LES ECHOS ET LES ARTICLES - Décembre 2006

 

Invasion de Barracuda

Vendredi 22 décembre 2006 - L'Iran ? La Corée du Nord ? La Chine ? Israël ? Le Pakistan ? L'Inde ? Non... Encore la France, pays respectant à la lettre le TNP (Traité de Non-Prolifération nucléaire) qu'elle a pourtant ratifié sous Mitterrand. La Chiraquie va lancer six sous-marins nucléaires Barracuda (SNA). La construction de ces engins pacifiques et totalement inoffensifs sera confiée à la DCN, à Areva-Technicatome et au CEA. Une bagatelle de près de 8 milliards d'Euros. Pour Jean-François Bureau, porte-parole de la ministresses des Armées, Michèle Alliot-Marie, ces six Barracuda permettront à la France de devenir enfin la première puissance nucléaire du monde, avec notre Charles de Gaulle, le porte-avions nucléaire tournant avec des hélices du Foch, son futur compagnon d'un prix exorbitant et notre arsenal de missiles nucléaires et de bombes atomiques. Les Barracuda, selon une déclaration officielle de l'état-major, pourront attaquer quasiment sans préavis...

La réalité dépasse la fiction (dans sa saga sur l'Empire du Stuenrmus, le Réveil des Marmottes avait prévu que son Empire anticonstitutionnel pourrait déclarer la guerre sans préavis). Soyons cocorico et positifs ! Le même état-major de la Marine précise que les sous-marins nucléaires gaulois seront écologiques (si si, c'est exact !).

Ces bestioles vont plaire à Nicolas Hulot, ses taxes écologiques serviront enfin à quelque chose. Le Réveil des Marmottes s'interroge pourtant. En Chiraquie, on compte à peine 10 millions de gens vivant au-dessous du seuil de pauvreté. Avec les 8 milliards des Barracuda, le double ou le triple pour notre second porte-avions, le petit frère du Charles de Gaulle, et notre arsenal nucléaire, on pourrait augmenter les salaires, réduire les charges et augmenter les minima sociaux. Mais pour Jacques Chirac, pouvoir détruire le monde est un désir d'avenir de Ségogo nullement contesté par la France d'après de Sarko. Réactions de Ségolène Royal ? Néant. De Nicolas Sarkozy ? Néant. Aucun candidat ne s'offusque de ces dépenses inutiles puisque la France dispose depuis 30 ans d'assez de bombes pour pulvériser le système solaire. Comme Sarkozy ou Royal vont imposer un nouveau traité européen, la France pourra (devra, ce serait plus juste) fournir son arsenal à l'UE. Adolf, ton rêve va se réaliser, ton Europe se construit !

Le Réveil des Marmottes

Mururoa et Fangataufa

1964... La France ne peut plus faire d'essais ni aériens ni souterrains au Sahara, elle doit trouver un nouveau site pour effectuer ses essais nucléaires. L'état colonialiste jette alors son dévolu sur un paradis unique de notre planète, les atolls de Mururoa et de Fangataufa, aux antipodes de Paris, en Polynésie française, plus précisément au large de l'archipel de Nouvelle-Calédonie et de Tahiti, une zone à forte densité sismique...

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Mururoa et Fangataufa : Territoires occupés illégalement par la France ?

Les atolls de Moruroa et de Fangataufa ont été cédés gratuitement dans des conditions plutôt douteuses à l’État français par délibération n° 64-27 du 6 février 1964, rendue exécutoire par arrêté n° 290/AA/DOM du 8 février 1964.

Délibération n° 64-27, 6 février 1964: "Au cas de cessation des activités du centre d’expérimentation du Pacifique, les atolls de Moruroa et de Fangataufa feront d’office retour gratuit au domaine du territoire dans l’état où ils se trouveront à cette époque, sans dédommagement ni réparation d’aucune sorte de la part de l’État. Les bâtiments qui s’y trouveront édifiés à cette même époque, ainsi que le matériel laissé sur place, deviendront la propriété du territoire, sans indemnité"... En réalité, après la fin des essais en 1996, la France a décidé de garder la propriété des atolls de Moruroa et Fangataufa, et ceci malgré un texte OFFICIEL. Des systèmes de surveillance géologiques y "auraient" été installés. Depuis 2001, les deux atolls sont sous statut militaire et interdits aux civils. Des militaires français sont cantonnés à Moruroa afin "d'empêcher les intrusions éventuelles".

Témoignage
La Gazette Nucléaire n°161/162 novembre 1997

«La France aurait employé des adolescents et des enfants sur les sites du Pacifique, selon une étude de 2 sociologues néerlandais, étude menée à la demande du Conseil Oecuménique des Églises. Le rapport de plus de 200 pages publié sous le titre "Mururoa et nous", affirme que 10 % des travailleurs avaient moins de 18 ans, 6 % moins de 16 ans et 0,3 % moins de 10 ans.... Une des préoccupations majeures des anciens travailleurs concerne leur santé et celle de leurs enfants maintenant que les essais sont terminés. Aucune recherche épidémiologique à long terme n'a été effectuée par la France, et seuls 48,5 % des travailleurs ont été examinés à la fin de leur séjour sur les sites».

La Direction des centres d'expérimentations nucléaires (DIRCEN) a démenti "avoir jamais employé d'adolescents, et encore moins d'enfants, sur ses sites de Mururoa et Fangataufa". La DIRCEN ajoute que Polynésien ou métropolitain, qu'il soit militaire ou employé par le CEA, son personnel a toujours été suivi médicalement "dans les meilleures conditions et conformément à la législation française qui est une des plus rigoureuse au niveau mondial".

MURUROA ET FANGATAUFA : La France viole le traité. En novembre 1963, les USA, l'URSS et le Royaume-Uni signent le traité de Moscou entraînant l'arrêt des tirs dans l'espace et dans les océans. La France et la Chine n'ont jamais signé ce traité... Au contraire, la France, obligée d'abandonner le Sahara, et devant la "nécessité" de procéder à des tirs thermonucléaires de grande puissance, va chercher un nouveau site pour ses tirs aériens. C'est donc aux atolls de Mururoa et de Fangataufa, en Polynésie, que vont débuter les travaux en 1963. Le premier tir aura lieu le 2 juillet 1966... Le 11 septembre 1966, le général de Gaulle assiste à l'essai de la bombe MR31 qui doit équiper les missiles S2 du plateau d'Albion. Quatre tirs ont lieu en surface, sur des barges positionnées sur le lagon, puis on passe aux essais aériens... Le premier essai thermonucléaire de Fangataufa a lieu le 24 avril 1968 ... En 1973, un autre traité limite le nombre des essais nucléaires, il est (à peut près) suivi par l'URSS et les USA. Le dernier essai aérien français a lieu à Muruora le 14 septembre 1974... 41 tirs ont été réalisés au cours de cette période. En 1975, la France abandonne les essais atmosphériques et commence ses essais souterrains à Mururoa et à Fangataufa. Les autres pays reprochent à la France de ne pas respecter l'accord de 1986 établissant une zone dénucléarisée dans le Pacifique sud, et de violer le traité de Rarotonga. C'est en constatant que «les tirs de forte puissance entraînaient des affaissements de la couronne corallienne de Mururoa» que furent décidés les essais à Fangataufa... En mars 1981, un essai raté est avoué à demi mot par le ministre de la Défense, Charles Hernu... En 1992, François Mitterrand ratifie le "Traité de non prolifération", la France suspend ses essais nucléaires. Un moratoire exige que toutes les puissances nucléaires mondiales y participent. Le 5 octobre 1993, la Chine effectue un essai à Lop Nor, dans la région autonome de Kinjiang. Le 2 juillet 1993, aux États-Unis, la suspension totale des essais voulue par Bill Clinton est prolongée. La Russie et la Grande-Bretagne respectent ce moratoire. En juin 1995, Jacques Chirac fiche tout en l'air et décide d'effectuer 8 essais souterrains et aériens sur l'atoll de Mururoa, ce qui provoque d'importantes protestations dans le monde.

Le premier tir a lieu le 5 septembre à Muruora. Le second le 1 octobre à Fangataufa. Le 3e le 27 octobre, le 4e le 21 novembre, le 5e le 27 décembre, Le 8e essai est annulé (...). Un dernier tir est effectué le 26 janvier 1996, en plein air, au dessus de l'atoll de Fangataufa. C'est le plus gros de la série... Suivant l'exemple de la France, la Chine, l'Inde et le Pakistan vont continuer leurs essais (voir résolution des Nations Unies)...

Plus de 2 500 essais nucléaires ont été effectués dans le monde depuis 1945. En mai 1995, 178 états ont décidé la prolongation indéfinie du Traité de non-prolifération. La France et la Chine on violé le traité en continuant leur essais (la belle amitié "franco-chinoise"). En 1996, le Traité d'interdiction oblige la France à cesser (officiellement) ses essais et à privilégier la simulation... Airix, Moronvilliers (Marne), Laser MégaJoule (Bordeaux).

Les États-Unis ont effectué moins de tests que la France pour mettre au point des concepts particuliers de bombes. Explication de Roger Baléras, responsable de la Direction des Applications Militaires (DAM) du Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA) jusqu'en août 1994: «Nous ne tirons pas de nos essais autant d'informations que le font les Américains, parce que le conteneur [qui contient l'engin étudié] ne mesure que 150 cm de diamètre, et qu'il a des parois d'acier épaisses, afin de supporter la pression hydrostatique de l'eau dans le lagon de Mururoa»... En 1992, les États-Unis ont décidé de se contenter des armes nucléaires existantes. Le président George Bush (père) précise que les États-Unis veulent obtenir un Traité d'interdiction des essais et ne développeraient plus de nouveaux types de bombes. Cela n'empêche pas qu'une tête nucléaire puisse être chargée dans un missile Tomahawk ou dans un missile balistique: La tête nucléaire est alors larguée en chute libre.

Si elles étaient appliquées au Sahara et à la Polynésie, les normes américaines montreraient que quasiment tout le Sahara, les îles et atolls de la Polynésie ont été contaminés par les essais français. Après le tir atmosphérique du 17 juillet 1974 effectué à Mururoa, on a mesuré des retombées radioactives jusqu'à Tahiti à 1 400 kilomètres (la dose maximale admise pour un an est de 1 millisievert). De plus, Les essais souterrains dans les sous-sols et sous les lagons des atolls de Mururoa et Fangataufa n'ont pas été effectués dans des "conditions parfaites". Il y eut plusieurs accidents dont le plus grave est celui du 5 juillet 1979. Un rapport de l'AIEA de 1996 révèle qu'au moins 4 essais souterrains effectués à faible profondeur ont été "ratés". Dès les années 1970, de grandes manifestations d'opposition ont eu lieu à Tahiti et dans les pays du Pacifique. En 1995, la reprise des essais nucléaires par Jacques Chirac a été marquée par un immense mouvement de protestations mondiales (dont le "Réveil des Marmottes")...

Les explosions (souterraines) produisent une cheminée qui peut atteindre plusieurs centaines de mètres. Selon le rapport Atkinson (1984): «Les roches volcaniques ont été sévèrement altérées dans les zones environnant les points d'explosion. Il existe des possibilités de chevauchement de zones de fractures adjacentes ou d'extension de précédentes zones de fractures par des essais suivants...» Dans un article plus récent, Pierre Vincent, de l'Observatoire de Physique du Globe de Clermont-Ferrand, affirme que les réseaux de fractures pourraient entrer en communication et «ouvrir le système permettant une migration progressive des éléments radioactifs dans l'océan et dans l'atmosphère, voire provoquer une ouverture brutale du système par glissement d'un flanc de l'île dans la mer».

Bien sûr, les responsables des essais vont contester ces "prévisions catastrophiques". Yves Caristan, chef du Laboratoire de détection et de géophysique du CEA rétorque: "des éboulis et une fragmentation se forment dans l'entourage immédiat de l'explosion mais au-delà de ces zones, l'énergie mécanique se propage dans les terrains de façon élastique sans les modifier." Il précise en plus que les essais ont été répartis de manière «à limiter les interférences possibles entre eux et à préserver la stabilité du soubassement volcanique.»

L'équipe Cousteau s'est rendue sur place en 1987 et a effectué plusieurs plongées sur les flancs de l'île de Mururoa... Mais de communiqués en contre-communiqués, si on a bien constaté le tassement de la couronne corallienne et l'effondrement de parties des flancs de l'atoll, on "s'interroge toujours"... Y a-t-il eu des modifications importantes de la structure de l'atoll ? Les fractures provoquées par l'onde de choc peuvent-elles se rejoindre ? Le système hydrogéologique a-t-il été modifié localement ou à grande échelle ? revoyons le séisme en Asie du Sud, à la croisée des essais français, chinois et pakistanais... Les médias ont juste eu le temps de nous expliquer que cela n'aurait aucune incidence sur le climat qu'il se met à neiger aux Émirats Arabes, dans le désert...

On évoque une inclinaison de l'axe de rotation sidérale. Or, il est fort probable que la terre a subi une modification de sa rotation orbitale. Même infime, cette modification aura des influences importantes sur le climat, les champs magnétiques et la gravitation. Cette inclinaison est à ajouter à d'autres survenues depuis quelques années. Les pôles magnétiques se sont déjà déplacés... Si la terre s'est déplacée vers le soleil, les années seront plus courtes, et le réchauffement va s'accélérer; si elle s'éloigne, les années s'allongeront et l'astre va se refroidir... Les astronautes connaissent bien ça, lorsqu'une une fusée voit sa trajectoire même très légèrement modifiée... Il en est de même pour les satellites; leur orbite doit être maintenue le plus précisément possible sinon, c'est comme pour Mir, plouf, ça retombe. Si un objet quitte son orbite dans le sens opposé de l'objet autour duquel il gravite, il se perd irrémédiablement dans le cosmos et peut à tout instant être attiré par un autre corps céleste, c'est ce qui se passe avec les météorites. Nous avons nous-mêmes un satellite qui gravite autour de nous, la Lune, qui répond à une force d'attraction précise. Si les champs gravitationnels ont été modifiés, elle peut soit être attirée vers nous ou s'éloigner jusqu'à ne plus être retenue par la force d'attraction. Si elle se rapproche, les forces gravitationnelles vont s'amplifier... Rassurez-vous, la Lune ne percuterait pas la Terre, tout serait pulvérisé avant l'impact...

Pour les astres, il en est de même que pour les Hommes... On peut les laisser vivre leur vie et les laisser mourir de vieillesse ou abréger leur temps de vie. Ce qui est absurde avec l'humanité, c'est qu'elle raccourcit la vie de l'astre sur lequel elle demeure. «Il ne faut pas scier la branche sur laquelle on est assis», dit pourtant un proverbe.

Le Réveil des Marmottes

Le M 51 a marqué l'année

BISCARROSSE -- Le premier vol du missile, futur vecteur des armes nucléaires stratégiques, a créé l'événement au Centre d'essais et de lancement de missiles

L'IGA François Coté, directeur du CELM, a présenté ses voeux au personnel
PHOTO ALINE MARQUE

Sud Ouest 6 Janvier 2007 - Aline Marque - Le coeur des activités du Centre, c'est les essais. L'ingénieur général de l'Armement français Coté, directeur du Centre d'essais des Landes et de lancement de missiles, a sacrifié au rituel des voeux sur le site Landes de Biscarrosse en présentant les événements majeurs de l'année écoulée. Un montage vidéo a, en préambule, illustré le discours. Les missiles sont des vecteurs aujourd'hui encore irremplaçables pour atteindre avec les armes appropriées, les objectifs à détruire, quelles que soient leurs forme, position et distance.

« Activités légales ». Parmi les nombreux et importants essais effectués sur les trois sites du CELM, Biscarrosse, Toulon et Gâvres (près de Lorient), le plus emblématique a été le premier vol du Missile M 51, futur vecteur des armes nucléaires stratégiques françaises. Le directeur du Centre a saisi l'occasion pour féliciter les unités de gendarmerie qui ont assuré la protection du site des Landes pendant les journées de manifestation des opposants aux essais du missile M 51.
« Nous avons ainsi à faire face à une situation nouvelle, à savoir des tentatives d'intrusion volontaires, voire d'empêchement de nos activités... Les activités que nous menons ici sont parfaitement légales, correspondent à des programmes décidés par le gouvernement et approuvés par le Parlement qui a notamment attribué les moyens financiers nécessaires. Et ceci se fait dans le respect du droit international, n'en déplaise à certaines organisations activistes. » Il refuse aux opposants l'accréditation d'inspecteurs auto-proclamés.

Effectifs stables. Outre les essais, le CELM a servi de support à l'entraînement des forces, en offrant des prestations que le commandement juge de la première utilité avant l'engagement dans les opérations extérieures. Le chiffre d'affaire des essais, exceptionnel en 2006 en raison du rattrapage de certains programmes, pourrait ne pas être égalé en 2007.
Il n'y a pas de réorganisation en vue au niveau du Centre et les effectifs devraient rester stables. Le directeur souhaite pour l'exercice à venir mieux échelonner, dans les trimestres, les investissements nécessaires à la modernisation des sites en passant, dès la levée des dernières incertitudes sur le budget, les premiers marchés d'appel d'offres.
Le salon Alsace accueillait cette réception rituelle où les représentants des collectivités locales et des partenaires principaux du CELM avaient rejoint les personnels.

Maxime Gremetz interpelle la ministre de la défense sur le missile M 51 et le désarmement nucléaire

Question N° 115408 publiée au JO le 02/01/2007 page 27

M. Maxime Gremetz interroge Mme la ministre de la défense sur le premier essai du M 51, un nouveau type de missile nucléaire français. C’est un coup très grave porté au traité de non-prolifération nucléaire (TNP), que la France a signé et dont l’article 6 prévoit que « les puissances nucléaires s’engagent à oeuvrer de bonne foi au désarmement nucléaire ». Le non-respect par la France, comme par d’autres puissances nucléaires, de cet engagement ne peut qu’encourager les pays ne possédant pas pour l’instant l’arme atomique, mais susceptibles de l’acquérir de pousser plus en avant leurs recherches pour s’en doter : c’est de fait un encouragement à la prolifération nucléaire dans le monde, entraînant mécaniquement une hausse sensible des risques de catastrophe nucléaire. De plus, la dépense occasionnée par la fabrication du M 51 constitue une charge budgétaire intolérable au vu des besoins sociaux dans notre pays : dans le budget 2007, 4 milliards d’euros sont prévus pour des programmes de prolifération nucléaire (dont le M 51) et la « modernisation » des armes nucléaire coûte 15 milliards d’euros au contribuable. Autant d’argent en moins pour combler d’autres besoins, donc. Il lui demande si le prestige international de la France et la cause de la paix n’auraient pas infiniment plus à gagner si notre pays prenait plutôt la tête d’une campagne au plan international pour le respect du TNP et le désarmement nucléaire.
Source : ACDN et Assemblée nationale

Bagdad atomisée ? Il faut connaître la vérité !

Lettre d’ACDN à M. Mohamed ElBaradei, Directeur de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, Vienne (Autriche)

Demande d’investigation de l’AIEA sur les explosions des 10 et 11 octobre 2006 à « Forward Base Falcon », Bagdad (Irak)

Copies à MM. Kofi Annan et Ban Ki-moon

Saintes, le 27 décembre 2006

Monsieur le Directeur,

Nous avons l’honneur d’attirer votre attention sur les événements survenus à Bagdad les 10 et 11 octobre 2006. Un incendie provoqué par une attaque d’obus de mortier s’est déclaré le 10 octobre vers 22h40 (heure locale) sur la base militaire américaine « Forward Base Falcon », à 13 kilomètres au sud-est du centre de Bagdad et à l’est de l’aéroport international.

Cet incendie a atteint une réserve de munitions d’artillerie. Des explosions « énormes » ont secoué Bagdad pendant une partie de la nuit du 10 au 11 octobre, selon de nombreux témoins, dont les correspondants de la BBC et de l’Agence France Presse. Certaines d’entre elles, filmées de loin au zoom, ont été diffusées en direct par la chaîne de télévision Aljazeera du réseau « Islamic Media Alliance ». Elles ont également été filmées à environ 1,8 km de distance par des soldats américains situés dans le camp Falcon. Les autorités du camp ont lancé une « alerte rouge » et demandé aux personnels de s’abriter dans les « bunkers ».

La puissance et les caractéristiques (flash lumineux, boule de feu, nuage en forme de champignon, effets de chaleur et de souffle) de certaines de ces explosions donnent à penser qu’il pourrait s’agir de munitions nucléaires. L’étude approfondie des documents disponibles (vidéos accessibles sur Internet et sur notre site ; communiqués et dépêches d’agences ; informations sur les effets des armes nucléaires, les essais et les têtes nucléaires de puissance restreinte des Etats-Unis...) confortent cette hypothèse.

C’est pourquoi nous vous demandons instamment de diligenter une investigation approfondie et plus particulièrement de faire vérifier par l’AIEA, dont c’est l’une des missions, si les explosifs concernés comprenaient ou non des têtes nucléaires tactiques et des munitions à l’Uranium Appauvri, et si certaines explosions ont été ou non de nature nucléaire. Nous tenons à votre disposition les résultats de l’enquête conduite à ce sujet par notre association.

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de notre considération distinguée.

Jean-Marie Matagne, président / Catherine Moreau, secrétaire / contact(a)acdn.net

Pour en savoir plus :
Explosion atomique dans une base US de Bagdad ?
US Disaster at Forward Base Falcon in Baghdad
Le désastre de la Base Avancée Falcon
Bagdad atomisée ? Il faut connaître la vérité
Baghdad under nukes? We need the truth!

Nucléaire : les ONG boycottent le Haut Comité pour la transparence

Libération - jeudi 21 décembre 2006 - Par Sylvestre Huet
Plusieurs associations ­ la Criirad, le réseau Sortir du nucléaire, les Amis de la Terre ­ ont annoncé hier le boycott du Haut Comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire. Prévu par la loi votée cette année sur ce sujet, ce comité doit permettre un meilleur accès à l'information et un dialogue entre la société, les associations, les industriels, les scientifiques et les pouvoirs publics. Sauf que sa composition est caricaturale, avec une domination écrasante des industriels et des représentants de l'Etat. Les ONG y sont réduites à cinq représentants sur 34 membres, et rien n'est prévu pour la presse. En le boycottant, les associations espèrent bloquer son fonctionnement, qui suppose leur présence.

Jacques Chirac confirme sa décision sur le réacteur nucléaire de quatrième génération

AP - 20.12.2006 - Jacques Chirac a réaffirmé mercredi son souhait de la construction en France d'un prototype de réacteur nuclaire de quatrième génération pour une mise en service en 2020, selon le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé.
"Dans un contexte marqué par les prix élevés du pétrole et du gaz et par la menace du réchauffement climatique, il est nécessaire de conforter notre filière nucléaire", a déclaré le chef de l'Etat lors du conseil des ministres.
Jacques Chirac avait lancé ce projet lors de ses voeux aux forces vives le 5 janvier 2006. L'industrialisation de cette quatrième génération de réacteurs nucléaires, qui succédera à l'EPR dont le premier réacteur doit être mis en service en 2012 à Flamanville (Manche), pourrait intervenir à partir de 2040.
Le comité de l'énergie atomique devait se réunir ce mercredi après-midi sous la présidence des ministres François Goulard (Recherche) et François Loos (Industrie) pour arrêter un plan détaillé des recherches à mener au cours des prochaines années. Ces recherches "privilégieront les filières de réacteurs à neutrons rapides, au sodium et au gaz", selon la communication présentée par les deux ministres au conseil. Un rendez-vous est fixé en 2012 pour arrêter les choix technologiques.
Le réacteur de quatrième génération devra réduire le volume des déchets, produire la même quantité d'énergie en utilisant moins d'uranium, améliorer la sécurité et réduire les risques de prolifération, selon le cahier des charges fixé par le gouvernement. "La quatrième génération produira encore plus d'énergie, encore moins de déchets et sera encore plus sûre", a affirmé Jacques Chirac.

Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : le dénommé Chirac a décidé tout seul (c'est ça la "démocratie participative") que la France allait construire ce réacteur nucléaire. Comme toujours, le "débat public" aura lieu APRES que toutes les décisions aient été prises. Il s'agira juste de discuter de la largeur des routes, et il y aura des "associatifs" pour collaborer à cette parodie de démocratie. Un air de déjà vu : http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=133 . Après les désastres de Superphénix et de l'EPR, les pronucléaires veulent encore désintégrer des milliards d'euros d'argent public. Mais nous pouvons encore les en empêcher...

Echec en Chine

Le Monde - 20 décembre 2006 - Editorial
Il est probable que le groupe nucléaire français Areva n'a pas perdu entièrement la partie chinoise et qu'il gagnera dans le futur des contrats de construction de centrales dans l'empire du Milieu. La Chine envisage de se doter d'au moins trente réacteurs dans les vingt ans à venir et sa sécurité lui impose de ne pas dépendre d'un seul fournisseur. Mais il n'empêche, la victoire du groupe américain Westinghouse pour la construction des quatre premières centrales est une défaite.

D'un point de vue industriel, le groupe français, qui propose une technologie nouvelle appelée EPR (European Pressurised Water Reactor), n'était pas le mieux placé puisqu'il refuse de transférer en Chine l'intégralité de ses technologies, comme le demande Pékin. A l'inverse, le groupe américain est plus souple parce que son réacteur, encore dans les cartons (il ne sera prêt qu'en 2011), est en théorie plus facilement " transférable " en sécurité. Cette décision d'Areva a pu faire débat mais, quand on connaît le peu de respect des Chinois pour les droits industriels, on ne peut que la soutenir. En outre, que restera-t-il comme emplois en France si on transfère toutes les technologies sans restrictions ?

L'échec est bien entendu d'abord imputable à Areva lui-même. Le tort français est sans doute d'avoir espéré l'emporter quand même en se plaçant sur le terrain politique. Car le poids américain y est écrasant. Le contrat a été annoncé, samedi 16 décembre, lors de la visite à Pékin d'une forte délégation venue de Washington. Les deux géants se rencontraient pour la première des réunions du " dialogue économique stratégique " qu'ils ont engagé pour tenter de résoudre l'immense déséquilibre de leurs relations commerciales. Ce contrat nucléaire en faveur des Américains va créer 5 500 emplois aux Etats-Unis, a déclaré la délégation américaine, qui n'a pas obtenu grand-chose d'autre, sur le plan monétaire notamment, de son voyage en Chine.

En ce sens, les gestes et accommodements de Jacques Chirac vis-à-vis du régime de Pékin étaient commercialement inutiles en plus d'être diplomatiquement critiquables. La diplomatie économique française a été en échec aussi par désunion. Côté industriel, une meilleure coordination avec EDF eût été souhaitable.

Côté politique, pourquoi le ministre de l'économie, Thierry Breton, s'empresse-t-il de dire qu'Areva rencontre des déboires dans la construction d'un EPR en Finlande (alors que le problème n'est pas dû au groupe français mais au gros oeuvre) et qu'il traverse " une mauvaise passe " ? Propos inopportun, la veille de la visite d'un délégué chinois qui veut examiner la suite des contrats. La France a de gros atouts dans l'industrie de l'énergie. Elle n'a pas tant de points forts qu'elle les gâche par des jeux personnels.

Le militant écologiste Eugène Riguidel reconnu coupable, mais dispensé de peine

CAEN (AP) - Mardi 19 décembre 2006 - Le militant antinucléaire Eugène Riguidel, poursuivi pour avoir navigué dans une zone militaire en 2004 en rade de Cherbourg (Manche), a été reconnu coupable mardi par le tribunal de Grande Instance de Caen (Calvados), mais dispensé de peine.

Fin novembre, le tribunal de Grande Instance de Caen, réuni sous une forme spécifique, avec des juges habilités à traiter des affaires à caractère militaire, avait requis la saisie du bateau d'Eugène Riguidel comme sanction à l'encontre du navigateur.

En octobre 2004, le célèbre navigateur, vainqueur de la transat en double en 1979 et membre de "La Flotille pour une mer plus propre", ainsi que deux autres militants écologistes, avaient été arrêtés pour avoir navigué dans la zone militaire de la rade de Cherbourg (Manche), à bord du voilier "La Rieuse".

Ils entendaient protester contre l'arrivée de 140 kilos de plutonium militaire américain, qui devaient transiter par La Hague (Manche), avant de gagner Cadarache (Bouches-du-Rhône), pour y être retraité.

Note : le Réseau "Sortir du nucléaire" réitère tout son soutien et son admiration pour Eugène Riguidel, grand navigateur (vainqueur de la Transat en 1979) et citoyen engagé... en particulier contre le nucléaire.

Nanotechnologies : France-infos bat le record de propagande

Rabelais - mardi 19 décembre 2006 - Ce vendredi 15 décembre 2006, émission spéciale de France-infos : "Préparer le monde de demain. En direct de Minatec, pôle de nanotechnologies à Grenoble". Durée de l'émission : une heure trente le matin, et rediffusion l'après-midi. Pas mal du tout. Hélas...

D'abord, tout au long de l'émission, France-infos a "oublié" de préciser que le Minatec, situé à Grenoble, est une structure dirigée par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Il est vrai que ce dernier s'est signalé depuis 50 ans par le plus grand mépris pour la démocratie, la santé des populations et même de ses propres salariés (cf essais nucléaires en Algérie et dans le Pacifique). Vu qu'un des objectifs de l'émission était de rendre sympathique le Minatec, on comprend mieux cet "oubli".

Les reportages s'enchaînent : économiser l'eau, développer le ferroutage, les véhicules non-polluants, les maisons à énergie positive. Voilà qui donne une bonne image au Minatec… bien qu'on n'y travaille pas forcément sur les activités évoquées ! Peu importe : un des invités va même jusqu'à prétendre que les hydroliennes (des sortes d'éoliennes sous-marines) ont été inventées ici à Grenoble, ce qui est totalement faux. (Plusieurs projets d’installation de prototypes d’hydroliennes sont déjà en cours de développement dans le monde : Italie, Royaume-Uni, Norvège, Etats-Unis). Mais les journalistes laissent dire…

Pourtant, il était possible de faire le lien entre le Minatec et les "économies" d'eau : la fabrication des nanopuces exige des quantités astronomiques d'eau (qui plus est d'eau très pure, ce qui explique l'installation du Minatec à Grenoble, près des Alpes), que les pouvoirs publics se sont engagés à fournir à STMicroelectronics, start up du Commissariat à l'Energie Atomique, située près du Minatec. Il aurait donc fallu faire un reportage sur la surconsommation d'eau due aux nanotechnologies. France-infos a juste… inversé la réalité !

Mais le clou du programme est sûrement la présentation "éthique" de la façon dont s'est faite l'implantation des nanotechnologies et du Minatec : "Sciences et conscience", "Réfléchir avant d'agir", "Les chercheurs sont vigilants", "Le CNRS réfléchit", "Le recherche doit être contrôlée par le citoyen". Merveilleux !

Sauf que ce joli programme arrive après la bataille ! Tout est fini : le Minatec est là, les nanotechnologies sont déjà diffusées. Tout s'est fait en force, sans la moindre consultation des citoyens, en cachant les risques réels pour la santé, en rackettant l'argent public, en réprimant les citoyens un peu trop curieux. France-infos ne s'est pas seulement trompée, elle a trompé les auditeurs. La raison d'Etat ?

En résumé, France-infos s'est livrée à une véritable entreprise de "blanchiment" de la façon dont le Minatec a été imposé, de désinformation sur les conséquences environnementales et pour la santé, de magnification injustifiée des nanotechnologies. Au passage, un des "experts" mis en scène a aussi fait une vibrante promotion du nucléaire en général et du nucléaire français en particulier. Le CEA ronronne de plaisir. Le journalisme meurt…

Rabelais "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" (1532)

"Sortir du nucléaire" se félicite de l'échec du réacteur EPR en Chine

Il faut annuler l'EPR prévu en France à Flamanville (Manche)

Communiqué du samedi 16 décembre 2006
Tout en dénonçant tous les projets de construction de réacteurs nucléaires, qu'ils soient français, américains ou autres, le Réseau "Sortir du nucléaire" ne peut que se féliciter de l'échec d'Areva, qui espérait vendre son réacteur EPR en Chine.
Il faut rapprocher cet échec avec ceux rencontrés par Areva en Inde et aux USA où aucune commande d'EPR n'a eu lieu et n'est envisagée.
Aucun EPR n'existe actuellement, et le seul qui soit en construction (en Finlande) rencontre de si graves difficultés que le chantier compte officiellement 18 mois de retard, officieusement de 2 à 3 ans de retard, et pourrait même être finalement annulé.
Or, considérant la surproduction française d'électricité (*), il est reconnu que la construction d'un EPR en France n'était justifiée par aucun besoin et devait juste servir de "vitrine" à l'exportation.
L'avenir de l'EPR étant définitivement obéré, il ne reste plus qu'à annuler le réacteur prévu à Flamanville (Manche) et à reverser immédiatement les investissements prévus (3,3 milliards d'euros) vers les plans d'économies d'énergie et de développement des énergies renouvelables.
Le 17 mars 2007, à un mois du premier tour de l'élection présidentielle, le Réseau "Sortir du nucléaire" et le collectif Stop-EPR organisent 5 manifestations simultanées (à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon, et Toulouse), pour marquer les esprits et obtenir des candidats l'annulation de la construction de l'EPR à Flamanville ou ailleurs.
D’autre part, dans le cadre d’une campagne nationale du collectif Stop EPR, les citoyens sont invités à ne pas voter pour un candidat qui ne se prononcerait pas clairement pour l’abandon de l’EPR.
L'EPR est mort, vivent les alternatives !

Réseau "Sortir du nucléaire" – Fédération de 765 associations

Soutien aux militants injustement poursuivis en justice à Bordeaux

Procès de Stéphane Lhomme et JM Tastet : le 21 mars 2007 à Bordeaux (rassemblement à 12h, procès à 13h30)

Note : du fait du décès brutal de leur avocat Me Philippe Reulet, les procès de Stéphane Lhomme et de Jean-Michel Tastet, prévus les 6 et 13 décembre 2006, ont été renvoyés (et fusionnés) au 21 mars 2007.

Premiers signataires de l'appel à mobilisation :
Francine Bavay (Vice-Présidente conseil régional IDF), Olivier Besancenot (LCR), José Bové (Via Campesina), Simon Charbonneau (Universitaire), Hervé Desplats (Président de l'association AVIGOLFE), Anne-Marie Faucon (Cinémas Utopia), Alain Krivine (LCR), Dominique Lalanne (co-President de Abolition des armes nucleaires/Stop Essais), Noël Mamère (les Verts), Dominique Plancke (Conseiller Régional Vert Nord/Pas de Calais), Patrick Silberstein (Editeur, éditions Syllepse), Jean-Luc Touly (Président de l'Association pour un contrat mondial de l'eau - France), etc

Appel : Soutien aux militants injustement poursuivis en justice à Bordeaux
le mercredi 21 mars 2007

Les signataires du présent texte appellent à la mobilisation le mercredi 21 mars 2007 à Bordeaux, en soutien à Stéphane Lhomme (porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire") et à Jean-Michel Tastet (membre de l'association antinucléaire Tchernoblaye).
Le 27 octobre 2006, du fait de l'inertie du Parquet de Bordeaux (qui refuse depuis 2003 d'instruire une plainte déposée contre la centrale nucléaire du Blayais), l'association Tchernoblaye a organisé une action de protestation symbolique et pacifique.
Deux militants ont ainsi tenté d'occuper un échafaudage dans la cour intérieure du Palais de Justice de Bordeaux. Seul Stéphane Lhomme a pu atteindre l'objectif visé, à 25 m de hauteur. Un Substitut du procureur est monté à sa rencontre, prétendument pour négocier.
Le Substitut, outrepassant ses missions, a alors tenté, pour permettre l'intervention de la police, de maintenir ouverte la trappe d'accès à l'étage de l'échafaudage occupé par Stéphane Lhomme. Ce dernier, pour éviter tout risque de chute, a immédiatement refermé cette trappe.

Stéphane Lhomme est poursuivi pour "avoir commis des violences" sur le Procureur (qui, en réalité, a lui-même mis sa jambe en opposition pour tenter d'empêcher la fermeture de la trappe), et pour "avoir résisté avec violence" à un officier de Police (qui, n'ayant pu accéder à l'étage occupé, s'estime "agressé").

Jean-Michel Tastet, qui assistait pacifiquement à l'action, a été arrêté par des policiers qui l'accusent d'avoir "résisté avec violence".

Les nombreuses initiatives du Réseau "Sortir du nucléaire" et de l'association Tchernoblaye ont toujours été pacifiques et non-violentes. Il est inacceptable que des militants soient subitement accusés d'avoir commis des violences sur des policiers et sur un procureur. Nous demandons la relaxe pour Stéphane Lhomme et Jean-Michel Tastet.
NB : 3 ans après le dépôt de plainte pour avoir fonctionné sans autorisations de rejet, la centrale nucléaire du Blayais n'est toujours pas inquiétée. Par contre, il n'a fallu que quelques jours pour que les militants soient convoqués au Tribunal. Nous dénonçons cette justice à deux vitesses et la criminalisation des actes militants.

Pique-nique de soutien à 12h00 devant le Tribunal de Bordeaux (Rue des Frères Bonie) - Le Procès est à 13h30
Animations - Musique (en préparation)

Examen écolo : les partis doivent revoir leur copie

PARIS (AP) - Comme l'écologie est devenue un enjeu électoral, des ONG -réunies au sein de l'Alliance pour la planète- ont noté mardi les copies des principaux partis ayant été aux responsabilités depuis 1997. Unique élève à obtenir la moyenne, les Verts arrivent premiers de la classe avec 11/20 tandis que le cancre UMP recueille un piètre 4,5/20. Début février, ce seront les promesses des candidats à l'Elysée qui seront évaluées.
Les associations en avaient "marre de se faire balader par les partis politiques" qui ne tenaient jamais leurs promesses, a expliqué Daniel Richard, le président du WWF France, joint au téléphone par l'Associated Press. Elles ont donc mis en place "des systèmes de suivi".
Les associations membres (dont les Amis de la Terre, Réseau Action Climat-France, Ecologie sans frontière, Planète Urgence) ont défini 24 propositions concrètes. Ce sont des "mesures absolument clefs pour qu'on change de logique en matière d'environnement", affirme Yannick Jadot, directeur de campagne de Greenpeace France. Ces propositions ont ensuite été comparées aux décisions prises par les différents partis politiques à l'Assemblée, au Sénat, au gouvernement depuis 1997.
Résultat: les Verts sont "un bon élève mais sans beaucoup de pouvoir. On peut dire que tous les autres sont de mauvais élèves", résume Daniel Richard. Le PS obtient en effet 6,5, le PCF 5,5, l'UDF 5 et l'UMP 4,5/20.
"Après, au citoyen de juger! On ne va pas dire: il faut voter pour l'un ou pour l'autre", affirme Daniel Richard. L'Alliance pour la planète entend "informer mieux" les citoyens pour qu'ils puissent faire un choix "éclairé".
Les Verts ont obtenu la moyenne car ils s'opposent à la culture d'organismes génétiquement modifiés (OGM), au projet de réacteur nucléaire EPR, à la construction de nouvelles autoroutes et d'incinérateurs de déchets. Sur ce dernier point, ils sont d'ailleurs l'unique parti à marquer un rejet catégorique.
Ils ont en outre voté la loi sur les "nouvelles régulations économiques" (2002) qui demande aux entreprises cotées en bourse de faire figurer dans leurs rapports annuels les impacts environnementaux et sociaux qu'ont leurs activités. "Pour nous, c'est important que les entreprises soient considérées comme responsables de l'impact qu'elles ont sur l'environnement", relève Yannick Jadot, en rappelant que l'UMP a voté contre.
Le parti majoritaire a connu ces dernières années une "évolution intéressante sur le soutien aux énergies renouvelables" mais il soutient le projet EPR et il a réduit les subventions de l'Etat aux projets de transports en commun urbains, dénonce le responsable de Greenpeace. Les sénateurs UMP ont également voté un projet de loi qui pose "tellement peu de contraintes à la mise en culture d'OGM que, de fait, il met en oeuvre la contamination génétique de l'agriculture", déplore Yannick Jadot.
L'Alliance pour la planète espère toujours que les partis vont "inclure dans leur programme un vrai travail sur le plan environnemental", dit Daniel Richard. Le collectif s'est inscrit "dans le temps du politique" en proposant pour chaque thème "la mesure qui permet de créer la rupture et l'objectif à cinq ans", ajoute Yannick Jadot.
L'Alliance suggère ainsi d'abandonner immédiatement le projet EPR et de produire 15% d'énergies renouvelables d'ici 2012. Elle prône un moratoire sur les OGM et la conversion de 25% des terres à l'agriculture biologique. Elle propose d'arrêter la construction d'incinérateurs et de développer la collecte sélective afin que 80% des déchets ménagers soient traités par méthanisation, compostage, recyclage ou réemploi.

Sur le Net : http://www.lalliance2007.fr
Source : Réseau Sortir du nucléaire

Sun Xiaodi a reçu le prix international de militantisme anti-nucléaire

Note : le Réseau "Sortir du nucléaire" a exprimé à plusieurs reprises sont soutien à Sun Xaodi, en particulier chaque fois que le chef de l'Etat français et ses entreprises radiaoctives (EDF et Areva) se rendent en Chine pour tenter (vainement d'ailleurs) de vendre des réacteurs nucléaires, sans jamais évoquer les atteintes de la dictature chinoise aux droits de l'Homme et à l'environnement.


La répression en Chine, dans tous les domaines

Le militant Sun Xiaodi, de la province de Gansu, a passé plus de dix ans de sa vie à envoyer des pétitions aux autorités centrales chinoises pour protester contre la contamination radioactive due à la mine d’uranium N° 792, située dans la Préfecture autonome tibétaine de Gannan (province de Gansu). Il a reçu le 1er décembre 2006 le Prix de l’Avenir Sans Nucléaire (Nuclear-Free Future Award), considéré comme le prix anti-nucléaire le plus prestigieux du monde.

Ce prix, qui honore Sun pour son “courage moral de pétitionner pour mettre fin à la pollution toxique engendrée par la mauvaise gestion de la production chinoise d’uranium », a été officiellement remis le soir du 1er décembre, dans le cadre du Sommet Mondial des Peuples indigènes sur l’Uranium, que les Indiens navajos ont accueilli à Window Rock, Arizona, Etats-Unis. Sun restant sous étroite surveillance et ne pouvant sortir de Chine, c’est Feng Congde, le responsable du programme national de Droits de l’Homme en Chine (Human Rights In China), qui s’est rendu au Sommet pour recevoir le prix au nom de Sun.

Sun a commencé par dénoncer en 1988, alors qu’il travaillait comme responsable d’entrepôt à la mine 792, la revente illégale d’équipements contaminés, l’exploitation illégale de mines et le rejet sans précautions d’eau non retraitée. Cependant, ses requêtes répétées aux fonctionnaires des gouvernements provincial et central n’ont abouti à rien d’autre qu’à son licenciement en 1994, et au traitement discriminatoire de sa femme et de sa fille.

Soumis à des persécutions et des tracasseries permanentes, Sun a poursuivi sa campagne contre les pratiques illégales d’exploitation minière, qui ont continué même après la fermeture officielle de la mine en 2002, lorsque celle-ci, passée sous administration de la province de Gansu, est devenue une compagnie privée comptant de nombreux fonctionnaires locaux parmi ses actionnaires.

Sun a vu comment on transformait une région de champs verdoyants, d’eaux claires et de bois remplis de faune en une friche industrielle où les plantes flétrissent, où le bétail meurt et où les humains souffrent d’anomalies génétiques et de cancers en nombre anormalement croissant. Le corps médical tibétain a attribué près de la moitié des décès dans la région à une variété de cancers liés à la radioactivité et à des maladies du système immunitaire.

En avril 2005, Sun a disparu alors qu’il faisait circuler une pétition à Pékin, peu après avoir rencontré des journalistes étrangers pour leur parler de la dégradation de l’environnement au Gansu. Après avoir été secrètement transféré de lieu en lieu pendant huit mois, il a été finalement libéré de la prison de Lanzhou le 27 décembre 2005. En dépit des menaces et des restrictions de déplacement auxquelles les autorités le soumettaient, Sun a repris ses pétitions, et a été de nouveau arrêté en avril 2006. Il a été relâché peu après, mais il reste sous surveillance policière constante, et il n’a même plus le droit de parler au téléphone, encore moins de quitter la Chine pour se rendre à une remise de prix.

Le prix de l’Avenir Sans Nucléaire a été fondé à la suite de l’Assemblée Mondiale sur l’Uranium qui s’est tenue à Salzbourg (Autriche) en 1992, et depuis 1998 il a été remis à des personnes ou des organisations ayant travaillé sans répit pour mettre un terme au cycle du combustible nucléaire. Le jury ayant attribué le prix de cette année comprenait des spécialistes de l’environnement, des militants, des intellectuels et des journalistes originaires des Etats-Unis, d’Allemagne et de France. Bien qu’empêché d’être présent à la cérémonie de remise du prix, Sun a fait parvenir à l’assemblée un message enregistré, diffusé en même temps qu’une vidéo préparée par HRIC. Le voici :

Monsieur le président, Chers amis,

Je regrette beaucoup de ne pas pouvoir être parmi vous pour recevoir ce prix personnellement. Depuis que je suis sorti de prison, j’ai été placé dans une situation d’extrême insécurité, menacé, intimidé et tracassé. J’ai été terriblement honoré et touché d’apprendre que j’avais été choisi pour recevoir cette année le prix d’un Avenir Sans Nucléaire, car je mesure toute l’importance du mouvement mondial pour la paix et le développement. En même temps, je ressens un profond chagrin d’avoir été le témoin impuissant des problèmes d’environnement causés par le fait de n’avoir ni limité ni réduit la contamination radioactive. Vaincre la peur afin de lutter pour un environnement libéré du nucléaire exige d’une personne qu’elle emprunte un chemin de sueur, de sang et de larmes, qui peut fort bien conduire à la vie ou à la mort. Cependant, je crois fermement que si tous ceux qui aiment la paix, se soucient du destin de l’humanité et défendent la justice, se rassemblent pour passer à l’action le plus vite possible, des lendemains libérés du nucléaire peuvent devenir une réalité. Je souhaite plein succès à votre conférence ! Merci !
Sun Xiaodi, le 9 novembre 2006

La directrice générale de HRIC, Sharon Hom, a déclaré : “L’attribution de ce prix de militantisme à Sun Xiaodi envoie un important message de soutien international et de reconnaissance non seulement à Sun et à sa famille, mais à tous les courageux militants de base qui luttent actuellement en Chine dans un difficile climat de répression et de sévices."

- Pour en savoir plus sur le Prix de l’Avenir Sans Nucléaire, voir http://www.nuclear-free.com/english/frames7.htm

- Sur HRIC : Human Rights In China (HRIC) est une organisation non gouvernementale de surveillance et de défense des droits de l’homme en Chine, ayant son siège social à New York et Hong Kong. Fondée en mars 1989 par des étudiants et des intellectuels chinois, elle mène des programmes de recherche, de formation et de terrain pour promouvoir les droits de l’homme reconnus universellement et faire progresser la protection de ces droits par les institutions de la République Populaire de Chine.
Voir : http://www.hrichina.org

Traduction ACDN - Réseau Sortir du nucléaire

Nouvelles photos de l'action d'Aldermaston



X. Renou, responsable de la campagne M51, était sur place.

FRANCE-ECOSSE - Les FrançaiSEs à Faslane fin mars 2007

C'est finalement les 26 et 27 mars qu'un groupe de françaiSEs épaulé par des britanniques de Cornouaille et du Devon tentera de bloquer l'accès à la base de Faslane dans le cadre de la campagne Faslane 365.
La campagne Faslane365 cherche à bloquer la base des sous-marins Trident et à en perturber le fonctionnement pendant toute une année. Elle a débuté le dimanche 1er octobre avec un groupe de femmes de Greenham Common et du camp d'Aldermaston qui seront rejointes par les Women in Black.
Depuis, les groupes se succèdent, plus d'une quinzaine ayant déjà manifesté devant la base, chantant, bloquant l'entrée, se faitant aussi arrêter parfois...

Un groupe de français-es se prépare donc pour les 26 et 27 mars 2007. Départ de Paris prévu le 24 au matin, retour prévu le 29. Pour nous contacter : france(a)faslane365.org

L'objectif de la campagne est de mettre fin au déploiement des sous-marins Trident porteurs d'ogives nucléaires, d'obtenir du gouvernement un agenda pour le démantèlement des armes nucléaires et un engagement à ne pas en développer de nouvelles.

Pour les françaiSEs, il s'agit d'exprimer notre solidarité avec nos partenaires britanniques comme illes étaient venuEs à Biscarrosse manifester leur opposition au M51 en septembre, mais pas seulement.

Alors que la secrétaire d'état britannique aux affaires étrangères a questionné la nécessité de la dissuasion nucléaire et de sa modernisation, il semble aussi important d'alerter les postulantEs au trône présidentiel français de la nécessité de remettre en cause le renouvellement de l'arsenal tricolore en combinaison avec la campagne en cours contre le missile M51, nouveau fer de lance de la force de dissuasion nucléaire actuellement en cours de test.

Pour plus d'info : france(a)faslane365.org - http://www.faslane365.org/fr

Dossier polonium 210 / Affaire Litvinenko

COMMUNIQUE CRIIRAD du mercredi 6 décembre 2006

La CRIIRAD dénonce le défaut de transparence des autorités, demande l’interdiction de la vente libre des sources de polonium 210 et la révision de la réglementation qui la permet.

1. Niveaux de contamination : opacité au Royaume-Uni, désinformation en France

· Les informations diffusées par les responsables britanniques ne comportent aucune donnée chiffrée sur les niveaux de contamination. Dans ces conditions, il est impossible de vérifier et de poser un diagnostic sur les niveaux de risques encourus par les personnes.
Il est cependant important de souligner que les informations diffusées restent cohérentes avec le système international de radioprotection (elles mentionnent notamment les effets des faibles et moyennes doses de radiation) et que les autorités ont eu le souci de contrôler très largement tant les lieux que les personnes susceptibles d’être contaminées.

· En France, en revanche, les commentaires des responsables présentent les mêmes travers qu’en 1986, au moment des retombées radioactives de Tchernobyl : volonté de minorer les risques, parfois jusqu’à la caricature, au mépris des bases scientifiques et des règles de radioprotection. (cf. interviews de Patrick Gourmelon, directeur de la radioprotection de l’homme à l’IRSN publiée par Le Figaro et d’Anne Flüry-Hérard (CEA) publiée dans 20 minutes).

2. Du polonium 210 en vente libre sur Internet

· Toute personne résidant aux États-unis et disposant de 69$ peut aller sur le site de la société United Nuclear Scientific Supplies, à l’adresse http://www.unitednuclear.com/isotopes.htm, et acheter une source de 3 700 becquerels (Bq) de polonium 210 (soit 0,1 µCi). Aucun justificatif n’est demandé, tout est fait pour faciliter l’achat.
· La société précise que cette vente est légale puisque l’activité des sources radioactives en vente libre est inférieure aux seuils d’exemption fixés par la NRC (Nuclear Regulatory Commission)

3. Revoir d’urgence la réglementation

· Cette situation n’est pas spécifique aux États-unis. En France, et plus largement en Europe, le seuil d’exemption pour le polonium 210 est fixé, pour l’activité totale, à 10 000 Bq.
Dès lors que l’activité d’une substance radioactive est inférieure à cette valeur, l’Administration française considère qu’aucune mesure de contrôle n’est nécessaire et qu’officiellement la substance ne doit plus être considérée comme radioactive.

· La CRIIRAD dénonce depuis des années les valeurs retenues comme limite ainsi que l’interprétation que les services de contrôle font des textes réglementaires. En effet, l’ingestion de 10 000 Bq de polonium 210 entraîne des doses allant de 12 milliSieverts (pour un adulte) à 260 mSv (pour un enfant en bas âge). Or :
1/ la limite de dose correspondant au risque négligeable (et permettant d’après les règles de radioprotection d’exonérer des activités de tout contrôle) est de 0,01 mSv par an ;
2/ la limite maximale du risque cancérigène et mutagène est fixée à 1 mSv par an.

Comment les autorités peuvent-elles exempter de contrôle, voire placer en vente libre, des substances radioactives de forte radiotoxicité, susceptible de délivrer des doses 10 fois à 300 fois supérieures à la limite maximale du risque ? Et ce dans l’hypothèse optimiste où une seule source est utilisée. Une personne mal intentionnée peut en acquérir plusieurs (jusqu’à 10), et il est évidemment possible de constituer un réseau d’acheteurs pour constituer des stocks considérables sans attirer l’attention.
Selon les quantités utilisées, on peut délivrer de fortes doses de rayonnements entraînant la manifestation rapide de symptômes caractéristiques et le décès (cas d’Alexandre Litvinenko) ou des doses moins élevées mais susceptibles de déclencher à plus ou moins long terme un cancer chez la personne contaminée. L’effet n’est pas immédiat mais l’impunité de l’assassinat est pratiquement garantie : quand le cancer sera détecté, toute trace de polonium aura disparu.

4. Revoir la situation des sites français contaminés par le polonium 210

· Les études conduites depuis 1990 par le laboratoire de la CRIIRAD autour des sites miniers et des usines d’extraction de l’uranium ont montré la contamination de l’environnement, et notamment des cours d’eau, par le polonium 210 et d’autres descendants très radiotoxiques de l’uranium.
· Parmi les dysfonctionnements relevés de façon récurrente au cours de ces investigations de terrain et des études juridiques et documentaires qui les ont complétées, signalons que :
1/ en règle générale, ni le polonium 210, ni à défaut le plomb 210, n’étaient analysés. Ils étaient absents tant des tableaux de l’exploitant (Cogéma-Areva) que des rapports des services de contrôle ;
2/ de fait, malgré sa forte radiotoxicité, la contribution du polonium 210 n’était pratiquement jamais prise en compte pour l’évaluation des doses et par conséquent des risques.

· L’épisode le plus honteux de ce dossier est certainement l’avis rendu par le Conseil d’État le 11 décembre 1991 sur le régime juridique des stockages des résidus radioactifs. Il affirme que ni le polonium 210 (ni d’autres radionucléides comme le thorium 230, le radium 226, l’actinium 227...) ne doivent être pris en compte dans le calcul de l’activité de ces déchets radioactifs : seuls les isotopes de l’uranium doivent être retenus. Décision absurde sur le plan scientifique puisque les isotopes de l’uranium ne sont plus dans les résidus puisqu’ils ont été préalablement extraits ; décision grave sur le plan de la radioprotection puisque les radionucléides qui sont présents et dont l’existence est niée sont pour plusieurs d’entre eux des produits radioactifs dits de très forte radiotoxicité.
A l’époque, la CRIIRAD avait été informée par M. François Barthélémy (qui vient d’être nommé membre du collège de l’ASN) que la rédaction de l’avis avait été confiée à quelqu’un d’extérieur au Conseil d’État et qui était par ailleurs un défenseur acharné du nucléaire. Cependant, malgré notre insistance, notre interlocuteur s’était refusé à nous en dévoiler l’identité.
Le 11 avril dernier, lors de la réunion préalable à la constitution du groupe pluraliste d’expertise pour les mines du Limousin, réuni sous la présidence de Mme Annie SUGIER, la CRIIRAD a appris que l’avis du Conseil d’État avait été rédigé par Monsieur Pierre Pellerin alors directeur du SCPRI, service central de protection contre les rayonnements ionisant. De fait, le contenu de l’avis est en parfait accord avec les positions de ce personnage et les libertés qu’il a toujours prises avec les principes de radioprotection.

Conclusion

La CRIIRAD souhaite que l’affaire Litvinenko aie au moins pour conséquence positive une meilleure prise en compte de la dangerosité du polonium 210 avec notamment :
· la révision à la baisse des seuils d’exemption, et pas seulement pour le polonium 210.
· l’interdiction de la vente libre des sources radioactives en général et du polonium 210 en particulier [1].

La CRIIRAD appelle par ailleurs les citoyens à considérer avec méfiance les informations diffusées par les services officiels français en matière de nucléaire. En dépit des discours sur la transparence, le niveau de désinformation n’a pas décrû en France depuis 1986 et la catastrophe de Tchernobyl.

Pour plus d’information, lire sur le site Internet www.criirad.org :
Annexes au communiqué : A/ analyse de la désinformation ; B/ précisions sur les seuils d’exemption
Note CRIIRAD n°06-92 : informations sur le polonium 210 (8 pages)
Les déclarations de Patrick Gourmelon, directeur de la protection de l’homme à l’IRSN (article du Figaro) et d’Anne Flüry-Hérard (article du quotidien 20 mn)
L’arrêté du 2 décembre 2003 fixant les seuils d’exemption.
[1] Cette interdiction doit être complétée par l’interdiction de l’utilisation de sources radioactives dans les industries conventionnelles sauf : 1/ à démontrer la nécessité de l’utilisation et l’absence de toute solution alternative moins nocive (existante ou pouvant être développée), 2/ à mettre en place un contrôle rigoureux des installations, de la formation des intervenants et du transport des sources. A ce jour, aucun dossier du passé n’a vraiment servi de leçon (cf. impasse des paratonnerres radioactifs, des détecteurs de fumées à l’américium 241, etc).

CRIIRAD - Commission de Recherche et d’Informations Indépendantes sur la Radioactivité. Tel : 04 75 41 82 50 / E-mail : contact(a)criirad.org Site web : www.criirad.org
Source : Réseau Sortir du nucléaire

Nucléaire iranien : Ségolène Royal a raison...
... mais elle doit aller jusqu'au bout de son raisonnement

Il faut abandonner le TNP, démanteler l'AIEA, et sortir du nucléaire

Le Réseau "Sortir du nucléaire" tient à faire savoir que, même s'il attend toujours d'elle des positions claires sur le nucléaire français, Mme Royal a parfaitement raison concernant le nucléaire iranien : la seule façon d'empêcher l'Iran d'accéder à l'arme atomique est de lui interdire le nucléaire dit "civil".

Mais il est évident que cette interdiction ne peut concerner le seul Iran. En effet, les faits montrent que les règles internationales censées assurer la non-prolifération ont échoué. Le Traité de non-prolifération (TNP) est caduque. Divers pays prétendent aujourd'hui vouloir accéder au nucléaire "civil", mais c'est pour essayer de développer un programme atomique militaire.

Il faut démanteler l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dont, faut il le rappeler, la mission première est de développer le nucléaire sur la planète et qui, de fait, génère elle-même la prolifération nucléaire.

Les hommes politiques de gauche (par exemple M. Strauss-Khan) et de droite (par exemple M. Sarkozy) qui ont "raillé" Mme Royal feraient bien de faire preuve d'humilité, tant les faits leur donnent tort. Mais, sous peine d'incohérence, Mme Royal doit aller jusqu'au bout de son raisonnement et reconnaître que le nucléaire "civil" mène toujours à la bombe atomique.

De fait, le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle Mme Royal - ainsi que tout autre femme ou homme politique - à prendre clairement position contre tous les programmes nucléaires, "civils" et militaires, que ce soit en Iran, en Israël, en France, ou dans n'importe quel autre pays.

Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 765 associations
Communiqué du mercredi 6 décembre 2006 - Contact : 06.64.100.333

Nucléaire - 18 mois de retard pour l'EPR finlandais :
il faut annuler la construction de l'EPR en France !


L'argent public français va-t-il être mis à contribution ?

Le Réseau "Sortir du nucléaire" exige que toute la vérité soit faite sur les conséquences financières, pour les contribuables français, du véritable désastre industriel que constitue la construction en Finlande d'un exemplaire du réacteur nucléaire EPR, dont le chantier compte désormais 18 mois de retard.

Une enquête de la Cour des comptes et une enquête parlementaire semblent pour le moins nécessaires.  En effet, la Coface a apporté une garantie de 610 millions d'euros (Cf : www.coface.fr/_docs/gc2_04.pdf ) et il est à craindre que ce soit l'argent public français qui couvre les déboires d'Areva en Finlande.

Habituellement, la Coface garantit les risques à l’exportation vers des pays potentiellement insolvables. Mais cette fois, c'est bien l'industrie nucléaire française, et non le pays d'accueil, qui est en pleine déconfiture. Ainsi, le chantier de l'EPR finlandais accuse désormais 18 mois de retard. Ce sera certainement bien plus au bout du compte, à moins que ce réacteur ne soit jamais achevé (ce qui serait la meilleure solution).

Il faut aussi rappeler que la Fédération européenne des énergies renouvelables (EREF) a déposé à Bruxelles, le 14 décembre 2004, une plainte contre les aides publiques dissimulées dont bénéficie l'EPR.

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", le flop de l'EPR en Finlande est un sérieux avertissement pour la France elle-même : il faut annuler au plus vite la construction de l'EPR français (prévu à Flamanville) dont tout porte à penser que ce serait aussi un véritable flop.

Les 3,3 milliards d'euros prévus pour l'EPR doivent être basculés vers les économies d'énergie et les énergies renouvelables. Le Réseau "Sortir du nucléaire" a d'ailleurs publié en avril dernier une étude qui montre que cette somme dégagerait au total (en cumulant les économies ainsi réalisées et les productions) deux fois plus d'électricité tout en créant quinze fois plus d'emplois.
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 765 associations - Communiqué du lundi 4 décembre 2006

Accords avec le PS : les Verts exigent "la rupture programmée avec le nucléaire"

Les Verts réussissent la synthèse derrière Dominique Voynet

03.12.06 - BORDEAUX (AP) -- La motion de synthèse intitulée "le troisième temps de l'écologie politique" et soutenue par Dominique Voynet et Alain Lipietz a obtenu la majorité absolue avec 54,75% des voix en clôture du Congrès national des Verts à Bordeaux.
Au début du congrès samedi, huit motions avaient été présentées, quatre ont finalement été proposées au vote des 540 délégués après de longs débats.
La motion soutenue par Yves Cochet a obtenu 23,55% des suffrages des délégués.
La motion du "troisième temps de l'écologie politique" estime qu"'après le temps de la dénonciation, après l'expérience gouvernementale et l'accès à de nombreux exécutifs, les Verts doivent franchir une nouvelle étape: passer de l'annonce des crises à la promesse de mutation et à la mise en oeuvre des solutions".
Elle réclame "un accord exigeant de législature et de gouvernement entre la gauche et les écologistes". Le texte pose aussi comme "incontournable" un groupe parlementaire Vert et un accord programmatique sur la mandature, notamment avec "un projet de loi sur la proportionnelle et la réorientation forte des politiques en matière d'énergie", dont "la rupture programmée avec le nucléaire" et "pas un kilomètre d'autoroute en plus".
Dans son discours de clôture, Dominique Voynet a notamment affirmé, à propos de l'élection présidentielle, que "c'est une révolution écologique qui est à l'ordre du jour".
Source : Réseau "Sortir du nucléaire"


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