (en 1993 à Fukushima et en 2000 à Kashiwazaki Kariwa), ont été dévoilés au public. Le programme nucléaire nippon, très lié à la France (via Areva), est ambitieux. En 2002, l'archipel s'est engagé à accroître de 30 % son volume d'électricité nucléaire d'ici à 2010 (afin de disposer alors d'environ 80 réacteurs). Du coup, l'Agence pour la sûreté nucléaire réfléchit à la façon de renforcer sa coopération avec les acteurs de la filière, autant que les cadres de contrôle de la sécurité des installations. Les Japonais n'oublient pas la tragique série d'accidents graves survenus dans leur pays. En particulier dans les centrales de Tsuruga en janvier 1981 (278 irradiés) ou de Tokaimura en mars 1997 (37 irradiés) et septembre 1999 (2 tués, 600 irradiés, 320 000 réfugiés), ou encore de Mihama en août 2004 (5 morts et 6 blessés)...

Les 3 militants du Réseau "Sortir du nucléaire" occupent toujours un pylône THT de la centrale de Flamanville
L'occupation va continuer...

Depuis hier samedi, à 8h30, des militants du Réseau "Sortir du nucléaire" ont pris position sur un pylône THT (400 000 volts) de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche), site où est prévu la construction du réacteur nucléaire EPR.

Comme prévu, à 14h30, un militant, âgé de 62 ans, est descendu pour rendre compte et répondre aux interviews. Les 3 autres militants sont préparés pour une occupation longue. Il sont toujours en place ce dimanche matin et n'ont pas l'intention de descendre.

Il s'agit de protester contre la publication par un gouvernement en bout de course, 10 jours avant une échéance politique majeure (élection présidentielle), du décret autorisant EDF à construire l'EPR.

Il s'agit aussi, bien sûr, de protester contre le projet EPR et plus généralement contre l'industrie nucléaire qui ne règle aucun des graves problèmes auxquels nous sommes confrontés (réchauffement climatique, prix de l'énergie) et ne fait donc qu'ajouter ses propres tares : risques de catastrophe, déchets radioactifs, énorme facture nucléaire (démantèlement, déchets), prolifération vers l'arme atomique.

Le 17 mars dernier, à l'appel du Collectif STOP-EPR, initié et animé par le Réseau "Sortir du nucléaire", plus de 60 000 personnes ont manifesté en France contre l'EPR. C'est, de très loin, la plus forte mobilisation de toute la campagne présidentielle.

Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 765 associations
Communiqué du Dimanche 15 avril 2007

Photos à voir ici

4 militants du Réseau "Sortir du nucléaire" occupent un pylône THT de la centrale nucléaire de Flamanville (site de l'EPR)

Ce matin, samedi 14 avril, depuis 8h30, quatre militants du Réseau "Sortir du nucléaire" occupent un pylône THT de la centrale nucléaire de Flamanville, site où est prévu la construction du réacteur nucléaire EPR.

Il s'agit de protester contre la publication par un gouvernement en bout de course, 10 jours avant une échéance politique majeure (élection présidentielle), du décret autorisant EDF à construire l'EPR.

Il s'agit aussi, bien sûr, de protester contre le projet EPR et plus généralement contre l'industrie nucléaire qui ne règle aucun des graves problèmes auxquels nous sommes confrontés (réchauffement climatique, prix de l'énergie) et ne fait donc qu'ajouter ses propres tares : risques de catastrophe, déchets radioactifs, énorme facture nucléaire (démantèlement, déchets), prolifération vers l'arme atomique.

Le 17 mars dernier, à l'appel du Collectif STOP-EPR, initié et animé par le Réseau "Sortir du nucléaire", plus de 60 000 personnes ont manifesté en France contre l'EPR. C'est, de très loin, la plus forte mobilisation de toute la campagne présidentielle.
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 765 associations - Communiqué du Samedi 14 avril 2007

Communiqué d'ACDN - Le 12 avril 2007

L’article 6 du Traité de Non Prolifération (TNP) signé par tous les Etats excepté Israël, l’Inde et le Pakistan, et ratifié par la France, prévoit l’interdiction de toutes les armes nucléaires et l’ouverture de négociations afin d’éliminer celles qui existent, sous un contrôle international strict et efficace. ACDN a donc posé aux candidats à l’élection présidentielle deux questions :

- 1. Voulez-vous que la France demande à tous les Etats nucléaires, signataires ou non du TNP, de négocier, adopter et mettre en œuvre au plus tard en 2010 un calendrier d’élimination de leurs arsenaux nucléaires sous un contrôle international strict et efficace, qu’elle suspende jusqu’en 2010 inclus ses programmes de nouveaux armements nucléaires et affecte leur budget à la satisfaction de besoins sociaux, sanitaires, culturels, éducatifs, environnementaux ou humanitaires ?

- 2. Vous engagez-vous, si vous êtes élu(e) à la présidence de la République, à organiser un référendum sur la question 1 dans un délai d’un an à compter de votre élection ?

Quatre candidats n’ayant pas obtenu officiellement les parrainages nécessaires ont répondu oui à ces deux questions et signé en outre le Pacte Pacifique, qui a reçu le soutien du maire d’Hiroshima.

Parmi eux, Alain Ducq (Parti Humaniste) a demandé le 21 mars au Conseil Constitutionnel d’invalider les candidatures de Mme Royal et de MM. Sarkozy et Le Pen, vu qu’ils s’étaient ouvertement engagés à ne pas appliquer l’article VI du TNP, donc à bafouer l’article V de la Constitution qui fait du président de la République le garant du respect des traités. De son côté, Jean-Marc Governatori (la France En Action), convaincu d’avoir obtenu plus de 500 parrainages, a renoncé à tout recours après avoir reçu des menaces de mort se référant à la conversation téléphonique où il l’avait envisagé. La FEA présentera néanmoins des candidats aux législatives. Le Conseil n’a pas examiné le recours d’Alain Ducq, bien qu’il ait examiné en 2002 celui introduit pour des motifs voisins par Jean-Marie Matagne, le président d’ACDN alors candidat, contre MM Chirac et Jospin.

En sus de divers courriers adressés en phase préliminaire de la campagne, chacun des douze candidats retenus par le Conseil Constitutionnel a été saisi des questions d’ACDN par courrier recommandé avec accusé de réception, adressé à son QG de campagne. A ce jour, neuf d’entre eux n’ont pas répondu.

Nicolas Sarkozy a répondu en justifiant la dissuasion et les programmes d’armements nucléaires. Ségolène Royal en a fait autant publiquement, mais sans se prononcer sur l’éventualité d’un référendum ni répondre aux courriers d’ACDN, laissant ce soin à François Hollande et Julien Dray. (Voir les réponses de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Julien Dray sur www.acdn.net ). Sollicité à plusieurs reprises, François Bayrou n’a pas confirmé sa position en faveur du désarmement nucléaire.

Deux candidats ont répondu positivement aux deux questions : Marie-George Buffet et José Bové. A défaut d’autres réponses favorables, ACDN invite les électeurs à voter pour l’un d’eux au premier tour, sachant par ailleurs que José Bové, comme ACDN, s’est prononcé pour la sortie du nucléaire civil et l’abandon du réacteur EPR, dont Marie-George Buffet souhaite la construction.

COMMUNIQUE d'ACDN - 31 Rue du Cormier – 17100 - SAINTES Tel : 06 73 50 76 61 Fax : 05 46 74 08 60
contact(a)acdn.net http://www.acdn.net

Décret de création du réacteur nucléaire EPR : acte anti-démocratique d'un gouvernement en fin de règne

Mme Royal et M. Bayrou doivent s'engager avant le 1er tour à annuler ce décret au moins le temps qu'un débat démocratique ait enfin lieu

Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce la publication du décret autorisant la construction du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche). Alors que la question de la construction du réacteur EPR est fortement débattue lors de la campagne présidentielle, c'est un gouvernement en fin de règne et décrédibilisé qui tente de court-circuiter le débat en publiant à la sauvette le décret de création de l'EPR.

Considérant qu'il n'y a rien à attendre de M. Sarkozy, qui est clairement aligné sur les exigences de l'industrie nucléaire, le Réseau "Sortir du nucléaire" s'adresse ce jour à Mme Royal et à M. Bayrou : l'une comme l'autre ont reconnu que le débat sur l'EPR et la décision de construction de ce réacteur avaient été imposés de façon non démocratique.

C'est avant le 1er tour de l'élection présidentielle que Mme Royal et M Bayrou doivent prendre l'engagement, en cas de victoire, d'annuler le décret de construction du réacteur nucléaire EPR, et ce au moins le temps que se tienne enfin un débat démocratique sur la question. De même il est nécessaire que Mme Royal et M Bayrou s'engagent à annuler les arrêtés préfectoraux grâce auxquels EDF a commencé les travaux préparatoires sur le site, pour tenter d'imposer le "fait accompli".

Par ailleurs, Mme Royal doit dénoncer les propos de Bernard Cazeneuve, maire PS de Cherbourg, qui a déclaré qu'un tel débat pourrait être expédié sur "1 mois et demi, en plein été". M. Bayrou doit lui aussi dénoncer l'idée d'un débat "expédié" en quelques jours... et débouchant sur la même décision de construire l'EPR.

Un débat véritablement démocratique doit permettre aux opposants de s'exprimer à égalité avec les promoteurs de l'EPR, contrairement à ce qui s'est passé lors du "débat public" qui a mis en scène EDF, les opposants devant se contenter de poser quelques questions.

Enfin, le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que trois candidats à l'élection présidentielle, Olivier Besancenot, José Bové, et Dominique Voynet, se sont prononcés contre le nucléaire en général et donc contre la construction de l'EPR.

Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 765 associations
Communiqué du mercredi 11 avril 2007 - Contact : 06.64.100.333

Le nucléaire, une industrie moribonde

Pour sauver la planète, il faut simultanément lutter contre le réchauffement climatique et sortir du nucléaire.

LIBERATION Vendredi 6 avril 2007 - Par Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire"

C'est, de très loin, la plus importante mobilisation de la campagne présidentielle : 60 000 citoyens ont manifesté le 17 mars contre la construction en France d'un réacteur nucléaire supplémentaire, l'EPR. Plus généralement, tous les sondages montrent que la grande majorité des français, y compris ceux qui s'accommodent des réacteurs actuels, ne veulent plus qu'on investisse dans le nucléaire.

- Pourtant, malgré un bon suivi des médias le jour même et le lendemain de la manifestation, la question atomique - si importante en France - a subitement disparu de la campagne présidentielle.

- Pourtant, divers projets atomiques sont en marche, sans l'aval des citoyens (mais avec leurs milliards) : l'EPR, ITER (*), et le réacteur dit de "4ème génération" (**). Mais aussi les fameux sous-marins nucléaires, les nouveaux missiles M51, aptes à tuer encore plus de gens que les actuels M45, et le Laser Mégajoule (en chantier près de Bordeaux) pour mettre au point une nouvelle génération de bombes atomiques· ce qui donne de parfaits prétextes à des pays comme l'Iran ou la Corée du Nord pour essayer d'accéder à l'arme nucléaire.

- Et pourtant, on peut lire ici ou là que l'atome nous protègerait de la montée du prix de l'énergie et, tant qu'on y est, du réchauffement climatique.

Or, bien que poussé au maximum en France, le nucléaire ne couvre finalement que 16% de la consommation nationale d'énergie. Résultat : comme dans les pays voisins, la facture énergétique française a doublée en trois ans. Et la facture nucléaire s'annonce elle aussi astronomique (démantèlement des installations, déchets radioactifs). Mais elle est en grande partie léguée à nos descendants. Pratique, mais parfaitement immoral.

Par ailleurs, force est de constater que· c'est le réchauffement climatique qui s'attaque au nucléaire et non l'inverse : lors des
canicules 2003 et 2006, il a fallu importer de l'électricité, le refroidissement de nombreuses centrales nucléaires s'avérant
impossible. Or, les canicules vont être de plus en plus fréquentes et intenses. Le réchauffement climatique est donc une raison de plus, et non des moindres, pour sortir au plus vite du nucléaire.

Mais, sortir du nucléaire, est-ce possible ? Oui, car il n'y a qu'en France que l'on croit l'atome indispensable : il ne couvre en fin de compte que 2% de la consommation mondiale d'énergie, une part infime et, contrairement à ce qui est souvent prétendu, en déclin. Ainsi, le 1er janvier dernier, 7 réacteurs ont définitivement cessé de fonctionner : 4 en Angleterre, 2 en Bulgarie, 1 en Slovaquie. Et ce n'est qu'un début : le 10 novembre, M. Mandil, directeur de l'Agence internationale de l'énergie, a reconnu que "la tâche principale de l'industrie nucléaire dans les années à venir sera de remplacer les centrales qui auront atteint leur fin de vie."

Et si de nombreux nouveaux réacteurs sont annoncés ces derniers temps dans divers pays, avec force publicité, ce n'est donc pas le signe d'un déploiement du nucléaire sur la planète mais, au contraire, ce sont les soubresauts d'une industrie qui se bat pour ne pas disparaître : la majorité des 435 réacteurs qui fonctionnent encore sur Terre vont fermer dans les 20 ans à venir, et ceux qui seront réellement construits - les annonces sont souvent virtuelles ! - ne feront que freiner, un peu, la dégringolade mondiale de l'atome.

Et dire qu'il y a encore des gens pour prétendre que ce pauvre nucléaire est capable d'empêcher le réchauffement climatique. Par contre, une catastrophe comme Tchernobyl est toujours possible, et les déchets radioactifs - pour lesquels n'existe aucune solution - vont durer des millénaires...

Pour sauver la planète, il faut donc, simultanément, lutter contre le réchauffement climatique ET sortir du nucléaire. Pour cela, il faut un développement à grande échelle des économies d'énergie - principalement dans les pays riches - et des énergies renouvelables. Utopique ? Au contraire, c'est la seule voie d'avenir...

(*) Deux prix Nobel de physique - le japonais Koshiba (2002) et le français Pierre-Gilles de Gennes (1991) - expliquent qu'Iter est une impasse, mais hélas le projet continue.

(**) La "4ème génération" est une appellation publicitaire destinée à abuser l'opinion et les journalistes : en réalité, il s'agit du retour de Superphénix, le surgénérateur qui n'a réussi... qu'à désintégrer 10 milliards d'euros et dont le démantèlement pose des problèmes insolubles.

Par Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire"
Auteur de "L'insécurité nucléaire" (Mai 2006, Ed. Yves Michel)

Mal de vivre à la centrale nucléaire

Le Monde - 5 avril 2007- Trois salariés du site d'EDF à Chinon (Indre-et-Loire) se sont suicidés depuis août 2006. Comme chez Renault, la direction a réagi et s'efforce de recréer la confiance parmi les 1200 employés

A la centrale nucléaire de Chinon, à quelques kilomètres de la coquette petite ville d'Avoine, en cette fin de mois de mars, le parking est déjà plein. Le soleil se lève à peine, dans un ciel barré par les quatre monumentales colonnes de fumée qui s'échappent en permanence des tours de refroidissement des réacteurs.

Les portillons de sécurité franchis, il suffit de peu de temps pour découvrir que les 1 300 agents EDF - des hommes, à 80 % - sont rongés par un mal-être profond. Et que leur moral est plus bas encore depuis ce jour de la fin février où ils ont appris que l'un d'entre eux, la veille, s'était donné la mort. Un cadre de 50 ans, ayant une haute responsabilité dans la conduite des réacteurs. Le troisième suicide depuis août 2006. Et le quatrième depuis celui, en août 2004, de Dominique Peutevinck, un technicien supérieur dont le cas vient d'être mis en délibéré par le tribunal des affaires de Sécurité sociale de Tours : la caisse primaire d'assurance-maladie avait considéré son acte comme résultant d'une maladie professionnelle, ce que conteste EDF.

Les salariés du centre nucléaire de production d'électricité (CNPE) de Chinon connaîtraient-ils les mêmes souffrances que ceux du Technocentre de Renault, à Guyancourt (Yvelines), sur le lieu duquel trois personnes se sont suicidées depuis deux ans ? Certes, aucun employé EDF ne s'est donné la mort sur le site même de la centrale. Et aucun lien n'a pu être formellement établi entre leur acte et leurs conditions de travail.

Le suicide est une démarche " très personnelle, difficile à appréhender mais qu'il faut respecter ", commente Eric Maucort, le jeune et dynamique directeur du CNPE de Chinon. A Paris pourtant, la direction du groupe a réagi. Pierre Gadonneix, PDG d'EDF, a décidé, le 14 mars, d'envoyer sur place, pour mener une " mission d'écoute et de compréhension ", deux de ses lieutenants. Et non des moindres : Pierre Beroux, directeur des risques, et Danielle Schwartz, directrice adjointe de l'emploi. Manière de répondre, enfin, au service médical et aux représentants syndicaux, qui avaient à plusieurs reprises lancé des alertes à leur hiérarchie sur la surcharge de travail et les difficultés morales exprimées par nombre des salariés.

Mais de quel mal souffrent donc les agents du nucléaire ? Eux que l'on disait si nantis, si qualifiés ? Eux à qui ne revient plus le travail le plus dur, le plus dangereux, la maintenance des réacteurs à l'arrêt étant désormais assurée par des sous-traitants ? Eux dont les effectifs sont en baisse, mais moins qu'ailleurs ? " Ce qui se passe actuellement à Chinon, et plus généralement dans le parc nucléaire français, est de l'ordre de la souffrance éthique ", affirme le docteur Dominique Huez, le plus virulent des quatre médecins de la centrale.

Celui qui, en mai 2003, puis en mars 2004, avait diagnostiqué chez Dominique Peutevinck une " dépression réactionnelle professionnelle ". Et qui, en février 2004, avait adressé à la direction du CNPE de Chinon une " alerte de risque psychosocial " concernant le service contrôle robinetterie où travaillait ce technicien supérieur. Il faisait état d'une situation " extrêmement dégradée, annoncée depuis 2001, avec 45,8 % d'agents en souffrance professionnelle ". " Ce qui agit sur la santé, explique-t-il, c'est de faire ce que l'on réprouve, en se sentant de surcroît victime d'une injustice. "

Bien plus que la pénibilité des tâches, c'est un sentiment de " perte de sens ", allié au manque de reconnaissance, qui revient le plus souvent dans les doléances des salariés. C'est, par exemple, l'incompréhension devant la décision récente du groupe EDF de n'avoir plus qu'un magasin national pour les pièces de rechange des réacteurs, ce qui bloque parfois les réparations pendant plusieurs jours. Et c'est surtout l'obligation de travailler de plus en plus vite, concurrence oblige. Sans pour autant se permettre l'erreur.

Car le risque, ici, pèse plus lourd qu'ailleurs... Et chacun, aiguillonné par la " traçabilité de la faute ", s'en sent personnellement responsable. Des injonctions paradoxales que les mieux armés psychiquement parviennent à supporter. Mais que les plus consciencieux (" les premières victimes du suicide au travail ", précise le docteur Huez) vivent souvent très mal. " Avec un noeud dans le ventre le dimanche soir ", comme le décrit l'un d'eux. Ou en constatant, comme cet autre, que " tout faire et ne rien faire, c'est limite pervers dans la frustration ".

" Trente ans que je suis là, et je vois arriver des types de 50 ans en pleurs aux réunions... Je n'ai jamais connu ça ! ", s'effare Michel Lallier, représentant CGT (majoritaire à 67 % sur le site) et membre du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de la centrale, qui dénonce entre autres " les dysfonctionnements des organisations du travail " et " le raidissement sur le contrôle du prescrit ". Une réalité que ne nie pas Eric Maucort, qui reconnaît être " dans un secteur où les contraintes d'adaptation sont lourdes ".

Pour accompagner les évolutions réglementaires " qui impliquent une remise en cause permanente ", le directeur du CNPE de Chinon, en poste depuis quatre ans, précise avoir fait appel, fin 2006, une équipe extérieure de psychologues, " actuellement en phase de diagnostic " auprès des salariés du site. Un remède qui ne convainc guère Michel Lallier, pour qui le vrai moyen de corriger la situation est ailleurs, dans " l'apport d'une respiration au niveau des effectifs, l'allongement de la durée de certains travaux, l'amélioration des interfaces entre les services ".

La " mission d'écoute et de compréhension " aura-t-elle des effets ? Son objectif premier était " de s'associer à la douleur des équipes liée au deuil, et de développer sur le terrain un climat de confiance avec la tête du groupe ", indique Pierre Beroux. Les deux dirigeants parisiens ont passé trois jours, du 28 au 30 mars, sur le site de la centrale. Ils y ont notamment rencontré près de deux cents salariés, réunis pour l'occasion à l'appel de la CGT. Ils les ont " écoutés ". Sauront-ils les comprendre ? Leurs propositions devraient être rendues avant la fin avril.
Source : Réseau Sortir du nucléaire


" Ils commencent à douter de la sûreté "

Le Monde - 5 avril 2007

Annie Thébaud-Mony, sociologue à l'Inserm, vous êtes spécialiste des questions de santé au travail. Y a-t-il une souffrance spécifique à l'industrie nucléaire ?

Le nucléaire est une industrie dangereuse pour ses travailleurs, notamment par le risque d'exposition aux radiations. Depuis vingt ans, ce problème a été résolu par EDF grâce à la sous-traitance. L'ensemble des tâches de maintenance des centrales est confié à des entreprises extérieures, qui fonctionnent selon le principe de la " gestion de l'emploi par la dose " : lorsqu'un travailleur arrive en limite de la dose de radioactivité admise, il doit être remplacé. Extrêmement pénible pour les sous-traitants eux-mêmes, cette organisation du travail a aussi des conséquences négatives pour les salariés EDF. Elle entraîne des aléas auxquels ils doivent s'adapter continuellement, ce qui est contradictoire avec le mode de fonctionnement d'une centrale nucléaire, où tout doit être programmé. D'où une série d'incertitudes qui pèsent lourd sur les salariés. Le tout dans une contrainte de temps de plus en plus forte, et avec la hantise permanente de la sûreté nucléaire.

" Un service public pour une énergie populaire ", telle fut longtemps la devise d'EDF-GDF. Quel rôle joue la privatisation survenue en 2004 dans le malaise actuel ?

Un rôle essentiel, mais bien antérieur à 2004. Dans les années 1980, l'idéologie de service public était très forte parmi les salariés du nucléaire. C'était la fierté même du parc français. Mais dès les années 1990, dès que s'est affirmé le choix de la sous-traitance - donc d'un début de privatisation -, les agents EDF ont commencé à exprimer leur malaise. Ils supportaient mal de s'inscrire dans une logique de rentabilité, de diminution des coûts, de compétitivité. Et maintenant de concurrence.

Comment, dans ce contexte, est vécue la gestion du risque ?

De façon très contradictoire. D'un côté, il y a toujours la représentation d'une industrie nucléaire sans faille, celle qui leur fait dire, face aux accidents survenus à Three Miles Island ou à Tchernobyl : cela ne se produira pas en France. De l'autre, il y a ce qu'ils vivent au quotidien, qui est une fragilisation de la sûreté. En ne contrôlant plus l'efficacité de la maintenance, les agents EDF ont été privés de cette relation un peu organique à un service d'entretien, qui garantissait la mémoire du travail fait. Conséquence : même si c'est un point qu'ils sont réticents à aborder, ils commencent à douter de la sûreté des centrales. Pour beaucoup, le mal-être actuel provient du sentiment d'avoir été trompés. Et ils le savent mieux que d'autres : la progression du risque majeur est d'autant plus grande que l'on perd la maîtrise de la maintenance et la confiance en la production. Ce qui est d'autant plus inquiétant que nous figurons parmi les pays où la concentration de réacteurs nucléaires est la plus importante au monde.
Source : Réseau Sortir du nucléaire

Greenpeace met la pression sur le projet EPR qui tourne au désastre en Finlande

Olkiluoto, Finlande — Greenpeace - Le 04/04/07 - Vers 8h30 ce matin, trois zodiacs ont quitté l'Arctic Sunrise, le navire de Greenpeace à l'ancre depuis deux jours à quelques encablures du chantier de construction de l'EPR, sur la péninsule d’Olkiluoto, au sud-est de la Finlande.
A leur bord dix-sept activistes de Greenpeace. Malgré l'important déploiement des forces de l'ordre, ils ont réussi à se positionner devant les grilles du chantier et à déployer des banderoles portant l'inscription « French nuclear disaster », pour dénoncer les innombrables problèmes de sûreté rencontrés sur ce chantier.

Depuis le lancement des travaux mi-2005, les problèmes se sont enchaînés jusqu'à faire prendre un an et demi de retard au chantier, en un an et demi de travaux. « Multiplication des problèmes sur le chantier, défauts de fabrication de pièces du réacteur, porosité des bétons et plus globalement de la violation régulière des procédures de qualité et de sûreté... Le chantier de construction du premier réacteur nucléaire EPR est en train de tourner au désastre », dénonce Frédéric Marillier, chargé de la campagne Nucléaire de Greenpeace France, à bord de l'Arctic Sunrise.

Exemple emblématique de cette déroute : la chemise en acier, sorte de peau intérieur du réacteur destinée à le protéger et à le rendre étanche. La fabrication de cette pièce cruciale a été confiée à une compagnie allemande, qui a en réalité sous-traité cette tache à une entreprise polonaise spécialisée dans les coques de navires mais n'ayant jamais travaillé pour l'industrie nucléaire. « Cette usine polonaise a utilisé des méthodes dépassées et incompatibles avec les critères de sûreté nucléaire, comme les soudures à la main. Résultat: la chemise en acier ne répond pas aux normes de sûreté », assure Frédéric Marillier. De plus, la première pièce de cette chemise a été endommagée lors d'une tempête alors qu'elle été stockée sur le site d'Olkiluoto. C'est devant les éléments de la chemise d'acier que les militants de Greenpeace ont pu brandir des banderoles dénonçant le « French nuclear disaster ».

« Tous ces problèmes mettent en évidence l'incapacité de TVO mais surtout du fournisseur Areva à mener un tel chantier », analyse Frédéric Marillier. Actuellement seul le problème de la qualité du béton (premier problème révélé) a fait l'objet d'un rapport de l'autorité de sûreté finlandaise1 qui a montré du doigt la gestion du chantier par Areva et notamment sa faible préoccupation de la culture de sûreté.

« A l'été 2006, pas moins de 700 non-conformités ou violations des spécifications de qualité et de sûreté avaient été détectées sans être correctement pris en charge par le système de contrôle qualité, révèle Frédéric Marillier. Le chantier de construction du premier réacteur EPR en Finlande nous donne un avant-goût de ce qui nous attend en France si le gouvernement donne le feu vert au projet prévu à Flamanville. »

Alors que ce projet est contesté l'opinion publique et remis en question par une grande majorité des candidats à la présidentielle, Greenpeace demande solennellement au gouvernement français de ne pas signer le décret d'autorisation de la construction de l'EPR actuellement sur les bureaux des ministres.
Source : Réseau Sortir du nucléaire

Résolution du Parlement européen du 14 mars 2007 sur la non-prolifération et le désarmement nucléaire

Textes adoptés par le Parlement
Mercredi 14 mars 2007 - Strasbourg
Non-prolifération et désarmement nucléaire
P6_TA-PROV(2007)0072 B6-0078, 0085, 0087, 0088, 0093 et 0095/2007

Le Parlement européen ,

— vu la troisième session du comité préparatoire de la conférence des États parties chargée d'examiner en 2010 le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) (ci-après le "comité préparatoire"), qui se réunira à Vienne du 30 avril au 11 mai 2007,

— vu le consensus, au sein de l'Union européenne, en faveur de la relance et du renforcement du TNP d'ici à la prochaine conférence d'examen du TNP en 2010,

— vu les résolutions 1540 (2004) et 1673 (2006) du Conseil de sécurité des Nations unies sur la prolifération des armes de destruction massive (ADM),

— vu la mise en œuvre de la stratégie européenne de sécurité, et notamment de la stratégie de l'Union contre la prolifération des ADM, adoptée par le Conseil européen le 12 décembre 2003,

— vu ses résolutions antérieures sur le TNP, en général, et sa résolution de grande ampleur du 10 mars 2005 sur la conférence de révision du traité de non-prolifération nucléaire prévue pour 2005 et les armes nucléaires en Corée du Nord et en Iran(1) ,

— vu la position commune 2005/329/PESC du Conseil du 25 avril 2005 relative à la conférence d'examen de l'an 2005 des parties du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires(2) ,

— vu l'article 103, paragraphe 4, de son règlement,

A. considérant qu'il existe, au sein de l'Union, un très large consensus en faveur de la relance et du renforcement du TNP d'ici à la prochaine conférence d'examen du TNP en 2010,

B. soulignant que la stratégie européenne de sécurité, la stratégie de l'Union contre la prolifération des ADM et la résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité des Nations unies mettent l'accent sur l'importance de la non-prolifération et du désarmement nucléaires et décrivent la prolifération des ADM et de leurs vecteurs comme l'une des plus importantes menaces pour la paix et la sécurité internationales,

C. rappelant que le groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement mis en place par le Secrétaire général des Nations unies déclare dans son rapport "Un monde plus sûr: notre affaire à tous" que l'on se rapproche "du point de non-retour de l'effritement du régime de non-prolifération et du déclenchement d'une cascade de prolifération",

D. considérant que la communauté internationale s'accorde de plus en plus sur la nécessité urgente du désarmement nucléaire, comme le promeuvent la coalition pour un nouvel agenda et la déclaration de Rome du sommet mondial des prix Nobel de la paix (convoqué par MM. Mikhail Gorbatchev et Walter Veltroni, maire de Rome), le 30 novembre 2006,

E. mettant en évidence le rôle des parlements et des parlementaires dans la promotion de la non-prolifération et du désarmement nucléaires et se réjouissant dans ce contexte des efforts consentis par le réseau parlementaire mondial pour le désarmement nucléaire,

1. réaffirme sa position selon laquelle le TNP est la pierre angulaire du système mondial de non-prolifération nucléaire, le fondement essentiel de la promotion de la coopération en matière d'utilisations pacifiques de l'énergie atomique et un élément important dans la réalisation de l'objectif de désarmement nucléaire et de désarmement général, conformément à son article VI;

2. invite tous les États membres dont les activités violent le régime de non-prolifération à mettre un terme à leur comportement déraisonnable et irresponsable et à honorer intégralement les obligations qui sont les leurs en vertu du TNP; invite à nouveau tous les États qui ne sont pas parties au TNP à s'y conformer volontairement et à y adhérer;

3. invite instamment tant le Conseil que la Commission à participer de façon active aux débats qui se tiendront à Vienne dans le cadre du comité préparatoire et à apporter une contribution coordonnée, substantielle et visible en faveur d'une issue positive de la conférence d'examen du TNP en 2010;

4. invite tant le Conseil que la Commission à se prononcer clairement sur ce qu'ils envisagent de faire pour renforcer le TNP et à mettre en oeuvre un multilatéralisme efficace, comme l'exposait, en décembre 2003, la stratégie de l'Union contre la prolifération des ADM;

5. affirme que, si l'on veut que les efforts multilatéraux soient efficaces, il doivent s'inscrire dans une vision structurée de réalisation d'un monde sans armes nucléaires le plus rapidement possible;

6. demande instamment à la présidence du Conseil de présenter, lors des années qui restent jusqu'à la conférence d'examen du TNP de 2010, des rapports d'étape réguliers sur la mise en œuvre de chacune des 43 mesures adoptées dans la position commune 2005/329/PESC du Conseil ainsi qu'une liste des nouveaux engagements que le Conseil espère obtenir lors de la conférence d'examen du TNP en 2010;

7. exhorte la présidence du Conseil à encourager, lors du comité préparatoire, une série d'initiatives en matière de désarmement, sur la base des principes et objectifs en matière de non-prolifération et de désarmement nucléaires adoptés lors de la conférence d'examen du TNP de 1995 et des treize mesures pratiques arrêtées à l'unanimité au cours de la conférence d'examen du TNP de 2000 qui doivent être améliorés et mis en oeuvre afin de progresser et de ne pas reculer ou faire du surplace;

8. exhorte particulièrement la présidence à faire sortir de l'impasse l'établissement d'un traité, contrôlable, arrêtant la production de matières fissiles, à accélérer la signature et la ratification du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) par tous les pays, notamment par ceux dont la ratification est requise pour qu'il puisse entrer en vigueur, à préconiser l'arrêt total de tous les essais d'armes nucléaires, en attendant que le TICE entre en vigueur, et à accorder la priorité à la réduction du risque du terrorisme nucléaire en mettant en œuvre et en faisant appliquer des contrôles efficaces, à l'exportation et aux frontières, des matières, équipements et/ou technologies sensibles liés aux ADM;

9. invite la communauté internationale à promouvoir des initiatives visant à mettre en œuvre un processus multilatéral international d'enrichissement de l'uranium, sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA);

10. préconise que le Parlement envoie une délégation à Vienne pour participer aux événements du comité préparatoire; demande à la présidence du Conseil d'inclure des représentants du Parlement dans la délégation de l'Union (voir le précédent de la délégation de l'Union à la conférence des Nations unies sur les armes légères, en 2006 à New York);

11. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu'au secrétaire général des Nations unies, aux gouvernements et aux parlements des États membres de celle-ci, au directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, au réseau parlementaire pour le désarmement nucléaire, aux maires pour la paix et aux autres organisateurs de la conférence internationale sur le désarmement nucléaire, programmée au Parlement le 19 avril 2007.

(1) JO C 320 E du 15.12.2005, p. 253.
(2) JO L 106 du 27.4.2005, p. 32

Des « inspecteurs citoyens » et des candidats à la présidentielle malmenés aux portes de l’Elysée : chape de plomb sur le réarmement nucléaire français !

Communiqué - Paris, le 04 avril 2007


D'autres photos et videos : clic !

Ce matin, vers 9h30, une quarantaine d’«inspecteurs citoyens» du collectif «Non au missile M51», aidés de la sénatrice Hélène Luc, représentant Marie-Georges Buffet ; de Gérard Lévy, de la commission paix et désarmement des Verts, représentant Dominique Voynet ; et des candidats à la présidentielle Olivier Besancenot et José Bové se sont présentés aux portes de l’Elysée pour exiger du Conseil des Ministres qu’il cesse de défendre une politique de réarmement nucléaire en contravention avec le Traité de Non Prolifération. De forts effectifs policiers les ont immédiatement cernés puis malmenés pendant près de deux heures.

La France a en effet pris la décision de donner à l’arme nucléaire un rôle nouveau, manifesté par les essais en cours à Biscarrosse du missile nucléaire M51.
Comme l’annonçait Jacques Chirac en janvier 2006 dans son discours de l’Ile Longue (base nucléaire de Brest), l’arme nucléaire doit désormais être utilisée sur le champ de bataille, contre les puissances régionales non dotées de l’arme nucléaire, pour des frappes «préventives», c'est-à-dire offensives, et afin de protéger «nos intérêts énergétiques». Cette évolution dangereuse de notre doctrine nucléaire est passée largement inaperçue dans la population française. Elle traduit pourtant un alignement sur la politique de G. W. Bush qui contrevient directement à l’esprit et à la lettre du Traité de Non Prolifération (TNP), dont la France est signataire.

Après les inspections citoyennes menées par Greenpeace contre la base nucléaire de l’Ile Longue à Brest en mai 2006, puis les inspections citoyennes menées par le collectif «Non au missile M51» contre le Centre d’Essai et de Lancement de Missiles de Biscarrosse en septembre et novembre derniers, il était urgent de dénoncer les agissements illégaux du gouvernement français.


« C’est normalement aux inspecteurs de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique de constater les violations du TNP. Hans Blix était lundi soir à Paris pour dénoncer comme nous la politique illégale de la France, et pourtant, les inspecteurs de l’AIEA continuent d’aller chercher les armes de destructions massives là où elles ne se trouvent pas ! C’est donc aux citoyens de faire ce travail !» déclare Xavier Renou, porte-parole de Collectif «Non au missile M51».

Cette initiative intervient dans un contexte de grande ignorance des enjeux de cette relance de l’arme nucléaire : même des candidats à la présidentielle comme S. Royal et N. Sarkozy ignorent tout de l’état actuel de nos forces nucléaires. Il est donc urgent de faire entrer la question du missile nucléaire M51 dans la campagne présidentielle, afin de discuter de la réaffection des quelques 15 milliards d’Euros détournés des budgets sociaux et environnementaux pour financer ce programme inutile et dangereux. « Notre dépendance excessive envers le pétrole exige non pas davantage de bombes nucléaires mais un investissement massif dans les économies d’énergies et la promotion des énergies renouvelables. C’est meilleur pour la planète, et meilleur pour la paix ! » conclut Xavier Renou.

Pour le collectif « non au Missile 51 », contactez : Xavier Renou : 06 64 18 34 21.
http://www.nonaumissilem51.org

Communiqué de AFCDRP, AMFPGN, CANVA, Maison de Vigilance de Taverny, MAN, MIR, Parti Humaniste, Pax Christi, Quakers de France, Réseau Sortir du Nucléaire, Stop Essais, Les Verts, WILPF/LIFPL.

Toxiques dans le train

Article de Paris Normandie, 2 avril 2007

Votons pour la planète


Le 1er avril 2007, à la manifestation "Votons pour la planète" à Paris

LETTRE OUVERTE
Aux candidates et candidats à la présidence de la République et au PC Jupiter

Mesdames, Messieurs les candidats,

Vous qui souhaitez occuper l’Elysée, n’oubliez pas le bunker enfoui sous ce Palais. C’est dans ce Poste de Commandement baptisé Jupiter, que vous devrez, sauf lors d’un déplacement, vous abriter en cas de crise grave et peut-être ordonner que nos missiles atomiques foudroient à des milliers de kilomètres la population d’un Etat devenu ennemi. Alors vous entrerez dans l’histoire comme son plus grand meurtrier. Serait-ce exagéré ? Hélas, non.

« Fondamentalement dangereuses, extraordinairement coûteuses, militairement inefficaces et moralement indéfendables » : telles sont les armes nucléaires selon le général Lee Butler (ex-chef du Strategic Air Command, chargé de les lancer sur ordre du président des Etats-Unis). La force de frappe française répond à cette définition. En voici la preuve.

Dangereuse. La plus petite de nos « têtes nucléaires » -de nos bombes atomiques- équivaut à 100 000 tonnes d’explosif conventionnel (TNT), soit 7 fois la puissance de « Little Boy », qui fit 250 000 morts à Hiroshima. En veille permanente, chacun des trois Sous-marin Nucléaire Lance-Engins de nouvelle génération contient 16 missiles avec pour chacun 6 « têtes nucléaires » – 96 têtes en tout et 700 fois Hiroshima par sous-marin (il y a peu, c’était mille fois). Le missile porté par nos Mirage « vaut », quant à lui, 300 000 tonnes de TNT - 22 fois Hiroshima.

Militairement inefficace. Imaginez quel genre de « frappe chirurgicale » de telles armes peuvent opérer ! C’est pourtant ce que M. Chirac, le 19 janvier 2006 à l’Ile Longue, a appelé « une réponse ferme et adaptée de notre part » à une atteinte à nos « intérêts vitaux » - par exemple un attentat dont nos services de renseignement croiraient connaître le commanditaire, ou une menace sur nos « approvisionnements stratégiques » en uranium ou en pétrole.

Cette menace d’employer l’arme nucléaire contre un Etat qui n’en a pas est grotesque (« Attentat à Paris : 50 morts / Téhéran soupçonné et puni : 2 millions de morts »). Mais son emploi contre une puissance nucléaire est encore plus absurde. Le président Giscard d’Estaing révèle dans ses mémoires qu’il s’était secrètement résolu, en pleine guerre froide, à ne pas l’employer même en cas d’invasion : il aurait préféré l’occupation de la France -elle s’en serait relevée- à son anéantissement. C’est dire ce que vaut cette nouvelle « ligne Maginot » en termes de « dissuasion ». En espèces trébuchantes, c’est autre chose.

Extraordinairement coûteuse. La force de frappe, c’est 1500 milliards de francs (valeur 1997) dépensés de 1945 à 1998, et au moins 18 milliards d’Euros prévus de 2007 à 2012, rien que pour la recherche-développement de nouvelles armes nucléaires : 4e SNLE-NG, M51, ASMP-A, TNO, LMJ... (tels sont les sigles de notre « prolifération verticale »). On comprend que les marchands d’armes qui contrôlent les deux tiers de la presse française, aidés du lobby nucléaire, aient imposé aux médias, depuis des décennies, une censure baptisée « consensus ».

Moralement indéfendable. Au total, les 348 « têtes nucléaires » déclarées en service par la France « valent » 47 millions de tonnes de TNT et pourraient faire théoriquement un milliard de morts. « Hourra pour la France ! », s’était écrié le général de Gaulle à l’aube de cette belle aventure… La France, « patrie des droits de l’homme »… et de Tartufe : sa Constitution interdit désormais de condamner à mort un criminel, mais autorise le chef de l’Etat à exécuter sans procès des millions d’innocents ! Quitte à mettre fin à l’Histoire des hommes...

N’imitez pas les grands criminels. On se souvient encore de Néron, incendiaire de Rome, ou de Hitler. Mais une fois votre crime commis, Madame ou Monsieur le futur président, aurez-vous une postérité pour se souvenir de vous et de votre bunker ? Pas sûr. Néron n’avait pas les moyens de destruction dont vous disposerez, Hitler non plus. Aurez-vous par ailleurs l’étoffe d’un Néron ? Pas sûr non plus. On sait que vous avez la fibre sociale et le coeur sur la main. Mais entre discours humaniste et « posture dissuasive », entre les deux faces de Janus, il faut choisir. Faites-vous passer les « intérêts vitaux » de la nation avant la vie des nationaux ? Saurez-vous commettre un génocide, un crime contre l’humanité ? Telle est bien la question.

Crime contre l’humanité. Le général de Gaulle, principal promoteur de la « force de frappe», l’a tacitement admis. A l’issue du Conseil des ministres du 4 mai 1962, Alain Peyrefitte, alors porte-parole du gouvernement, lui pose la question : « Des centaines de milliers de morts, des femmes, des enfants, des vieillards carbonisés en un millième de seconde, et des centaines de milliers d’autres mourant au cours des années suivantes dans des souffrances atroces, n’est-ce pas ce qu’on appelle un crime contre l’humanité ? » Que répond de Gaulle ? Rien : « Le Général lève les bras. Ce n’est pas son problème. »

Pas son problème, mais le vôtre et le nôtre. Cet Holocauste, vous en serez le presse-bouton ; nous en serons complices pour avoir permis sa préparation. Complices actifs comme concepteurs, apologistes, fabricants, agents d’exécution. Complices passifs comme électeurs et comme contribuables. Et victimes probables, par effet boomerang : le massacre appelle le massacre, immédiat (nucléaire) ou différé (biologique, chimique, radiologique ou nucléaire). Car ni le terrorisme -impossible à dissuader par de telles armes-, ni la radioactivité ne s’arrêteront à nos frontières. C’est donc maintenant qu’il faut regarder au-delà de l’Hexagone.

A l’étranger, on attend un geste de la France. Les maires de 1600 villes, dont Hiroshima et Nagasaki, des milliers d’ONG, des dizaines de Prix Nobel, des responsables aussi divers que MM. Gorbatchev, ElBaradei, Kofi Annan, Ban Ki-Moon, McNamara, Kissinger, Shultz, Perry, Nunn, ou Benoît XVI, tous ont compris que le seul moyen d’arrêter la prolifération des armes nucléaires n’est pas la « guerre préventive », comme celle d’Irak ou celle, peut-être nucléaire, que George Bush prépare contre l’Iran, mais le désarmement nucléaire universel et contrôlé qu’exige l’article VI du Traité de Non Prolifération, ratifié par la France en 1992.

Affaire urgente, affaire capitale. Donc celle du peuple entier et souverain, qui doit connaître vos intentions avant de vous élire, et faire connaître sa volonté ensuite. D’où ces questions :

1°) Voulez-vous que la France demande à tous les Etats nucléaires, signataires ou non du Traité de Non Prolifération, de négocier, adopter et mettre en œuvre au plus tard en 2010 un calendrier d’élimination de leurs arsenaux nucléaires sous un contrôle international strict et efficace, qu’elle suspende jusqu’en 2010 inclus ses programmes de nouveaux armements nucléaires et qu’elle affecte leur budget à la satisfaction de besoins sociaux, sanitaires, culturels, éducatifs, environnementaux ou humanitaires ?

2°) Vous engagez-vous, si vous êtes élu(e) à la présidence de la République, à organiser un référendum sur la question précédente, dans un délai d’un an à compter de votre élection ?

Ce grand dessein planétaire sans lequel la catastrophe nucléaire a toutes les chances de se produire, les électeurs qui souhaitent voir la France s’y associer dans le respect de la parole donnée n’ont d’autre « force de frappe » que leur bulletin de vote pour l’obtenir. N’attendez donc pas le premier tour de l’élection pour entendre leur « ultime avertissement ». Donnez-nous dès maintenant des raisons d’espérer et de voter pour vous.

Volonté solidaire de désarmer et sauver ENSEMBLE la planète ou bien paranoïa solitaire du « global killer » prêt à anéantir jusqu’à son propre peuple au nom de « la nation » : deux desseins, deux postures, deux destins. Choisissez. Pas demain, pas trop tard. MAINTENANT.

Jean-Marie Matagne, président de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire
ACDN, 31 Rue du Cormier 17100 SAINTES contact(a)acdn.net http://www.acdn.net

Irradié jusqu'aux os

NUCLÉAIRE. Le Palois Lény Paris, âgé de 35 ans, a reçu des charges de plutonium sur le plateau d'Albion
Lény a du mal à se lever le matin. Il a souvent besoin de s'asseoir. Il mange peu. Il maigrit. Il est sourd. « Comme un petit vieux, alors que j'ai 35 ans. » Sur les tests densitométriques, ses os sont octogénaires. Nécrosés. Limite morts. Irradiés par le plutonium.
Cinq ans après son service militaire, Lény a commencé à se casser la main en serrant un marteau. Puis c'est sa mâchoire qui s'est fendue, au cours d'un repas. Enfin, sa cheville. Double fracture malléolaire en marchand. Son pied s'est retrouvé dans le sens inverse de la marche. Tout simplement. Ça l'a arrêté net mais, en même temps, c'est là que son combat a commencé. C'était le 24 avril 2004.

Près des missiles nucléaires. Lény a vite compris. Entre 19 et 20 ans, il a passé quatorze mois sur le plateau d'Albion dans le Vaucluse. Sergent dans les commandos, il surveillait 18 missiles nucléaires disposés en sous-sol. Dans un véhicule blindé, à pied ou depuis les tours de contrôle. À chaque intervention de maintenance, il se plaçait devant l'ogive, chargée de plutonium.

La fierté de la France. De 1966 à 1996, Albion faisait la fierté de la France, le symbole de la dissuasion nucléaire. Un site relié par le fameux téléphone rouge que Giscard, Mitterrand ou Chirac pouvait décrocher à tout moment.
Lény en est revenu. De tout. De l'armée, de l'état, de l'administration. Lui qui courait 15 kilomètres par jour, ceinture noire de judo, ne sort plus de son appartement du centre-ville de Pau. Sauf pour aller à la permanence de Médecins du monde pour se faire soigner gratuitement ou à la Caisse d'allocations familiales pour « pleurer et réclamer de l'argent ». Il vit avec 600 euros par mois, versés à titre exceptionnel pour de l'allocation adulte handicapé qui se termine en juin. Il n'a pas de Sécurité sociale car, avant d'arrêter de travailler, il était gérant d'une société. « J'ai droit à rien. Je me fais jeter de partout. » Son cas est trop sensible. Il a juste ses s?urs et sa mère.

« J'ai quand même gagné ». Heureusement, son moral d'acier n'est pas encore atteint. Sa thérapie, il la fait en combattant. Comme toujours. Il a d'abord dû se battre contre les médecins pour la reconnaissance d'une irradiation de ses os. Les plus honnêtes ont confirmé. Il a ensuite porté plainte contre le ministère de la Défense. Il attend toujours la suite judiciaire. Ces derniers jours : une éclaircie. Il a obtenu un document de l'armée qui révèle la présence de césium 137 et de plutonium au plateau d'Albion.
Du coup, le dossier repart. Le 28 mars dernier, la Criirad, Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité, a demandé de plus amples informations. Les Verts Noël Mamère et Yves Cochet ont alerté la presse. Lény compte sur Martine Lignières-Cassou, « qui m'a beaucoup aidé » pour lui faire rencontrer Ségolène Royal. « Pour l'instant, elle n'a pas l'air pressée. Elle a sans doute la pression du lobby nucléaire qui sévit aussi chez les socialistes. »
Odile Faure - Sud-Ouest - mardi 3 avril 2007 - Source Réseau Sortir du nucléaire

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