LES ECHOS ET LES ARTICLES - Novembre 2006

 

La sphère du Mégajoule est en place

Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : tout en faisant les gros yeux à l'Iran et la Corée du Nord, accusés (à juste titre) de participer à la "course à la bombe atomique", la France continue de façon irresponsable et illégale (contradiction avec le Traité de non prolifération) à moderniser ses armes nucléaires. Après le 1er tir du missile M51, le chantier du Mégajoule a passé un cap, avec pour but ultime la mise au point d'une nouvelle génération de bombes atomiques. Et bien sûr, Sud-Ouest y va de son énième dossier dithyrambique...

Sud-Ouest - jeudi 30 novembre 2006


La sphère de 140 tonnes abritera les expériences de fusion
PHOTO PHILIPPE LABEGUERIE

LE BARP (33). --La sphère de 140 tonnes et de 10 mètres de diamètre, au sein de laquelle auront lieu les expériences de fusion, a été installée hier au Barp, au centre du futur laser Mégajoule.

Le laser Megajoule, destiné à simuler une explosion thermonucléaire, n'entrera pas en service avant 4 ans au Barp. Mais depuis hier ce qui n'est à ce jour qu'une gigantesque coquille de béton, abrite un de ses équipements-clés.
La sphère à l'intérieur de laquelle auront lieu notamment des opérations de fusion thermonucléaire à échelle infinitésimale, a été installée dans son emplacement définitif, au coeur du hall d'expériences qui occupe le centre de l'édifice. Sa construction, en cours d'achevement, aura nécessité de couler plus de béton que le viaduc de Millau.
10 mètres de diamètre. L'installation de la sphère construite par la société Cegelec pour le compte du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) n'a pas été une petite affaire. Cette imposante boule creuse d'aluminium, de plus de 10 mètres de diamètre, et dont les parois ont 10 centimètres d'épaisseur, pèse pas moins de 140 tonnes. Et compte tenu de son emplacement au centre d'un édifice dont le gros oeuvre est déjà quasiment achevé, la grue utilisée pour la placer devait avoir une capacité de déport de 45 mètres.
Il n'existe en Europe que deux ou trois engins de levage susceptibles d'accomplir cette performance. Le CEA et Cegelec avaient donc dû réserver depuis longtemps un créneau auprès de la société belge Sarens, spécialisée dans ce genre de manupulation.
Arrivée par morceaux vendredi dernier, la grue avait été assemblée en début de semaine. Avant-hier une sorte de grand camion-chenille doté de dizaines de roues et commandé à distance, avait chargé la sphère avant de la transporter à très petite vitesse sur les quelques centaines de mètres qui séparaient le hangar où elle était jusque là installée des abords immédiats du bâtiment du Megajoule.
Et hier, en tout début d'après-midi, les préparatifs du levage ont commencé. Des opérateurs hissés par des bras télescopiques sont allés fixer d'énormes manilles reliant les élingues de la grue à de solides oreilles implantées sur la paroi de la sphère. Il était un peu plus de 15 h 30 lorsque la grue est entrée en action. De facon presque imperceptible, la sphère a décollé du sol, avant de s'élever très progressivement dans les airs.
Une fois arrivée au dessus du niveau du bâtiment, l'engin a effectué une rotation à 180 degrés pour placer la future chambre d'expérience au dessus du trou de 16 mètres de diamètre laissé libre à cet effet dans le toit du bâtiment. Puis la sphère, soutenue par ses élingues, est redecendue avec la même lenteur sur 25 mètres, avant d'être délicatement déposée sur le grand piédestal qui avait été construit à son intention au centre du hall d'expérience.
Des opérateurs installés au sol ont aidé manuellement à placer la sphère sur son support, avec une précision de l'ordre de 1,5 centimètres par rapport aux spécifications. Pendant l'essentiel de l'opération, le grutier commandait en aveugle le déplacement de son engin, dont la cabine était installée à l'extérieur du bâtiment. Mais il était guidé par un responsable installé sur le toit, puis dans le hall d'expériences.
Un travail de plusieurs années. Descendu de la région parisienne, Jean-Michel Chaput, chef du projet Mégajoule partageait sa satisfaction avec Pierre Bouchet, patron du centre du Barp, et Laurent Schmieder, qui pilote sur place le chantier depuis des années.
L'installation de la sphère est le fruit de plusieurs années d'un travail mené d'abord par les concepteurs puis par la société Cegelec. Celle-ci a fait construire en Provence les six sections qui composaient la sphère, trop volumineuse pour voyager sous sa forme finale. Il a fallu ensuite près de deux ans aux équipes de Cegelec pour souder ces gros quartiers d'orange, puis pour pratiquer sur la sphère, avec une extrême précision, les ouvertures destinées au passage des faisceaux laser et deq capteurs destinés à mesurer les nombreux paramètres dont les équipes du CEA auront besoin dans le cadre de leurs expériences (lire l'encadré).
Certaines de celles-ci feront règner pendant quelques milliardièmes de secondes une température de plusieurs millions de degrés à l'extrême coeur de la sphère. Il vaut donc mieux qu'elle soit épaisse et étanche !

Reportage photos : http://special.sudouest.com/album.php3?id_document=3954

Actions contre les armes nucléaires illégales en Europe
Des centaines de personnes convergent vers le centre nucléaire d'Aldermaston


Photo : Greenpeace UK

Des pacifistes venus de toute l'Europe du Nord à l'appel de Greenpeace et de Block the Builders ont participé hier à une inspection citoyenne de masse du laboratoire de fabrication des têtes nucléaires d'Aldermaston, en Grande-Bretagne. Au moment où Tony Blair s'apprête à imposer la construction de nouveaux sous-marins et de nouveaux missiles Trident afin d'adapter ses armes nucléaires à la nouvelle logique de la guerre préventive à l'arme nucléaire, il est remarquable de voir que l'opposition pacifiste ne faiblit pas : 400 inspecteurs citoyens ont ainsi perturbé pendant plusieurs heures le fonctionnement normal d'Aldermaston ce lundi 27 novembre.
Quelques pacifistes français avaient fait le déplacement pour témoigner de leur solidarité envers les britanniques et du refus commun de voir les mini-bombes nucléaires d'attaque développées en France et en Grande-Bretagne. Le missile Trident que Tony Blair veut construire sera en effet porteur de mini-bombes nucléaires construites à Aldermaston. Exactement comme le futur missile M51 français sera porteur des mini-bombes nucléaires construites au Laser Mégajoule (Bordeaux / Le Barp) et à Valduc (Dijon).
Source : Collectif contre le M51 - 28 Nov.2006


Une équipe avait fait le déplacement depuis la France

Hundreds converge on nuclear bomb facility at Aldermaston : Photos et videos sur le site de Greenpeace UK

Actions against illegal nuclear weapons across Europe : D'autres actions à travers l'Europe

 

 

 

D'autres photos de l'inspection citoyenne du 9 Novembre au CELM

Ces photos ont été prises par un des groupes de militants qui sont entrés dans le Centre d'essais de missiles le 9 Novembre 2006.
Un site de lancement de missiles sans surveillance...
Cette photo du premier lancement du M51 a été prise de l'intérieur du site.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" soutient les militants qui refusent le fichage ADN

Le Réseau "Sortir du nucléaire" soutient les militants (anti-nucléaires, anti-OGM, anti-nanotechnologies, etc) qui refusent le fichage ADN que les autorités tentent de leur imposer. C'est en particulier le cas de Benjamin Deceuninck, faucheur d'OGM, dont le procès en appel se tient le 28 novembre 2006 à 8h30 à Nîmes (*), mais les cas comparables se multiplient.
La mise en place du Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG), sous prétexte de lutter contre l'insécurité, a pour but de ficher tous les opposants sociaux ou politiques aux gouvernants en place. C'est un très grave danger pour les libertés fondamentales.
Mis en garde à vue par la DST le 16 mai dernier dans une affaire de secret-défense, un porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire" a refusé le prélèvement ADN que la police a tenté de lui imposer. Curieusement, il n'a pas été poursuivi pour ce refus, mais de nombreux militants n'ont pas cette chance et sont menacés d'un an de prison plus de lourdes amendes pour le seul fait de refuser le prélèvement ADN.
Avec le fichage ADN, la biométrie, les nanotechnologies, c'est une société totalitaire qui se met insidieusement en place et, sans surprise, les industriels du nucléaire (en particulier le Commissariat à l'énergie atomique) sont en pointe dans ce processus liberticide.
Mobilisons-nous, tant qu'il est encore possible d'arrêter la mise en place d'une société totalitaire.

(*) Proces en appel de Benjamin Deceuninck pour refus de fichage ADN : rassemblement le mardi 28 novembre à partir de 8h devant le tribunal de Nîmes
Le site refuse ADN : http://refusadn.free.fr
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 762 associations
Communiqué du jeudi 23 novembre 2006

ITER : l'arnaque
Le Réseau "Sortir du nucléaire" publie sept fiches thématiques sur ITER

Face à la propagande et la désinformation mises en œuvre par le pouvoir français et européen concernant le réacteur nucléaire ITER, le Réseau "Sortir du nucléaire" publie ce jour sept fiches thématiques pour faire connaître la vérité.

Ce dossier, baptisé "Iter : l'arnaque", comprend les fiches suivantes :
1) ITER ne produira pas d'électricité
2) ITER produira des déchets nucléaires
3) ITER mettra les riverains en danger
4) ITER : un projet destructeur d'emplois
5) ITER et le Mégajoule : doublon injustifié
6) Cadarache : séismes et danger plutonium
7) ITER : la démocratie irradiée

ITER : l'arnaque - Fiche 1
ITER ne produira pas d'électricité

Le réacteur ITER ne produira jamais d'électricité : tout à fait officiellement, le seul but visé par les scientifiques est d'essayer de maîtriser une réaction de fusion nucléaire pendant… 400 secondes. (voir preuve sur le site web officiel de propagande : www.itercad.org/intro_fr.html )
Les lignes électriques THT (Très haute tension) qui vont relier Iter au réseau EDF vont être construites uniquement pour alimenter ITER en électricité.
Si la désinformation reste aussi puissante qu'actuellement, des dizaines de milliards d'euros seront à nouveau gaspillés pour un "Iter2", un "Iter3", etc, et peut-être un jour un "IterX" qui, dans 100, 150 ou 200 ans, essaiera de produire de l'électricité.
Or, tout le monde sait bien que le pétrole et l'uranium seront épuisés dans 50 ans maximum. Iter est donc une erreur majeure d'investissement : il faut mettre immédiatement l'argent dans les plans d'économies d'énergie et de développement des énergies renouvelables.

ITER : l'arnaque - Fiche 2
ITER produira des déchets nucléaires

Contrairement à ce qu'affirme la propagande officielle (une énergie "propre et illimitée"), le réacteur ITER produira des déchets nucléaires.
Le Prix Nobel de physique 2002, le japonais Masatoshi Koshiba, a expliqué dès le 10 mars 2003 dans une lettre envoyée au premier ministre Koizumi que :
- "Le réacteur nucléaire ITER, qui brûle du tritium, est extrêmement dangereux du point de vue de la sûreté et de la contamination de l'environnement"
- "Les neutrons qui seront produits dans ITER ont une énergie plus de dix fois supérieure à celle d’un réacteur de fission et la radioactivité des murs du dispositif et des matériaux de construction produiront 40.000 tonnes de déchets nucléaires."
Ces déchets resteront dangereux pendant plusieurs centaines d'années. C'est certes moins long que pour la fission nucléaire, mais les déchets nucléaires d'ITER seront eux aussi légués aux générations futures. C'est inacceptable.

ITER : l'arnaque - Fiche 3
ITER mettra les riverains en danger

Contrairement à ce que prétend la propagande officielle (une énergie "sure et propre"), le réacteur ITER mettra en danger les riverains, c'est-à-dire les habitants de la région PACA si Iter est construit à Cadarache.
Le Prix Nobel de physique 2002, le japonais Masatoshi Koshiba, a expliqué dès le 10 mars 2003 dans une lettre envoyée au premier ministre Koizumi que :
- "Le réacteur nucléaire fondé sur ITER, qui brûle du tritium, est extrêmement dangereux du point de vue de la sûreté et de la contamination de l'environnement"
- "Les 2 kg de tritium qui circuleront dans ITER pourraient tuer 2 millions de personnes. Le flux de radiations de 2 kg de tritium est pratiquement du même niveau que celui produit par l'accident de Tchernobyl."
Le Réseau "Sortir du nucléaire" fait plus confiance au Prix Nobel de physique 2002 qu'aux allégations des politiciens français et japonais.

ITER : l'arnaque - Fiche 4
ITER : un projet destructeur d'emplois

Contrairement à ce que prétend la propagande officielle, le réacteur ITER est destructeur au niveau de l'emploi.
En effet, avec les sommes pharaoniques prévues pour construire ITER, il est possible de créer et pérenniser environ 100 fois plus d’emplois.
Qui plus est, il s'agirait d'emplois ayant une véritable utilité sociale : par exemple dans l’éducation, la santé, et particulièrement dans les énergies renouvelables.
De plus, ces emplois (et les taxes professionnelles associées) seraient harmonieusement répartis sur le territoire et non pas concentrés comme c'est toujours le cas dans le nucléaire.
Par ailleurs, les emplois prévus en région PACA sont principalement des "déplacements d'emplois" : de nombreux scientifiques du CEA vont quitter la région parisienne pour s'installer près d'Iter. Où est le progrès ?

ITER : l'arnaque - Fiche 5
ITER et le Mégajoule : un doublon injustifié

La France a commencé à construire au Barp (Gironde), à 20 km de Bordeaux, le Laser Mégajoule. Tout aussi gigantesque l'un que l'autre, ITER et le Mégajoule sont l'objet d'un double emploi injustifié.
Ces deux installations visent l'une comme l'autre à tenter de maîtriser la fusion nucléaire*, respectivement par la voie du "confinement magnétique"et celle du "confinement inertiel". Or :
- aucune évaluation n'est faite des réelles chances de succès (d'ailleurs infimes) de ces deux options.
- aucune expression démocratique n'est possible pour les citoyens à qui il n'est pas demandé s'ils veulent financer réellement ces deux installations, ou une seule, ou… aucune !
La démocratie est une fois de plus bafouée et… irradiée.
* Le Laser mégajoule est officiellement présenté comme indispensable pour le maintien des bombes atomiques françaises, mais :
- les autres pays possédant la bombe atomique se débrouillent (hélas) très bien sans avoir de Mégajoule, lequel n'est donc aucunement indispensable.
- Le CEA met actuellement en place des équipes mixtes "Iter/Mégajoule" ce qui confirme bien le double emploi de ces installations.

ITER : l'arnaque - Fiche 6
Cadarache : séismes et danger plutonium

La Provence est connue pour sa haute sismicité (*). Or, le site nucléaire de Cadarache comprend des installations à “tenue au séisme insuffisant” … mais qui vont fonctionner jusqu’en 2015 ! (**) Or, plusieurs contiennent du plutonium, le pire des poisons.
Si un séisme important se produit, la zone de Cadarache pourrait être évacuée et le réacteur ITER abandonné… quand bien même il aurait, lui, résisté au séisme !

(*) http://sismalp.obs.ujf-grenoble.fr/cases/ListeHistoriques.html
(**) Extrait d’un document de l’Autorité de sûreté nucléaire :
www.asn.gouv.fr/regions/marseille/cadarache2000.pdf
Le Centre CEA de Cadarache est implanté dans une zone présentant un risque sismique significatif (…) 6 installations du Centre devront être arrêtées pour tenue au séisme

ITER : l'arnaque - Fiche 7
ITER : la démocratie irradiée

La décision du pouvoir français et européen d'accueillir le réacteur ITER à Cadarache est un véritable coup de force antidémocratique.
A aucun moment les citoyens français, et de façon générale européens, n'ont été consultés pour savoir s'ils voulaient financer massivement une expérience aussi controversée qu'Iter.
Le "débat public", organisé après les prises de décision, a été une parodie de démocratie jouée... devant les représentants du Commissariat à l'énergie atomique, transportés en bus à chaque étape pour tenter (vainement) de remplir les salles.
Les contribuables européens en général, et français en particulier, vont aussi financer, outre ITER, les dédommagements substantiels offerts au Japon pour obtenir son désistement.
Par ailleurs, le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle qu'un accord international n'entre en vigueur que lorsqu'il a été ratifié par un certain nombre de pays signataires.
Bien entendu, la ratification se fera facilement dans certains pays où le pouvoir est autoritaire voire dictatorial (Chine, Russie). Par contre, il est clair que la ratification de l'accord sur Iter n'ira pas de soi dans certains pays et en particulier aux USA : même s'il ne s'agit (hélas) pas de positions antinucléaires, le Sénat des USA semble extrêmement réticent par rapport à Iter.
David Goldston, leader des membres de la Commission scientifique du Congrès, a confié en mai 2005 à la revue New Scientist : "La participation des Etats-Unis dans le projet ITER est peu vraisemblable."
Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce un "arrangement" (*), que la France entend faire signer demain par les différents pays, qui permettrait aux autorités de démarrer les travaux dès la signature de l'accord sans attendre le terme des processus de ratification.
Cette manœuvre, vraisemblablement illégale (le Réseau "Sortir du nucléaire" étudie la possibilité d'une action en justice), est aussi irresponsable dans la mesure où la défection de certains pays comme les USA remettrait en cause l'existence même du projet Iter ou, au "mieux", augmenterait de manière significative la contribution financière de la France, pourtant déjà énorme.
Pourquoi donc commencer à l'avance des travaux qui peuvent se révéler totalement inutiles ? Les autorités françaises ne sont-elles pas aveuglées par ce réacteur virtuel qu'elles continuent à comparer, de façon ridicule, à un soleil "mis en boite" ?

(*) Cette close a été baptisée "arrangement" par les autorités elles-mêmes. Voir ici :
http://www.assemblee-nationale.fr/12/europe/c-rendus/c0177.asp

Réseau "Sortir du nucléaire" - Mardi 21 novembre 2006

Les inspecteurs citoyens s'invitent au Centre d'essais de lancement de missiles

Le 9 novembre 2006, plusieurs petits groupes d'inspecteurs citoyens entraient dans le Centre d'essais des Landes, en vue d'empêcher le premier tir du missile M51.

Après un trajet dans les bois, une simple pancarte "Passage interdit" à soulever, et les voilà dans le centre, sans rencontrer aucune surveillance.
(Images : France 3 et M6)
 

Dissuasion : le M51 entame ses essais


(Photo du lancement du M51, DGA, 9 Nov. 2006)

Technologie - 17 novembre 2006 - Air & Cosmos
Un premier tir sans faute qui valide les options prises en 1996 d'un programme d'essais restreint.

9 h 49, ce 9 novembre 2006. Sur le pas de tir du CELM (Centre d'essai de lancement des missiles) à Biscarosse, les quelque 50 tonnes du M51 s'ébranlent dans un bruit de fureur pour un vol inaugural qui va envoyer le missile sur une trajectoire balistique à 1.000 km d'altitude avant de retomber avec son cortège de charges à l'autre bout de l'Atlantique, au large des côtes américaines, soit à quelque 6.000 km de son point de départ.
Des charges totalement factices, qui n'ont des futures charges opérationnelles du M51 que l'encombrement et la masse. A leur bord, aucun composant nucléaire, bien sûr, mais toute une batterie d'instruments de mesure et de retransmission pour que les radars de télémesures du bâtiment "Monge" dépêché sur place puissent analyser leur comportement sous toutes les coutures, pendant le transport, mais aussi après l'éjection.

Un vol de quinze minutes
Au total, l'essai ne dure pas plus d'une quinzaine de minutes avec une vitesse de rentrée dans l'atmosphère qui atteint un Mach à deux chiffres. Quinze brèves minutes d'un vol, qualifié de parfaitement nominal par les services officiels chargés de contrôler l'essai, et qui viennent couronner autant d'années de gestation de ce futur vecteur de la force océanique stratégique. Le M51, qui est appelé à équiper en 2010 le nouveau sous-marin nucléaire lanceur d'engins le "Terrible" à son entrée en service, puis à remplacer l'actuel missile M45 sur les sous-marins le "Triomphant", le "Téméraire" et le "Vigilant", a en effet été lancé en 1992 sous l'appellation M5.
Quatre ans plus tard, le programme prenait son nom actuel en voyant abaissées certaines de ses spécifications les plus coûteuses. La nouvelle appellation visait à traduire à la fois le changement de définition de la menace après la disparition du pacte de Varsovie et les efforts budgétaires demandés à la Défense. Mais, au final, les économies réalisées toucheront moins la définition du missile que celle de son environnement logistique à l'île Longue.
A l'issue des études de faisabilité et de conception, le développement des prototypes était lancé en 2000 et la production de série en 2004, pour aboutir à ce premier tir en cette fin de 2006.

Fossé. Le fossé entre les générations technologiques du M45 et du M51 est comparable à celui qui sépare les lanceurs civils Ariane 4 et 5, même si, visuellement, la différence est beaucoup moins frappante et pouvait difficilement l'être, puisque les formes générales des deux missiles sont contraintes par les tubes de lancement des sous-marins. Seule différence qui saute aux yeux : le profil de coiffe du M51 est plus trapu que celui de ses prédécesseurs. Ce choix offre un meilleur coefficient hydrodynamique du missile à l'éjection. Il a été rendu possible grâce à l'ajout d'un mât télescopique qui se déploie au sommet de la coiffe après la sortie de l'eau et permet, une fois que les vitesses supersoniques sont atteintes, de dévier l'onde de choc et de réduire la traînée du missile dans l'atmosphère.
Avec une masse maximale au décollage pouvant atteindre 56 tonnes, lorsqu'il emporte ses six têtes nucléaires TN75 et leur cortège de leurres, le nouveau missile balistique est cependant 70 % plus lourd que le M45. Il présente un diamètre plus généreux (2,3 m au lieu de 1,93 m) et une hauteur légèrement supérieure (12 m contre 11 m).
Son premier étage, d'une masse de 35 tonnes, pèse à lui seul un peu plus que les trois étages réunis d'un M45 (33 tonnes). La fabrication du M51 est, elle aussi, radicalement différente. Les corps des propulseurs protégés de ses deux premiers étages sont en carbone, alors que le premier étage est métallique sur le M45 et que le deuxième est réalisé en Kevlar. Ce choix de matériau permet à la fois de réduire la masse et de gagner quelques millimètres sur l'épaisseur des enveloppes. Lesquels sont mis à profit pour stocker encore un peu plus de propergol.

Electromécanique. Les actionneurs de tuyères, hydrauliques sur le M45, sont remplacés par des actionneurs électromécaniques à entraînement direct, sur les propulseurs des trois étages, mais aussi sur le dispositif d'injection des têtes nucléaires. La solution est à la fois plus légère, moins encombrante et moins onéreuse dans le temps, puisqu'il n'y a plus d'entretien particulier sur ces pièces. Ces composants sont réalisés en coopération entre Thales et une société américaine, Goodrich, qui a conçu et produit ces actionneurs dans ses établissements français.
Conséquence de l'ensemble de ces choix technologiques, la portée ou la charge utile (au choix) sont pratiquement doublées. Le M51 conservant, pour le moment, les six charges TN75 du M45, le gain de performance est mis au profit de la portée, classifiée, mais dont on estime qu'elle dépasse les 9.000 km.
Les sauts de génération réalisés par l'électronique entre les deux générations de missiles ont plaidé pour un remplacement complet de la case à équipements. Une nouvelle centrale inertielle figure donc sur le M51. Mais, vu le temps de vol plus long du M51, on lui a ajouté un capteur de visée stellaire qui permet de recaler la centrale et préserve la précision terminale du missile. Au passage, on notera que la présence de cet équipement à bord du missile lève des contraintes jusqu'ici très lourdes sur la qualité de navigation du sous-marin au moment du tir.
Pour un premier tir d'une nouvelle génération de missile balistique, l'essai du M51 était particulièrement complet, puisqu'il a permis, en une seule fois, de vérifier le bon enchaînement des allumages des trois étages et l'injection des charges instrumentées sur leur trajectoire de rentrée atmosphérique qui a pu être suivie par les radars du "Monge". Sur la génération précédente du M4, plusieurs essais séparés avaient été nécessaires pour parvenir au même stade de validation. Sous la coiffe, une des charges était remplacée par un dispositif de vidéotransmission destiné à étudier le comportement de la partie haute du missile en vibrations et au moment des largages de charges.

Moins de dix tirs seront nécessaires
Même s'il appartient au domaine sanctuarisé de la dissuasion, le programme M51 n'a pas été épargné par les étalements et réductions budgétaires. Au lancement du programme en 1996, la date de 2008 avait été retenue pour sa livraison. Elle avait été anticipée de deux ans afin de faire coïncider la mise en service du missile et celle du "Terrible" et éviter ainsi un chantier coûteux d'adaptation de ce sous-marin. Quelques régulations budgétaires plus tard, les deux programmes ont finalement été retardés de deux ans. Mais le principe de la mise en service simultanée des deux équipements a été maintenu.
Mis à part cela, tout le programme d'essais a été fortement rationalisé. Alors que 34 tirs de développement avaient été nécessaires pour la génération M4, le programme M51 prévoit un nombre d'essais "probablement inférieur à dix". Les progrès de la simulation et des tirs nettement plus instrumentés qu'auparavant ont permis de diviser par quatre le nombre des essais sans compromettre le niveau de qualification et de définition du système, sûreté nucléaire oblige.
Autre innovation dans le programme d'essais, l'abandon des tirs depuis un sous-marin. Les tubes du "Gymnote", un sous-marin déclassé utilisé pour les précédentes générations de missiles, avaient un diamètre insuffisant pour accueillir le M51. On a donc séparé les problématiques du tir en immersion pour les explorer sur des bancs séparés.

Chasse. A commencer par les essais de chasse, consistant à valider la membrane de protection sur le tube lance-missiles du sous-marin et, concernant le missile proprement dit, à vérifier la conception de son ensemble arrière lors de la sortie du tube, ainsi que sa tenue aux turbulences hydrodynamiques qui peuvent influencer la portion sous-marine de sa trajectoire. Pour ces essais, on a construit un caisson submersible, le "Cétacé", qui a été utilisé en rade de Toulon, à partir de 2003, avec une maquette non propulsée du missile à l'échelle un. Parallèlement, les aspects spécifiques au tir en déplacement ont été validés sur un modèle réduit de sous-marin au bassin d'essais de carènes de Val-de-Reuil, en Seine-Maritime.
Les exigences de la sûreté nucléaire
Après un deuxième tir sur socle, programmé l'an prochain pour valider les interfaces entre le missile et ses têtes, viendra en 2008 le premier tir réel en immersion pour lequel une piscine de 100 m de profondeur a été creusée à proximité du pas de tir M51 à Biscarosse. L'étape des tirs en piscine représente un surcroît de précautions, toujours imposées par la sûreté nucléaire, et vise à connaître avec précision les phénomènes accompagnant l'allumage du propulseur du missile sous l'eau quand il n'est encore qu'à quelques mètres du sous-marin.
En 2009 viendra le premier tir de "synthèse", ainsi appelé parce qu'il reproduit toutes les conditions physiques d'un tir opérationnel et qu'il autorisera formellement son utilisation à partir d'un sous-marin nucléaire. Le développement s'achèvera en 2010 par un ultime tir d'acceptation, effectué enfin à partir du sous-marin le "Terrible" et impliquant toute la chaîne de commandement opérationnel, de l'Elysée jusqu'à l'équipage du sous-marin.

Force de frappe et préparation du futur
Dans sa première configuration opérationnelle, le M51 reprendra les têtes TN75 qui équipent actuellement le M45. Vers 2015 viendra le moment de renouveler ces têtes par les futures TNO (Têtes nucléaires océaniques). La France ayant décidé en 1996 l'arrêt total des essais nucléaires, ces nouvelles têtes auront été entièrement mises au point par la simulation et notamment à l'aide du laser Mégajoule qui doit entrer en service à Bordeaux en 2011.
La conception de ces têtes est donc qualifiée de "robuste". Ce qui signifie qu'à puissance égale des marges auront été prises pour garantir leur fiabilité au cours du temps et elles seront vraisemblablement un peu plus lourdes et plus encombrantes. Des adaptations seront donc nécessaires pour les logiciels de pilotage du missile ainsi que pour les structures recevant ces charges dans la partie haute du missile. Le contrat d'intégration de ces nouvelles têtes devrait être notifié à EADS, maître d'oeuvre du programme, d'ici la fin de l'année.
Egalement vers la fin de l'année devrait être notifié le contrat de démonstrateur de troisième étage de missile balistique que le ministre de la Défense avait annoncé à l'été 2005. Par le biais de ce contrat, Jean-Christophe Cardamone, chef du programme M51, explique que la Délégation générale pour l'armement ne cherche pas à poursuivre une course sans limite aux performances.
La problématique est plutôt de préserver les compétences industrielles dans des domaines très critiques et surtout d'explorer quelques technologies de rupture pouvant être prêtes à l'horizon 2020-2025. Cette échéance a été choisie parce qu'elle correspond à une date probable de modernisation à mi-vie du parc de M51. Mais il s'agit aussi, pour les services officiels, d'être prêt à formuler des propositions techniques en cas de réorientation de la posture de dissuasion qui aurait été demandée entre-temps par l'échelon politique.
Côté industriel, chez EADS et au G2P (Groupement d'intérêt économique réunissant Snecma Propulsion Solide et Snpe), on se verrait bien développer un troisième étage de M51 dans lequel le carbone-carbone remplacera entièrement les enveloppes en Kevlar actuelles, mais aussi les structures métalliques qui supportent l'avionique et le dispositif d'injection des charges nucléaires. Les industriels proposent également d'explorer les techniques de vannage de gaz qui permettent de moduler en vol la poussée des propulseurs à ergols solides et d'optimiser encore un peu plus la trajectoire de rentrée des charges.

Nanotechnologies : Le Réseau "Sortir du nucléaire" soutient les manifestants anti-Minatec (CEA) jugés le 20 novembre 2006 à Grenoble

Le Réseau "Sortir du nucléaire" soutient les manifestants qui vont être jugés le 20 novembre 2006 à Grenoble suite à la manifestation du 1er juin 2006. Ce jour là, les autorités françaises ont inauguré le Minatec, "premier pôle européen pour les nanotechnologies", dirigé par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
Le Réseau "Sortir du nucléaire" était représenté dans la manifestation par son porte-parole Stéphane Lhomme. Ce dernier a pu constater que ce sont les forces de police qui ont littéralement attaqué les manifestants, qui plus est avec la plus grande violence.
Il est donc véritablement choquant que ce soient des manifestants qui soient aujourd'hui trainés devant les tribunaux.
Avec les essais nucléaires, le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) a contaminé la planète, les populations d'Algérie et du Pacifique, et même ses propres salariés (les "vétérans du CEA") dont les survivants tentent encore aujourd'hui d'obtenir réparation en justice.
Avec le nucléaire dit "civil" (alors qu'il mène toujours aux bombes atomiques), le CEA contamine la planète (déchets nucléaires) et se fait attribuer d'immenses sommes d'argent public qu'il détruit consciencieusement dans des projets aussi dangereux qu'inutiles (Mégajoule, Iter, supposée "génération IV", etc.)
Aujourd'hui, sous prétexte de révolutionner la vie des citoyens (qui ne lui ont pourtant rien demandé), le CEA met au point les nanotechnologies et ses applications totalitaires : contrôle électronique via les puces communiquant par radio, mini-capteurs, systèmes biométriques, caméras "intelligentes", implants sous-cutanés, poussières de surveillance, objets espions...
Mobilisons-nous, tant qu'il est encore possible d'arrêter la mise en place d'une société totalitaire.

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Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 762 associations - Communiqué du jeudi 16 novembre 2006

Le monde en voie de nucléarisation rapide

En défiant avec un certain succès la communauté internationale, l'Iran et la Corée du Nord ont incité nombre de pays à se lancer dans la course nucléaire.

Le Figaro - 13 novembre 2006 - Maurin Picard
L'Iran, toujours déterminé à développer son programme d'enrichissement d'uranium en installant 3 000 centrifugeuses d'ici à mars 2007, donnera une réponse « destructrice » à toute attaque israélienne contre ses sites nucléaires. Cette menace a répondu hier à celle de l'État hébreu, qui avait envisagé l'éventualité d'une « option militaire », faute de pouvoir arrêter, par la négociation, le programme nucléaire militaire iranien.
Celui-ci, de fait, se poursuit, la Russie et la Chine s'opposant, au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, à de trop sévères sanctions contre Téhéran. Samedi à Moscou, Ali Larijani, le négociateur iranien sur le nucléaire, a par avance laissé entendre que son pays pourrait rompre tout lien avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), si une ferme résolution était adoptée. De son côté, la Corée du Nord, qui a expulsé les inspecteurs de l'AIEA en décembre 2002 et rejeté le traité de non-prolifération (TNT) en janvier 2003, a procédé à son premier essai nucléaire souterrain le 9 octobre dernier.
LA GUERRE froide est terminée depuis quinze ans, mais le concept de dissuasion nucléaire ne s'est jamais aussi bien porté. Alors que tous les experts prédisaient, après l'effondrement de l'empire soviétique, la désuétude prochaine de l'arme atomique, le plus puissant engin de destruction jamais imaginé par l'homme, la période actuelle d'anarchie internationale démontre l'inanité de ces prédictions. Outre les États-Unis, seule superpuissance réelle de la planète, on assiste à une « multipolarisation » croissante des relations internationales et à l'émergence d'un certain nombre de puissances « moyennes », aux ambitions régionales voire mondiales, comme l'Inde, le Pakistan, l'Iran, le Brésil, la Turquie ou encore l'Arabie saoudite.
Nouvelles ambitions égyptiennes. Cette géopolitique de plus en plus complexe bouscule l'ordre ancien établi par le traité de non-prolifération (TNP) qui, en 1970, fixait à cinq le nombre d'États autorisés à posséder le feu nucléaire : les États-Unis, l'URSS, la Chine, la France et la Grande-Bretagne. Il incitait ces pays à s'engager dans un désarmement général et à interdire ce « club atomique » très fermé à de nouveaux membres éventuels.
Trente-six ans plus tard, l'échec est manifeste sur les deux tableaux. Il existe près de 30 000 ogives nucléaires sur Terre - de quoi la réduire cent fois en poussières d'étoiles. Les « Cinq Grands » n'ont fait aucun effort pour désarmer. De nouvelles puissances nucléaires « renégates » sont apparues, se rebellant contre l'ordre immuable imposé par le TNP. L'Inde et le Pakistan ont fait exploser leur première bombe atomique en 1998, la Corée du Nord et l'Iran s'approchent de cet objectif. Nombre de pays, guère intéressés par l'arme nucléaire et son « pouvoir égalisateur », selon l'expression de Lucien Poirier, théoricien français de la dissuasion, se montrent soucieux de cette évolution et s'interrogent sur leur doctrine stratégique, ne serait-ce que pour protéger leurs intérêts face à des voisins aux ambitions subitement démesurées.
Le Japon, Taïwan et la Corée du Sud veulent se prémunir face à la Corée du Nord, qui a procédé à un essai nucléaire souterrain le 9 octobre dernier. La Turquie s'inquiète des desseins nucléaires iraniens, tandis que six pays arabes ont carrément franchi le pas : le 3 novembre dernier, l'Algérie, l'Égypte, le Maroc, la Tunisie, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite ont annoncé leur intention de se doter d'un programme nucléaire civil. Bien que le droit international les autorise parfaitement à vouloir user de l'atome pour développer leur production nationale d'énergie, beaucoup de circonspection entoure ce regain d'intérêt soudain et collectif pour le nucléaire, qui pourrait dissimuler la volonté de se préparer à contrer, le jour venu, la menace perse avec une « bombe atomique arabe ».
Si l'Égypte et les pays d'Afrique du Nord peuvent justifier leur faim énergétique, l'argument est moins pertinent pour l'Arabie saoudite, assise sur de gigantesques réserves d'hydrocarbures. Mais il n'y a pas que Riyad. Au Caire, le président Hosni Moubarak vient d'annoncer qu'il était temps d'engager « un sérieux débat » autour du nucléaire. L'Égypte, signataire du TNP, avait renoncé en 1986 à un programme nucléaire lancé par le président Nasser dans les années cinquante. La catastrophe nucléaire de Tchernobyl avait refroidi ses intentions. Considérant l'Égypte comme un allié majeur au Moyen-Orient, les États-Unis disent soutenir cette initiative. Il ne fait cependant pas mystère que le pouvoir égyptien s'inquiète des ambitions nucléaires de Téhéran, au même titre qu'Ankara et Riyad. Pour ne rien arranger, les États-Unis soutiennent officiellement les nouvelles ambitions nucléaires civiles égyptiennes, indiennes ou encore brésiliennes, au grand dam de Téhéran, qui y voit la preuve d'une politique de « deux poids, deux mesures » de la part des Occidentaux, prêts à fermer les yeux en faveur de régimes « amis ».
L'échec des organisations internationales. Cette course larvée aux armements nucléaires a depuis longtemps sonné le glas du TNP. D'une manière générale, les mécanismes internationaux de contrôle des armements, imaginés durant la guerre froide, ont failli. Ce constat est valable pour l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dont le double mandat était de veiller au respect du TNP et de soutenir les États désireux de développer un programme nucléaire civil.
De par sa nature « duale », à la fois civile et militaire, la technologie nucléaire permet à tout État maîtrisant l'ensemble du cycle de l'atome d'adapter sans trop de problèmes, le jour venu, son programme civil à des desseins militaires. Qualifié d'« énergie du futur », face à l'épuisement annoncé des réserves mondiales de pétrole, instrument de souveraineté nationale plus incontournable que jamais, ouvertement convoité par des groupes terroristes infra-étatiques, le nucléaire porte en soi les germes d'une plus grande instabilité planétaire.

Source : Le Figaro / Sortir du nucléaire

Le secret défense brandi pour éviter l'expertise

CEA-CESTA -- L'expertise de radioactivité du Barp et de Saugnac-et-Muret pourrait se faire l'an prochain... Sous contrôle

Sud Ouest 13 Nov. 2006 - Sabine Menet
« Ils se conduisent comme des gens qui ont quelque chose à cacher ». Mardi, en fin de matinée, à l'issue de la réunion à Arcachon de la commission locale d'information (CLI) auprès du CEA-Cesta (1) Stéphane Lhomme, de l'association Tchernoblaye et représentant du réseau national Sortir du Nucléaire, ne mâche pas ses mots. « Cela fait deux ans que nous demandons qu'une expertise de radioactivité soit réalisée sur les deux sites du Barp et de Saugnac-et-Muret (Landes). Deux ans que nous attendons et que, si radioactivité il y a, les ouvriers travaillant sur le laser Mégajoule y sont exposés. » Et Stéphane Lhomme de rappeler que le principe même de cette expertise avait été acté en juin 2005, lors d'une précédente CLI, par la voix même de Serge Durand, l'ancien directeur du CEA-Cesta. « Et c'est seulement aujourd'hui (mardi, NDLR) que l'on nous annonce que le DSND, le délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la défense (2) a refusé de procéder à tout contrôle sur le site du laser Mégajoule. Sa raison ? Le secret défense. Comme si en remuant un peu de terre on allait nuire à la sûreté nationale... » Ce que veut surtout remuer le militant antinucléaire c'est le terrain d'expérimentation extérieure que le CEA-Cesta possède sur les communes de Belin et du Muret. Et qu'il a utilisé dans les années 60,70 et 80 pour procéder à des « tirs froids » (explosion de charges ne contenant pas de matières fissiles mais des métaux lourds : uranium appauvri, plomb, cuivre). Autre élément en ligne de mire : les lâchers d'hexafluorure d'uranium contenant de l'uranium faiblement radioactif entre 1984 et 1985.
Méthodologie imposée. Alors que ces expériences sont interrompues depuis longtemps sur le site et que le CEA affirme que celui-ci est exempt de pollutions radioactives et chimiques, le réseau Sortir du nucléaire souhaite qu'une expertise indépendante l'atteste. C'est à cette fin qu'il a proposé l'intervention de la Criirad, un organisme ayant notamment travaillé sur la centrale du Blayais (3). En décembre 2005, le CEA a transmis à la Criirad un protocole scientifique. Lequel, selon la Criirad, « conduit à imposer une méthodologie de travail, tant sur la localisation des points de contrôle que la nature des échantillons ou encore la liste des éléments antinucléides à mesurer » et ne « permettrait pas de répondre aux questions sur l'éventuel impact des activités conduites par le CEA. »
Hier, Pierre Bouchet, l'actuel directeur du CEA-Cesta soulignait : « Nous sommes ouverts à la discussion. Nous allons rendre, pour le premier trimestre 2007, un document récapitulant toutes les mesures environnementales réalisées autour du site et justifiant des points de contrôle. Si par la suite, la Criirad estime nécessaire d'en faire plus, nous en discuterons et définirons ensemble le protocole. »
Pour Philippe Ramon, le sous-préfet du Bassin d'Arcachon et président de la CLI, le principe d'une analyse contradictoire sera donc respecté. Ce qui pour lui constitue la meilleur des garanties. Quant aux militants anti-nucléaires, ils continuent à déplorer que la Criirad ne puisse agir en solo.
(1) Commissariat à l'énergie atomique et centre d'études scientifiques et techniques d'Aquitaine. (2) Pour les installations et activités nucléaires intéressant la défense, les fonctions d'autorisation et de contrôle sont exercées par le DSND. (3) Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité.

Partie de cache-cache avec missile

ARMEMENT/BISCARROSSE (40) - Les pacifistes n'ont pu compromettre, hier, le premier tir du M51


Le tir du M51 le 9 Novembre.
Photo : 7sur7.be

Sud Ouest 10 Novembre 2006 - Jefferson Desport
Si la rumeur enflait de plus en plus ces derniers jours, annonçant le tout premier tir du missile M51 pour cette fin de semaine, les habitants de Biscarrosse (Landes) et des alentours n'ont pas eu besoin, hier, d'attendre la fin de la matinée et la confirmation du ministère de la Défense pour comprendre la nature de la déflagration qui a secoué, quelques heures auparavant, les vitres de leurs maisons. « Ici, nous avons l'habitude des tirs de missiles et d'artillerie. Il y en a toute l'année, si bien qu'on sait les reconnaître », souligne cette habitante. « Mais ce qu'on a entendu là ne ressemblait à rien de connu. C'était un bruit énorme. Plus fort qu'un réacteur. On a vu passer une trace de fumée blanche qui s'est élevée dans le ciel. La trajectoire du décollage était verticale. En fait, on aurait dit une mini-fusée Ariane. Ca ne pouvait être que le nouveau missile. »
En effet, il était aux alentours de 9 h 50, hier, quand le Centre d'essais et de lancement de missiles des Landes (CELM) a officiellement procédé à la mise à feu du M51, une arme dont la particularité, outre son important rayon d'action, est de pouvoir embarquer à son bord de minicharges nucléaires.

Cache-cache.
Reste que si les autorités militaires ne se sont pas étendues davantage sur le résultat de cet essai, ni sur la destination de ce missile vraisemblablement le large de la Guyane , la petite histoire retiendra que ce tir s'est déroulé alors qu'une vingtaine d'individus, la plupart affiliés à des collectifs antinucléaires, s'étaient introduits clandestinement à l'intérieur du CELM. Une action qui, bien entendu, faisait suite à celle du 23 septembre dernier où, là aussi, une trentaine d'activistes s'était amusés à jouer à cache-cache avec les gendarmes.
Mais hier, ces intrus, venus notamment du Tarn et de Picardie, nourrissaient surtout l'idée de faire capoter l'expérience, sinon de la retarder au maximum. Et ce par leur seule présence sur le site. « On ne pensait pas qu'ils maintiendraient le tir sachant que nous étions entrés », insistait Xavier Renou, l'organisateur du grand rassemblement antinucléaire de septembre. « Cette attitude est totalement irresponsable, car ils n'avaient aucune idée de l'endroit où nous pouvions nous trouver. »

Facile. « On est entrés vers 8 heures », raconte Ben, un grand costaud aux cheveux longs. « On n'a pas eu besoin de forcer quoi que soit. En passant par la plage, vous trouvez un passage barré par une simple chaîne et un panneau "entrée interdite". C'est tout. On s'est donc dirigés vers le pas de tir. Et à un moment, on a entendu un bruit énorme, comme une fusée. On s'est dit : "C'est pas vrai, ils ont tiré." On a juste vu les flammes du missile. Tout est allé très vite. »
C'est d'ailleurs tout ce qu'ils verront du tir en particulier et du CELM en général. « Pourtant, on ne s'est pas trop cachés », précise Thierry, un membre de l'expédition. « On n'a pas croisé la moindre patrouille. C'est un peu surprenant. » A moins, bien sûr, qu'il n'y ait eu des consignes en ce sens. Car, du côté du CELM, le message a été clair : personne n'a pénétré à l'intérieur du site. Et en aucun cas le tir n'a été retardé. Pas même de vingt minutes, comme l'affirment les antinucléaires. « En fait », souligne Xavier Renou, « quand ils ont su qu'on était dedans, grâce au fax qu'on leur a envoyé, ils ont dû appeler le ministère de la Défense pour savoir quoi faire. C'est pour ça qu'ils ont perdu un peu de temps. »
Quoi qu'il en soit, hier, à 18 h 30, deux individus affirmaient être toujours à l'intérieur. « On s'est rapprochés du pas de tir », racontaient-ils depuis leur téléphone portable. « On a vu une installation qui ressemble à une rampe de lancement avec, à côté, une grue. On poursuit notre promenade. On devrait se rapprocher du centre de télémétrie. Si on ne se fait pas arrêter, on va essayer de sortir par la porte d'entrée... »

De l'Aquitaine à la Charente, un missile très régional

(Photo du lancement du M51, DGA, 9 Nov. 2006)

Sud Ouest 10 Novembre 2006 - Bernard Broustet
Le nouveau missile M51, destiné à être embarqué d'ici à 2010 sur les sous-marins lanceurs d'engins, se distinguera entre autres par une précision et par une portée (6 000 à 10 000 kilomètres) largement supérieure à celle du M5 actuellement en service.
Le tissu industriel et militaire du Sud-Ouest joue un rôle considérable dans ce programme lancé au milieu de la précédente décennie, et dont le budget s'élève à quelque 9,5 milliards, auxquels il faut ajouter le coût des têtes nucléaires, et celui des sous-marins, qui atteint environ 2,5 milliards pièce. Avant d'être tiré hier matin par le CELM de Biscarrosse, qui le testera à nouveau plusieurs fois d'ici à 2010, le M51 a déjà fait travailler des centaines de personnes dans la région.

Les salariés de la région. La plupart des quelque 1 000 salariés de l'établissement EADS Astrium de Saint-Médard-en-Jalles (33) ont concouru à sa conception. Au sein de l'établissement Snecma Propulsion solide du Haillan, quelque 600 ingénieurs et techniciens ont travaillé sur ses nouveaux moteurs, dont le propergol solide, extraordinairement énergétique, est conçu et fabriqué par l'établissement SME-SNPE de Saint-Médard-en-Jalles.
Avant d'être assemblés sur le missile complet, ces moteurs avaient été testés plusieurs fois à Saint-Jean-d'Illac, sur le site du Caepe, un établissement de la délégation générale pour l'armement spécialisé dans ce genre d'opérations. Quant à l'établissement de Ruelle (Charente) de la société publique DCN, il consacre environ 30 % de son activité au développement de systèmes de haute technologie destinés aux sous-marins qui accueilleront cette arme ultime.

Au Barp. Le premier exemplaire expérimental tiré hier ne contenait évidemment aucune des six têtes nucléaires qu'il est en mesure d'abriter. Mais, dans ce domaine-là aussi, la région joue un rôle crucial. C'est dans le centre CEA-Cesta du Barp (33) qu'ont été conçues les têtes nucléaires des diverses générations de missiles depuis près de quarante ans. Le M51 sera, pour commencer, équipé des mêmes charges que l'actuel missile M5, puis recevra de nouvelles têtes étudiées avec l'aide du futur laser Mégajoule, instrument majeur du système de simulation des essais nucléaires.
Sauf inflexion majeure de la politique de défense nationale, l'activité liée aux missiles devrait se renforcer ces prochaines années au Barp. Il n'en va pas de même pour d'autres établissements comme Astrium ou Snecma Propulsion solide. D'une part, la phase de production en (petite) série du missile demande moins de moyens humains que celle de la conception et du développement. D'autre part, aucun nouveau programme d'une envergure comparable ne risque d'être mis en oeuvre avant des décennies.

Le propulseur de missiles découvert par les inspecteurs citoyens au CELM, signalé dans la commune de Blaye


Détail du propulseur découvert sur place

Communiqué - Collectif contre le missile M51

Bordeaux, le 10/11/2006,

Après une expertise indépendante, réalisée par un spécialiste des propulseurs de missiles, il apparaît que le propulseur découvert par les inspecteurs citoyens hier, au Centre d'Essais et de Lancement de Missiles, n'est pas lié au programme d'essais du missile M51. Les inspecteurs citoyens seront donc contraints de revenir prochainement pour poursuivre l'inspection du site, et tenter d'en ramener la preuve que la France y viole doublement le TNP (Traité de Non Prolifération). Non seulement parce qu'elle ne désarme pas (article 6) mais aussi parce qu'elle développe de nouveaux types d'armes (article 1), les mini-bombes nucléaires d'attaque, dont le programme de missile M51 constitue le socle.

Le propulseur d'un poids de 50 kg, était encore rempli de 40 kg de propergol solide, un carburant particulièrement dangereux. Emprunté dans la zone de sécurité du CELM en soirée, il a été signalé à plus de 100 km de là à la police de la commune de Blaye, vers 20h ce jour (10/11/2006). Le geste renvoie évidemment à la présence nucléaire du Blayais, et au rôle des technologies nucléaires dites civiles, dans la confection des mini-têtes nucléaires qui équiperont les missiles M51.

Le 23 septembre dernier, 39 personnes avaient été arrêtées à l’intérieur du CELM, après que la permission d'inspecter ait été refusée aux élus de la région venus la réclamer. « Avec cette deuxième inspection et les risques pris par les inspecteurs pour dénoncer les provocations nucléaires de la France, on comprend que la détermination à empêcher le développement des missiles M51 et de leurs mini-bombes nucléaires ne fléchit pas » déclare Xavier Renou, porte parole du collectif contre le missile M51.

Pour toute information : Xavier Renou, porte-parole du collectif contre le missile M51 : 06 64 18 34 21.
Pour prolonger : http://www.nonaumissileM51.org

Découverte d'un propulseur au CELM après le tir du M51


Le propulseur découvert sur place

COMMUNIQUE - Bordeaux, 10 Nov. 2006 13h - Lors de l'inspection citoyenne menée hier pendant toute la journée au Centre d'essai de lancement de missiles (CELM, à Biscarrosse), et parce que les autorités ont décidé de procéder au tir du M51 (malgré la présence des inspecteurs), une des équipes a découvert à proximité du pas de tir un propulseur (moteur de fusée) qui pourrait être lié au programme du missile nucléaire M51.

Ce propulseur pourrait constituer la preuve d'une avancée technologique majeure, et parfaitement illégale au vu de l'article du Traité de Non Prolifération (TNP) et des accords diplomatiques de la conférence de révision du TNP en 2000.

Ce propulseur serait rempli de propergol solide, un carburant particulièrement dangereux. Il fait actuellement l'objet d'une expertise indépendante qui déterminera s'il est effectivement lié au programme du missile nucléaire M51. Si tel est le cas, les inspecteurs citoyens remettraient cet élément de preuve à l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) pour l'ouverture de poursuites contre la France.

Pour toute information, image, photo : Xavier Renou, porte-parole du collectif contre le missile M51 : 06 64 18 34 21.
Pour prolonger : http://www.nonaumissileM51.org

Premier tir du missile stratégique M51


Photo DGA 9 Nov. 2006

Essai réussi hier matin dans les Landes. Missile intercontinental, le M51 équipera à partir de 2010 les sous-marins de l'Ile-Longue.

L'armée a procédé jeudi matin au premier tir d'essai du nouveau missile stratégique M51 destiné à équiper les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins basés à l'Ile-Longue. L'essai a été suivi tout au long de sa phase de vol par les moyens d'essais de la Direction générale de l'armement rassemblés au centre d'essai de lancements de missiles de Biscarosse (Landes) et par le bâtiment d'essai et de mesure Monge.

Ce vol expérimental couronné de succès a été effectué, comme toujours, sans arme, c'est-à-dire sans charge nucléaire, et a été « conduit conformément à l'ensemble des engagements internationaux de la France en matière de sécurité, de transparence et de non-prolifération », a précisé le ministère de la Défense dans un communiqué.

Missile intercontinental, le M51 équipera à partir de 2010 les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de nouvelle génération de la Force océanique stratégique française (FOST). Il remplacera le missile M45 dont sont dotés actuellement les quatre sous-marins basés à l'Ile-Longue. D'une hauteur de 12 mètres et d'un poids maximal de 56 tonnes avec ses six têtes nucléaires, le M51 disposera d'une portée sensiblement accrue (de l'ordre de 8 000 km) et d'une précision améliorée par rapport aux M45.

Le ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, s'est félicitée de la réussite du premier tir du missile M51 en rappelant « la nécessité de réaliser ces essais pour valider les performances des futurs missiles de la force océanique stratégique, et franchir ainsi une étape importante dans l'adaptation et la modernisation de notre dissuasion ».
Ouest-France - 10/11/2006

Premier tir d'essai «réussi» du missile stratégique M51


Photos DGA 9 Nov. 2006

L'engin de 56 tonnes équipera les sous-marins nucléaires à partir de 2010.

Libération, par Jean-Dominique MERCHET
QUOTIDIEN : vendredi 10 novembre 2006 - Biscarosse (Landes) envoyé spécial
La France a procédé hier au premier tir d'essai du nouveau missile stratégique M51. «Un succès», s'est réjoui le ministère de la Défense dans un communiqué. A 9 h 52, au milieu des dunes couvertes de pins du Centre d'essais des Landes, un engin de 56 tonnes s'est élevé dans le ciel. Direction l'Atlantique ­ plus précisément un «carreau» au large des côtes américaines ­ qu'il a atteint environ un quart d'heure plus tard, après être rentré dans l'atmosphère à une vitesse de Mach 25.
Ce missile est l'un des principaux programmes d'armement français. L'un des plus discrets, également. Il s'agit de rééquiper, à partir de 2010, les quatre sous-marins nucléaires lance-engins (SNLE) de la Marine nationale avec un missile de portée sensiblement accrue.

Référence. Cette portée est l'un des secrets les mieux gardés de la défense nationale. L'ouvrage de référence, Flottes de combat, avance le chiffre de 9 000 kilomètres. Assez, en tout cas, «pour qu'aucun point important de la planète soit hors de portée», selon l'ingénieur général de l'armement Christophe Fournier, responsable du programme Coelacanthe, la composante océanique de la dissuasion. L'Iran, la Corée du Nord ou la Chine pourraient ainsi être touchés à partir d'un sous-marin français qui croiserait, par exemple, entre le Spitzberg et la Norvège. Le missile M45, actuellement en service, avait été conçu durant la guerre froide et permettait surtout d'atteindre des cibles dans l'ex-URSS.
Haut de 12 mètres et large de 2,3 mètres, le M51 a été conçu afin de pouvoir être tiré depuis un sous-marin en plongée. Ejecté par une «chasse» d'air comprimé, le missile jaillit de l'eau, puis allume son moteur à quelques dizaines de mètres de la surface. Sa propulsion est identique à celle des «boosters» (moteurs auxiliaires) de la fusée civile Ariane 5. Il s'agit d'un carburant solide (perchlorate d'ammonium), qui se présente sous la forme d'une gomme noirâtre. Chaque sous-marin embarque seize missiles stratégiques.
Sous la coiffe de son troisième étage, le nouveau missile stratégique M51 transportera des armes nucléaires, au nombre de une à six. L'essai d'hier «a été effectué, comme toujours, sans arme», a rappelé le ministère de la Défense. Il a également été conduit à partir d'un site de lancement à terre. D'autres tests, sans doute moins de dix, auront lieu, dont certains en mer, au large de Quimper (Finistère).

Secret-défense. Le programme M51 est d'un coût faramineux : 8,5 milliards d'euros, selon le ministère de la Défense. Au total, entre cinquante et soixante engins devraient être construits. D'où un prix unitaire, développement compris, de plus de 150 millions d'euros. A cela, il faut rajouter le coût des têtes nucléaires... qui relève du secret-défense. Pour alléger la facture, le programme s'est étalé sur dix-huit ans (1992-2010), et les capacités ont été révisées à la baisse en 1996.
Selon l'ingénieur général Christophe Fournier, «la France est, avec les Etats-Unis, le seul pays au monde à maîtriser ces technologies». Les sous-marins britanniques sont ainsi équipés de missiles américains Trident. Même s'ils sont «infiniment plus précis que les nôtres», comme le reconnaît l'ancien chef d'état-major des armées Henri Bentégeat, cela place Londres sous la dépendance stratégique de Washington. Quant aux Russes, ils connaissent de grandes difficultés pour mettre au point leur nouveau missile Boulava.
Réagissant à l'essai d'hier, le réseau Sortir du nucléaire et Greenpeace ont dénoncé «l'irresponsabilité de l'Etat français», estimant que «la France donne de parfaits prétextes aux pays qui veulent se doter de l'arme atomique».
En revanche, mercredi, au cours du débat télévisé, aucun des trois candidats à l'investiture socialiste n'avait évoqué une quelconque réduction de l'effort en matière de dissuasion nucléaire si la gauche revenait au pouvoir.

Le premier essai du missile nucléaire M-51

VERS UNE UTILISATION "CONVENTIONNELLE" DE L’ARME ATOMIQUE...

Le premier essai de lancement d’un missile M51 complet a été effectué depuis le Centre d’essais des Landes (CELm), à Biscarrosse..
En attendant de savoir s’il a correctement accompli sa mission, c’est à dire s’il a impacté la mer dans la zone et à l’heure prévue (ne nous leurrons pas, c’est le genre de renseignement qui prend du temps à obtenir !), nous pouvons déjà dire qu’il a quitté le Centre d’essai des Landes sans exploser...

Le Centre d’essais des Landes
Le long de la côte océanique, 15 000 hectares sont réservé aux essais de missiles et munitions... au détriment des autres usagers du littoral.
Si les résultats de ce lancement sont conformes aux attentes, d’autres devraient suivre. Pas beaucoup, car les crédits sont limités.
Un essai attendu sera celui en simulation de plongée, toujours depuis le centre d’essais des landes. A cet effet un trou de 50 m de profondeur a été creusé sur le site du CEL (coût : un milliard, ce qui le met directement en concurrence avec le trou de la sécu ;-) )
Source : Verts Jalles Ecologie


En route vers l’Amérique du Nord...
Portée officielle : plus de 6.000 km. Portée officieuse : proche de 10.000. Que croire ? (photo Sortir du nucléaire)

Le Monge - Le bâtiment d’Essais et de Mesures (BEM) Monge attend la retombée de l’engin, quelque part au large de Saint Pierre et Miquelon. (photo Marine Nationale)

Action européenne de plaintes contre les armes nucléaires

Action de plaintes à partir du 6 novembre dans toute l'Europe

A l'initiative de Greenpeace et de la campagne Bombe-spotting, des activistes de toute l'Europe se rendront dans leurs bureaux de police locaux à partir de novembre 2006 pour porter plainte contre les armes nucléaires illégales de l'OTAN. La plainte est basée sur le droit humanitaire international et demande le retrait d'Europe des armes nucléaires américaines de l'OTAN. Toutes les informations nécessaires sur cette action internationale sont disponibles sur notre site Bombe-spotting.
480 armes nucléaires américaines de l'OTAN sont toujours stationnées en Europe [1] : en Belgique, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Turquie et au Royaume-Uni. A l'image des actions belges de plainte contre les armes nucléaires en 2002 et 2004, durant lesquelles des milliers de citoyens ont personnellement porté plainte, des groupes de France, du Portugal, de Turquie, d'Espagne, d'Allemagne et du Royaume-Uni déposeront dans les semaines à venir des plaintes contre leurs gouvernements et demanderont que le droit humanitaire international soit respecté.
Dans son Advisory Opinion de 1996, la Cour internationale de Justice a indiqué les règles du droit international qui sont applicables aux armes nucléaires. L'utilisation ou la menace d'utilisation d'armes nucléaires est contraire aux règles du droit international. Les armes nucléaires entraînent des souffrances inutiles et ne font pas la distinction entre civils et militaires. Les plaintes mettent en évidence le rôle des gouvernements dans les décisions de l'OTAN en matière d'armes nucléaires et leur complicité qui en découle.
Le mois dernier, l'OTAN a condamné l'essai nucléaire de la Corée du Nord comme une "menace à ne pas sous-estimer pour la paix et la sécurité dans le monde." Entretemps, l'OTAN déploie toujours des armes nucléaires en Europe. ”Chaque jour que les armes nucléaires américaines restent en Europe et que l'OTAN en prépare l'utilisation, le droit international est violé. Nous soutenons la critique portée sur le développement d'armes nucléaires par la Corée du Nord, mais la crédibilité de l'OTAN est sérieusement mise à mal par le fait que l'Alliance elle-même ne respecte pas le droit. L'OTAN doit prendre ses responsabilités et mettre un terme à sa propre menace pour la paix et la sécurité”, déclare Roel Stynen, porte-parole de la campagne Bombe-spotting.
Donna Mattfield, responsable de la campagne pour le désarmement de Greenpeace International, ajoute : “les 28 et 29 novembre prochains, les chefs d'état et de gouvernement de l'OTAN se rassemblent à Riga, en Lettonie, où sera lancée la discussion sur l'avenir de l'OTAN. C'est le moment idéal pour les dirigeants européens de remplir leurs engagements en matière de désarmement nucléaire et de faire ce que la majorité de la population européenne souhaite : débarasser l'Europe des armes nucléaires.”
Le 24 novembre, un huissier de justice remettra au secrétaire-général de l'OTAN De Hoop-Scheffer une lettre demandant que soit mis un terme à la politique illégale d'armement nucléaire de l'OTAN. La lettre fait référence aux obligations de De Hoop-Scheffer par rapport au droit international et le met en demeure tant que l'OTAN maintient sa stratégie illégale d'armement nucléaire. Le premier ministre belge Verhofstadt recevra également la visite d'un huissier de justice le 24 novembre qui lui demandera d'appliquer les résolutions du Parlement belge requérant que la Belgique prenne des initiatives afin de mettre un terme à la politique illégale d'armement nucléaire de l'OTAN.
NOTES :
[1] Hans Kristensen, “U.S. Nuclear Weapons in Europe: A Review of Post-Cold War Policy, Force Levels, and War Planning” (Natural Resources Defense Council, Washington DC, February 2005)
[2] Résultats complets du sondage : http://www.greenpeace.org/international/press/reports/nuclear-weapons-in-europe-survey
Source : http://www.vredesactie.be/page.php?id=65

L'inspection citoyenne menée par le collectif contre le missile M51 continue !

Biscarrosse, 9 novembre 2006, 20h03.


Le tir du M51 le 9 Novembre.
Photo : 7sur7.be

Deux inspecteurs citoyens viennent de nous informer qu'ils étaient entrés ce matin dans le centre d'essai et de lancement des missiles de Biscarrosse (40), en même temps qu'une petite vingtaine d'autres, et qu'ils s'y trouvaient toujours ce soir. Ils inspectent en ce moment même les abords immédiats du fameux "pas de tir", d'où le Missile nucléaire M51 a été lancé ce matin à 9h52. Il est donc bien possible d'inspecter ce site, et nous avions bien raison ce matin d'en dénoncer le caractère illégal au regard du droit international : avec le M51, la France se dote d'un missile ballistique d'une portée de 10 000 km, et surtout d'une précision jamais égalée. Une précision qui lui permettra d'emporter des "mini-bombes nucléaires" afin de procéder à des frappes préventives et "ciblées" contre les populations et sites de pays qui gêneraient nos "ressources stratégiques", c'est-à-dire, principalement, notre accès au pétrole du Moyen Orient et d'ailleurs. Une stratégie présentée en janvier dernier par Jacques Chirac lui-même à la base nucléaire de l'Ile Longue (Brest).

Le tir du missile M51 a été déclenché ce matin avec 22 minutes de retard sur l'horaire annoncé aux employés du site, et cela, malgré la présence des inspecteurs citoyens à proximité de la zone de tir. Cette zone, qui est comme il se doit vidée de son personnel avant chaque tir, afin de protéger les personnels de la base de tout risque d'accident, accueillait pourtant ce matin des inspecteurs citoyens qui auraient pu être gravement affectés par un tel accident. Les autorités policières et préfectorales ayant été averties près d'une heure avant le déclenchement du tir, elles avaient tout le loisir de renoncer à celui-ci afin d'éviter tout danger mortel pour les inspecteurs en question. La décision fut pourtant prise de procéder au tir.

"Les autorités jettent de l'huile sur le feu au moment où la tension est à son comble autour des tirs de missiles coréens et iraniens, et du risque de prolifération nucléaire, déclare Xavier Renou, porte-parole du collectif contre le M51. Et pour cela, elles sont prêtes à mettre en danger la vie de militants pacifistes et non violents qui ne demandent que le droit à l'information et le respect du Traité de Non Prolifération. Cela exprime un double mépris : mépris de la communauté internationale qui devrait dénoncer les provocations de l'Iran mais applaudir à celles de la France, et mépris de la population française, à qui l'on fait croire que le développement des mini-bombes nucléaires aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en France n'aurait rien à voir avec le soudain désir de la Corée et de l'Iran de se défendre contre d'éventuelles frappes nucléaires ciblées..."

Pour toute information : Xavier Renou, porte-parole du collectif contre le missile M51 : 06 64 18 34 21.
Pour prolonger : http://www.nonaumissileM51.org

Soutenez les militants injustement poursuivis en justice à Bordeaux

Mercredi 6 décembre 2006 : Stéphane Lhomme Porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire")
Mercredi 13 décembre 2006 : Jean-Michel Tastet (membre de l'association antinucléaire Tchernoblaye)

Pique-nique de soutien les 6 et 13 décembre à 12h30 devant le Tribunal de Bordeaux
(Rue des Frères Bonie) - Les Procès sont à 13h30

Important : les procès ont été renvoyés au 21 mars 2007 suite au décès de l'avocat Me Philippe Reulet.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle à la mobilisation les 6 et 13 décembre 2006 à Bordeaux, respectivement en soutien à son porte-parole Stéphane Lhomme et à Jean-Michel Tastet, membre de l'association antinucléaire Tchernoblaye.
Le 27 octobre 2006, du fait de l'inertie du Parquet de Bordeaux (qui refuse depuis 2003 d'instruire une plainte déposée contre la centrale nucléaire du Blayais), l'association Tchernoblaye a organisé une action de protestation symbolique et pacifique.
Deux militants ont ainsi tenté d'occuper un échafaudage dans la cour intérieure du Palais de Justice de Bordeaux. Seul Stéphane Lhomme a pu atteindre l'objectif visé, à 25 m de hauteur. Un Substitut du procureur est monté à sa rencontre, prétendument pour négocier.
Le Substitut, outrepassant ses missions, a alors tenté, pour permettre l'intervention de la police, de maintenir ouverte la trappe d'accès à l'étage de l'échafaudage occupé par Stéphane Lhomme. Ce dernier, pour éviter tout risque de chute, a immédiatement refermé cette trappe.
Stéphane Lhomme est poursuivi pour "avoir résisté avec violence" à un officier de Police (qui, n'ayant pu accéder à l'étage occupé, s'estime "agressé") et pour "avoir commis des violences" sur le Procureur (qui, en réalité, a lui-même mis sa jambe en opposition pour tenter d'empêcher la fermeture de la trappe).
Jean-Michel Tastet, qui assistait pacifiquement à l'action, a été arrêté par des policiers qui l'accusent d'avoir "résisté avec violence".
Les nombreuses initiatives du Réseau "Sortir du nucléaire" et de l'association Tchernoblaye ont toujours été pacifiques et non-violentes. Il est inacceptable que des militants soient subitement accusés d'avoir commis des violences sur des policiers et sur un procureur !
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NB : noter l'inégalité de traitement : 3 ans après avoir commis un grave délit (fonctionnement sans autorisations de rejet), la centrale nucléaire du Blayais n'est toujours pas inquiétée. Par contre, il n'a fallu que quelques jours pour que les militants ne soient convoqués au Tribunal. Protestons contre cette justice à deux vitesses et la criminalisation des actes militants.
Réseau "Sortir du nucléaire" – Fédération de 762 associations
Communiqué du vendredi 10 novembre 2007

"Sortir du nucléaire" dénonce le M51 et la mise en danger des militants entrés dans le site juste avant le tir


Biscarrosse plage 9 novembre 2006 9h52
Photo Sortir du nucléaire

Communiqué du Réseau Sortir du nucléaire, jeudi 9 novembre 2006

Course aux armes nucléaires : l'Etat français aussi irresponsable que les régimes iranien et nord-coréen

Quelques semaines après la Corée du Nord, et quelques jours après l'Iran qui, les 2 et 3 novembre, a "montré ses muscles" en tirant des missiles, la France nucléaire a opéré le premier tir du nouveau missile nucléaire M 51.
Ce tir d'essai (sans tête nucléaire) a eu lieu jeudi 9 novembre à 9h52 à Biscarosse, au Centre d'essai des Landes. Le missile a été photographié par Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire".
Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l'irresponsabilité de l'Etat français qui donne de parfaits prétextes aux pays qui veulent se doter de l'arme atomique.
En effet, en développant le missile M51, et en construisant au Barp (Gironde) le Laser Mégajoule (simulation des essais nucléaires ; mise au point de nouvelles bombes atomiques), la France améliore ses armes nucléaires, en contradiction avec le Traité de non prolifération (TNP) qu'elle a pourtant ratifié.
Par ailleurs, le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce la mise en danger par les autorités, de façon délibérée, des militants qui, défiant les mesures de sécurité, se sont introduits dans le Centre d'essai des Landes juste avant le tir.

Missile M51 : les anti-nucléaires dénoncent "l'irresponsabilité" de la France

09/11/2006 - AFP - Le Réseau Sortir du nucléaire et l'organisation écologique Greenpeace ont dénoncé dans des communiqués séparés "l'irresponsabilité de l'Etat français" après le tir d'essai du missile stratégique M51 jeudi matin dans les Landes.
Selon Sortir du Nucléaire, en développant le programme M51, "la France donne de parfaits prétextes aux pays qui veulent se doter de l'arme atomique", jugeant qu'elle est "en contradiction avec le Traité de non prolifération (TNP) qu'elle a pourtant ratifié".
De son côté, l'organisation écologique Greenpeace a estimé qu'"en ce jour anniversaire de la chute du mur de Berlin, qui confirmait le caractère obsolète de la bombe atomique, la France montre qu'elle n'a rien appris du passé".
Selon Greenpeace, une vingtaine de militants se sont introduits dans l'enceinte du Centre d'essai et de lancements de missiles des Landes (CELM) pour dénoncer le programme M51.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole du CELM a indiqué qu'"aucune personne indésirable n'avait été vue pour l'heure à l'intérieur".
Plusieurs centaines de manifestants répondant à l'appel de 13 associations avaient réalisé fin septembre une "inspection citoyenne" symbolique du site, à l'image des inspecteurs mandatés par l'ONU, sans pouvoir entrer dans le site.

Premier tir d'essai du missile M51


Le tir du M51 ce matin depuis Biscarrosse (Photo Sortir du nucléaire)

BORDEAUX (AP) - jeudi 9 novembre 2006, 13h19 - Le premier tir d'essai du missile stratégique M51 a été effectué jeudi à 9h52, depuis le Centre d'essai et de lancements de missiles des Landes, à Biscarrosse, a affirmé le porte-parole du réseau national "Sortir du Nucléaire", Stéphane Lhomme, qui a assisté au lancement depuis la plage, en présence de plusieurs dizaines d'ingénieurs d'EADS.
Dans un communiqué, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a exprimé un peu plus tard "sa grande satisfaction après le succès du premier vol expérimental du missile stratégique M51 effectué, comme toujours sans arme".
"Conduit conformément à l'ensemble des engagements internationaux de la France en matière de sécurité, de transparence et de non prolifération, cet essai du missile M51 a été suivi tout au long de sa phase de vol par les moyens d'essais de la DGA" (Délégation générale pour l'armement), précise Michèle Alliot-Marie.
La ministre de la Défense insiste sur "la nécessité de réaliser ces essais pour valider les performances des futurs missiles de la force océanique stratégique, et franchir ainsi une étape importante dans l'adaptation et la modernisation de notre dissuasion".
Stéphane Lhomme a assuré que "le missile est monté droit dans le ciel et a disparu dans l'atmosphère en laissant une grande fumée blanche".
Selon Xavier Renou, ancien porte-parole de Greenpeace, "le tir a été retardé de plus de 20 minutes par rapport à l'horaire prévu car nous avions prévenu les autorités de la présence sur le site de plusieurs équipes d'inspecteurs citoyens pour tenter de prévenir ce crime contre le droit international". Pour lui, "la décision d'effectuer le tir malgré la présence de ces personnes est un acte irresponsable, alors que le périmètre aurait dû être totalement évacué".
Pour Xavier Renou, "cet essai est une violation de l'article 6 du traité de non-prolifération des armements nucléaires, et une immense provocation vis-à-vis de la communauté internationale".
Le missile longue portée M51 doit remplacer à partir de 2010 le missile M45 qui équipe actuellement les sous-marins de la Force Océanique Stratégique de l'Ile Longue (Finistère). Sa portée approche les 10.000 kilomètres.
Il est fabriqué dans les établissements girondins de EADS Space Transportation, qui a remporté ce marché de trois milliards d'euros sur lequel travaillent environ 1.000 ingénieurs et techniciens.
Le 23 septembre, entre 1.000 et 2.000 personnes avaient manifesté devant le Centre d'essai des Landes à Biscarrosse pour, selon "Sortir du Nucléaire", "dénoncer le développement du nouveau missile tactique destiné à l'usage de mini-bombes nucléaires, en violation du traité de non-prolifération des armes nucléaires".
"En développant des armements de ce type, la France donne des arguments à des pays comme l'Iran pour développer eux aussi le nucléaire", a déclaré Stéphane Lhomme à l'Associated Press.

Nouvelle inspection citoyenne contre le premier tir du M51

9 Novembre 2006 : Communiqué

La France va procéder ce jour à un tir d'essai du missile nucléaire M51, au Centre d'Essai et de Lancement de Missiles de Biscarrosse. Après la Corée et l'iran, c'est donc au tour de la France d'ajouter aux actuelles tensions internationales en défiant ouvertement la communauté internationale. Comme Jacques Chirac l'expliquait en janvier dernier à la base nucléaire de l'Ile Longue (Brest), la France s'autorisera désormais à utiliser des armes nucléaires de puissance réduite, les "mini-bombes nucléaires", pour opérer des frappes ciblées et défendre "nos ressources stratégiques". Les futures guerres de l'énergie, qu'un modèle économique fondé sur le gaspillage et les énergies sales produit immanquablement, seront donc menées à l'arme nucléaire !

Le missile M51, adapté à l'emport de mini-bombes nucléaires, est justement réputé d'une précision rendant possible des frappes ciblées contre les populations de pays pétroliers.


"En ce jour anniversaire de la chute du mur de Berlin, qui confirmait le caractère obsolète de la bombe atomique, la France montre qu'elle n'a rien appris du passé. Avec le M51, la France viole le Traité de Non Prolifération, menace ouvertement les pays du Moyen Orient, et encourage le reste du monde à faire de même pour se défendre de nous", déclare Xavier Renou, militant pacifiste.

Le 23 septembre dernier se tenait à Biscarrosse le plus grand rassemblement contre les armes nucléaires de ces dix dernières années en France, pour demander une inspection citoyenne du Centre d'Essai des Landes (CELM). Cette inspection ayant été refusée, beaucoup s'étaient jurés de revenir pour constater et prévenir le crime qui s'y prépare. Faute d'inspecteurs de l'ONU, et pour empêcher la guerre préventive à l'arme nucléaire, des inspections citoyennes préventives se révèlent chaque jour plus nécessaires.
Des inspecteurs citoyens inspectent de manière pacifique et non violente, en ce moment même, le site du CELM.

Pour tout contact : Xavier Renou 06 64 18 34 21

Nicolas Hulot contre l'EPR

Le Monde - Edition du 8 novembre 2006
Le Monde : (...) Faut-il autoriser la construction du réacteur nucléaire EPR ?
Nicolas Hulot : Il est urgent d'attendre. Il ne faut pas fermer la porte à une éventuelle quatrième génération de centrales, mais l'EPR n'est pas indispensable pour y arriver. La priorité, c'est la diversité énergétique et la baisse drastique de la consommation énergétique, sur laquelle nous avons une grande marge de manoeuvre.

Vous pouvez lire ci-dessous la retranscription d'un courrier de Nicolas Hulot adressé au Réseau Sortir du nucléaire :

Fondation Nicolas Hulot
Le 12 septembre 2006
Mesdames, Messieurs,
Vous m'avez adressé un long courrier le lundi 4 septembre 2006 et j'ai bien noté que vous m'aviez interpellé par voie de presse à plusieurs reprises sur ma position sur le nucléaire.
Je voudrais au préalable lever un malentendu qui semble affecter la sincérité de notre dialogue.
EDF est un mécène de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme, fondation reconnue d'utilité publique et donc soumise à des règles très strictes. J'ai depuis longtemps assumé ces financements privés dès lors qu'ils ne contraignent ni ma parole, ni mes choix. Je sais ­ et c'est légitime ­ que certains en doutent. Mais permettez moi de vous dire ici, car cette suspicion m'y oblige, que je me suis privé de deux partenaires financiers importants parce que leurs exigences étaient incompatibles avec la vocation et l'indépendance de la Fondation.
Je vous confie ceci pour que les choses soient claires : mes convictions et mes sentiments ne sont dictés ni contraints par personne. Au passage, je dois aussi vous dire qu'EDF, en quinze années de partenariat, n'a jamais exercé la moindre influence dans un sens ou un autre.
Sur le nucléaire, je me suis déjà exprimé sur le fond pour dire en quoi ce choix ne m'apparaissait pas une solution viable pour l'avenir. Je n'ai pas changé d'avis et je vous le réaffirme ici.
Cette position de principe n'épuise cependant pas le débat. Les questions de rythme de sortie du nucléaire et des solutions transitoires, de même que celles de la hiérarchisation des risques, en particulier du point de vue du réchauffement climatique, sont, de mon point de vue, extrêmement complexes.
Nous pourrons, à l'avenir, si vous le souhaitez, poursuivre ce dialogue de manière constructive.
Sincèrement,
Nicolas Hulot
Président
(Source : Stop EPR - SDN)

La France, principal acteur européen de la course aux armements

Lyon, le 7 novembre 2006 - Observatoire des transferts d'armement / CDRPC
47,7 milliards d’euros, pensions comprises ! Telle sera la somme allouée à nos forces armées pour 2007. Malgré l’absence totale de menace de la part d’une puissance majeure depuis la fin de la guerre froide, l’Assemblée nationale votera le 8 novembre le budget de la défense le plus élevé d’Europe (avec celui du Royaume-Uni)… dans le silence le plus complet.

Un budget exorbitant
Ce budget ravit la ministre de la Défense, avec une nouvelle hausse de 2,2 % par rapport à 2006, soit une augmentation globale sur ces cinq dernières années de 7,74 milliards d’euros. Chaque jour 131 millions d’euros seront dépensés dans le fonctionnement et les infrastructures militaires françaises... « Par cette hausse moyenne de 2 % par an de son budget de la défense, la France, participe activement à une nouvelle course aux armements mondiale », a déclaré Patrice Bouveret, président de l’Observatoire des transferts d’armements/CDRPC.

Les véritables menaces…
Une nouvelle fois le budget militaire se concentre sur des programmes qui laissent planer le doute sur leur efficacité, tant sur leur utilisation que sur leur utilité dans la protection de nos frontières et de nos intérêts vitaux. Notre force nucléaire peut-elle jouer un rôle dans un monde où le terrorisme est la première menace ? Pourquoi vouloir un second porte-avions qui ne sera utilisé qu’épisodiquement (le Charles-de-Gaulle est immobilisé 16 mois tous les 7 ans) ?
A contrario, il est étonnant que ce budget ne prenne pas encore en compte les menaces liées au réchauffement climatique qui sans aucun doute mêleront à l’avenir notre pays à de nombreux conflits de moyenne intensité. Il serait sans doute temps de démilitariser le concept de sécurité et d’intégrer la notion de sécurité humaine à notre perception de la sécurité mondiale.

Une économie de guerre
Le programme équipement des forces représente à lui seul 10,41 milliards d\'euros. Il permettra la réalisation de commandes d’armements conventionnels et non conventionnels. L’économie française repose ainsi en partie sur une économie de guerre qui emploie plus de deux millions de salariés. Cependant, nous pouvons nous interroger sur la réalité des bénéfices de cette économie, quand on compare les dépenses militaires aux emplois occupés (subventions à outrance, contrats surestimés) et aux conséquences pour l'environnement (essais nucléaires, pollutions provoquées par la fabrication et les essais de nouvelles armes) et pour la santé (amiante, radio-activité, etc.)…

Absence de débat

L’Assemblée nationale, comme à son habitude, va approuver presque sans opposition ni débat le budget de la défense 2007. Il est étonnant que cette institution démocratique se transforme le temps d’un vote en une simple chambre d’enregistrement. Aucune véritable réflexion ou interrogation ne seront faites par les députés (de la majorité ou de l’opposition). Il est de nature il est vrai d’imiter la grande muette l’espace de quelques heures. Dommage ! Nous, acteurs de la société civile, aurions souhaité la mise en place de véritables débats publics pour comprendre les raisons qui poussent notre État à se sur-militariser.

Course mondiale aux surarmements

La France est donc un des acteurs-clés de la militarisation mondiale — le 4ème —, l’ensemble des dépenses mondiales était évalué en 2005 à 1 118 milliards de dollars. Les principaux acteurs de cette course sont bien sûr les États qui revendiquent le droit à disposer d’un armement nucléaire (États-Unis, Royaume-Uni, France Chine, Inde, Russie) ou plus simplement d’une force armée disposant des dernières technologies militaires (Japon, Allemagne).
Observatoire des transferts d’armements/CDRPC ( www.obsarm.org )

Noël Mamère fait condamner la France pour violation de la liberté d’expression

70ème condamnation de la France depuis le 1er janvier 2006...

COUR EUROPÉENNE DES DROITS DE L’HOMME
numéro 669 07.11.2006
Communiqué du Greffier - ARRÊT DE CHAMBRE - MAMERE c. FRANCE

La Cour européenne des Droits de l’Homme a communiqué aujourd’hui par écrit son arrêt de chambre 1 dans l’affaire Mamère c. France (requête no 12697/03).
La Cour conclut, à l’unanimité, à la violation de l’article 10 (liberté d’expression) de la Convention européenne des Droits de l’Homme.
Le requérant n’ayant formulé aucune demande de satisfaction équitable, la Cour estime qu’il n’y a pas lieu de lui allouer de somme au titre de l’article 41. (L’arrêt n’existe qu’en français.)

1. Principaux faits
Noël Mamère est un ressortissant français né en 1948 et résidant à Paris.
Membre et responsable du parti écologiste « Les Verts », le requérant est aussi maire de la ville de Bègles et député de la Gironde. Il a par ailleurs exercé la profession de journaliste, notamment, de 1977 à 1992, sur la chaîne de télévision publique « Antenne 2 » où il présentait le journal télévisé.
En octobre 1999, le requérant participa à l’émission de télévision « Tout le monde en parle » animée par Thierry Ardisson. Au cours de cette émission, un autre invité évoqua l’accident nucléaire de Tchernobyl et fit part de l’émotion qu’il avait ressentie à la lecture d’un ouvrage consacré aux victimes de cette catastrophe ; enchaînant sur ce sujet, le requérant parla de M. Pellerin, alors directeur du SCPRI2 (Service central de Protection contre les rayons ionisants), qu’il qualifia de sinistre personnage « qui n’arrêtait pas de nous raconter que la France était tellement forte - complexe d’Astérix - que le nuage de Tchernobyl n’avait pas franchi nos frontières ».
M. Pellerin cita directement le requérant ainsi que la société nationale de télévision « France 2 » et son directeur de la publication, Marc Tessier devant le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation publique envers un fonctionnaire, délit prévu et réprimé par les articles 29 et 31 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
Le 11 octobre 2000, le tribunal condamna M. Tessier et le requérant à notamment une amende de 10 000 francs chacun, soit l’équivalent de 1524,49 euros. La cour d’appel de Paris, saisie par le requérant, confirma cette condamnation le 3 octobre 2001 : elle considéra que les propos de M. Mamère étaient diffamatoires car ils portaient atteinte « à l’honneur et à la considération » de M. Pellerin en ce qu’ils lui imputaient d’avoir, à plusieurs reprises, « en tant que spécialiste des problèmes de radioactivité, donné, en connaissance de cause, des informations erronées voire mensongères quant au problème grave tel que la catastrophe de Tchernobyl, qui pouvait avoir des incidences sur la santé des français » ; elle conclut à l’absence de bonne foi, au motif que l’intéressé avait manqué de modération car il avait insisté fortement et de manière péremptoire sur le fait qu’en toute connaissance de cause, M. Pellerin avait fait preuve d’une volonté réitérée de mentir et n’avait cessé de fausser la vérité ; la cour estima en outre que le requérant avait affublé M. Pellerin de « caractéristiques péjoratives » en usant de l’adjectif « sinistre » et en disant qu’il souffrait « du complexe d’Astérix ».
Le 22 octobre 2002, la Cour de cassation rejeta le pourvoi en cassation formé par le requérant, M. Tessier et France 2.
M. Pellerin fut mis en examen pour « tromperie aggravée » en mai 2006 dans le cadre d’une instruction ouverte à la suite du dépôt d’une plainte contre X par des personnes atteintes d’un cancer de la thyroïde, la commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) et l’association française des malades de la thyroïde (AFMT) ; les plaignants allèguent notamment que les services officiels ont menti et sous-évalué les contaminations des sols, de l’air et des aliments à la suite de l’accident de Tchernobyl.

2. Procédure et composition de la Cour
La requête a été introduite devant la Cour européenne des Droits de l’Homme le 11 avril 2003.
L’arrêt a été rendu par une chambre de 7 juges composée de :
András Baka (Hongrois), président, Jean-Paul Costa (Français), Riza Türmen (Turc), Mindia Ugrekhelidze (Géorgien), Elisabet Fura-Sandström (Suédoise), Danute Jociene (Lituanienne), Dragoljub Popovic (Serbe), juges,
ainsi que de Stanley Naismith, greffier adjoint de section.

3. Résumé de l’arrêt

Griefs
Invoquant l’article 10, le requérant dénonçait sa condamnation par les juridictions françaises pour complicité de diffamation publique envers un fonctionnaire.
Décision de la Cour
Article 10 de la Convention
La Cour relève que la condamnation du requérant pour complicité de diffamation envers un fonctionnaire constitue une ingérence dans l’exercice de son droit à la liberté d’expression, laquelle ingérence était prévue par la loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse et poursuivait l’un des buts légitimes énumérés à l’article 10 § 2, à savoir la protection de la réputation d’autrui.
que l’on se trouve en l’espèce dans un cas où l’article 10 exige un niveau élevé de protection du droit à la liberté d’expression : d’une part, les propos tenus par le requérant relevaient de sujets d’intérêt général, à savoir la protection de l’environnement et de la santé publique, et d’autre part, l’intéressé s’exprimait sans aucun doute en sa qualité d’élu et dans le cadre de son engagement écologiste, de sorte que ses propos relevaient de l’expression politique ou « militante ».
La Cour rappelle que les personnes poursuivies à raison de propos qu’elles ont tenus sur un sujet d’intérêt général doivent pouvoir s’exonérer de leur responsabilité en établissant leur bonne foi et, s’agissant d’assertions de faits, en prouvant la véracité de ceux-ci. En l’espèce, les propos litigieux tenaient du jugement de valeur mais aussi de l’imputation de faits, si bien que le requérant devait se voir offrir cette double possibilité.
Pour ce qui est de l’imputation de faits, les actes dénoncés par le requérant remontant à plus de dix ans, la loi de 1881 l’empêcha de rapporter la preuve de la véracité de ses propos. Or, si en général, la Cour perçoit la logique d’une telle limite temporelle, elle estime que lorsqu’il s’agit d’événements qui s’inscrivent dans l’Histoire ou relèvent de la science, il peut au contraire sembler qu’au fil du temps, le débat se nourrit de nouvelles données susceptibles de permettre une meilleure compréhension de la réalité des choses.
Par ailleurs, parce qu’il repose exclusivement sur le constat discutable du défaut de modération des propos litigieux, le raisonnement suivi par la cour d’appel quant à l’absence de bonne foi du requérant ne convainc pas la Cour. En effet, la Cour rappelle sa jurisprudence selon laquelle il est permis à une personne s’engageant dans un débat public d’intérêt général de tenir des propos quelque peu immodérés. En l’espèce, les propos de M. Mamère étaient certes sarcastiques, mais restent dans les limites de l’exagération ou de la provocation admissibles et la Cour n’y voit pas de termes manifestement outrageants.
Dans son appréciation, la Cour tient également compte du fait que la personne mise en cause était un fonctionnaire public. Cependant, à l’époque où le requérant a tenu les propos jugés diffamatoires, le SCPRI n’existait plus et M. Pellerin, âgé de 76 ans, n’était plus en activité. Par ailleurs, la question de la responsabilité tant personnelle qu’« institutionnelle » de M. Pellerin s’inscrit entièrement dans le débat d’intérêt général dont il est question, dès lors qu’en sa qualité de directeur du SCPRI, il avait accès aux mesures effectuées et était intervenu à plusieurs reprises dans les médias pour informer le public du degré de contamination, ou plutôt, pourrait-on dire, d’absence de contamination, du territoire français.
Dans ces circonstance et eu égard à l’extrême importance du débat d’intérêt général dans lequel les propos litigieux s’inscrivaient, la condamnation M. Mamère pour diffamation ne saurait passer pour proportionnée, et donc pour « nécessaire » « dans une société démocratique ». Dès lors, la Cour conclut à la violation de l’article 10 de la Convention.
**
Les arrêts de la Cour sont disponibles sur son site Internet ( http://www.echr.coe.int ).
Source : Sortir du nucléaire

Lancement contesté

LANDES. Le nouveau missile stratégique M51 va être tiré prochainement à Biscarrosse.
Les antinucléaires mobilisent
- Bernard Broustet


M51. Sa portée approche sans doute les 10000 km

Sud Ouest, 7 Nov. 2006 - Le nouveau missile stratégique M51 va-t-il être testé pour la première fois cette semaine à partir du CELM (1) de Biscarrosse ? C'est ce qu'affirme le réseau Sortir du nucléaire. Selon ce groupement d'associations antinucléaires, le centre landais pourrait tirer, jeudi ou vendredi prochains, le premier exemplaire de ce missile destiné à être embarqué dans les sous-marins de la force de dissuasion. Stéphane Lhomme, figure de proue bordelaise de Sortir du nucléaire, souligne son intention d'être présent, à cette occasion, à Biscarrosse. On se souvient qu'un week-end antinucléaire avait été organisé en septembre dans la cité landaise à l'initiative de l'association Greenpeace et du réseau et que certains militants étaient parvenus à pénétrer dans l'enceinte du centre.

La météo décide. Le ministère de la Défense et la Délégation générale pour l'armement n'annoncent pas officiellement à l'avance la date des tirs expérimentaux de missiles. L'ingénieur général Coté, patron du CELM, ne confirme donc pas ces informations, mais il ne les dément pas formellement non plus. Il se borne à rappeler que le M51 (2) doit être testé d'ici à la fin de l'année. Et il indique, sans plus de précision, que plusieurs créneaux de tirs sont retenus d'ici à cette échéance. Il est vrai que ce type d'opération ne s'improvise pas. Le M51 est un gros engin dont la portée approche sans doute les 10 000 kilomètres, et qui retombera quelque part dans l'Atlantique après avoir effectué l'essentiel de son trajet en dehors de l'atmosphère terrestre.
Les autorités françaises doivent s'assurer qu'il ne risque pas de croiser des satellites pendant sa course. Elles doivent aussi notifier l'essai aux organismes internationaux de la navigation et de l'aviation civile, afin que les bateaux et les avions susceptibles de croiser dans ces parages ne se trouvent pas sur sa trajectoire.
Mais, au-delà de ces précautions, l'opération est conditionnée à des facteurs météorologiques : il ne faut pas que les vents soient trop violents. Le ciel doit être clair sur le trajet, afin que le missile puisse être vu par les diverses stations de suivi.
Même au cas où une fenêtre de tir serait effectivement prévue cette semaine, il n'est donc pas absolument sûr que l'opération ait lieu. Dans ce cas, ce ne serait que partie remise.
(1) Centre d'essais et de lancement de missiles.
(2) Pour la circonstance, le M51 ne contiendra évidemment pas de têtes nucléaires.

Il y a 2 ans, le 7 novembre 2004 Sébastien Briat décédait lors d'une manifestation antinucléaire

En "souvenir", un train nucléaire France-Allemagne est organisé les 10/11 novembre.
Des manifestations de protestation sont prévues le long du parcours.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" exprime sa plus vive émotion en constatant que la Cogéma et la SNCF organisent un nouveau convoi ferroviaire de déchets nucléaires dans la semaine "anniversaire" du décès du jeune Sébastien Briat : c'était le 7 novembre 2004, dans une action de protestation contre un convoi La Hague-Gorleben (Allemagne)
Selon nos informations, le convoi devrait suivre exactement le même parcours et partir de Valognes (Manche) le 10 novembre à destination de l'Allemagne.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" soutient les initiatives de protestation qui auront lieu les 10 et 11 novembre le long du parcours du convoi ferroviaire de déchets nucléaires. Une manifestation aura lieu en particulier vendredi 10 novembre, à minuit en gare de Darnétal, 5 Km à l'est de Rouen, à l'appel de "Sortir du nucléaire 76". (Cf http://nanodata.com/sdn76 ).
Afin de dénoncer l'entêtement irresponsable de la Cogéma-Areva, de la SNCF, et des autorités françaises, le Réseau "Sortir du nucléaire" publie sur son site Internet (www.sortirdunucleaire.fr) les horaires et lieux de passage de ce convoi (voir précision ci-dessous)
Face au risque d'accident ou d'acte terroriste, le Réseau "Sortir du nucléaire" demande l'interdiction des transports de matières nucléaires, par trains, camions ou autres.
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 762 associations
Communiqué du mardi 7 novembre 2006

Précision importante :
Depuis l'entrée en vigueur de l'arrêté "Secret-défense" du 24 juillet 2003, et de sa seconde version du 26 janvier 2004, le Réseau "Sortir du nucléaire" n'avait plus publié systématiquement les horaires des convois de matières nucléaires. Il a décidé de le faire pour le convoi des 10 et 11 novembre afin de :
- protester contre le mépris affiché par la Cogéma et la SNCF pour la mémoire de Sébastien Briat
- montrer que, aujourd'hui comme hier, des personnes malintentionnées (contrairement aux antinucléaires) peuvent facilement se procurer les horaires des trains nucléaires.

Les pacifistes bretons appellent au désarmement

Ouest-France (29) - lundi 16 octobre 2006 - Les participants du premier forum régional pour la paix réunis hier à Carhaix, dénoncent « la folie suicidaire de la course aux armements nucléaires ».
Dimanche, ils sont venus de Rennes, de Caen et du reste de la Bretagne pour une journée de débats et une marche pour la paix. « En tant que médecin, tout ça me choque, confie Annick, une des 130 participants rassemblés dans la salle du Cinédix, à Carhaix. Ca me choque d'autant plus que les milliards d'euros consacrés à l'armement sont contraires à ce qui a été décidé dans le cadre du TNP, le traité de non-prolifération des armes nucléaires. »

Pour cette militante pacifiste de 62 ans, engagée depuis 1976 dans le Mouvement pour la paix, ce non-respect met la France en difficulté pour faire la leçon au reste du monde. « Est-ce qu'on a le droit éthique d'interdire aux autres d'avoir l'arme nucléaire dans ces conditions · »

Autocollant de la CGT à la boutonnière, Pascal Franchet n'y va pas non plus par quatre chemins. « Il y a eu plus de 100 000 emplois perdus dans les industries d'armement du fait des privatisations et de départs en retraite. Ces privatisations empêchent la reconversion de ces emplois dans des industries non mortifères », affirme-t-il, tout en justifiant sa présence aux côtés des pacifistes bretons. « Le mouvement syndical a toute sa place dans le Mouvement pour la paix. Il faut réfléchir à ce qu'on fait pour la planète. Sinon cette course aux armements nous conduira droit dans le mur. »

Une réflexion en panne, semble-t-il, faute de débat public. « Nous sommes pour une politique de Défense. Mais c'est une question qui doit se débattre, alors que ça n'a pas lieu aujourd'hui. »

Ancien militaire appelé de la guerre d'Algérie, Michel Verger, lui non plus, ne porte pas les démonstrations guerrières dans son coeur. « J'ai toujours pensé que la guerre était irrationnelle. La guerre d'Algérie a montré que la force ne règle rien », confie ce vétéran des essais nucléaires français, témoin des deux premières explosions réalisées à Reggane, dans le désert algérien. « Je serai à Alger en février aux côtés des pacifistes australiens, américains, français et japonais, pour un colloque où je raconterai mon vécu. »

Un Japon par ailleurs très présent, avec une exposition sur les dévastations de l'arme atomique à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et la lecture d'une lettre de Tadatoshi Akiba, le maire d'Hiroshima, adressée aux participants de ce premier forum pour la paix. « Je mesure combien votre action relève de courage et de lucidité dans une Bretagne particulièrement marquée par la présence des armes nucléaires françaises. »

Le dalaï lama lance un appel pour l'abolition du nucléaire

Le dalaï lama a lancé un appel à l'abolition des armes nucléaires. Le chef spirituel du bouddhisme s'exprimait depuis Hiroshima, première ville au monde à avoir subi l'apocalypse atomique et capitale du mouvement pacifiste nippon.
En visite au Japon pour deux semaines, le dirigeant tibétain a affirmé ne pas se sentir découragé par la récente prolifération dans certains pays, soulignant que l'héritage de Hiroshima offrait toujours au monde un témoignage fort sur l'horreur nucléaire. "Le message lancé depuis ici au monde entier est que les armes nucléaires sont quelque chose de terrible", a déclaré le dalaï lama, lors d'un symposium sur la paix regroupant d'anciens prix Nobel de la paix.
"Il y a eu deux bombes, la première à Hiroshima puis la seconde à Nagasaki, mais depuis plus personne n'ose utiliser ces armes affreuses", a-t-il poursuivi. "Ces deux villes doivent vraiment envoyer un message fort selon lequel ces types d'armes doivent être éliminées tôt ou tard", a-t-il ajouté.
Le dalaï lama séjournera jusqu'au 9 novembre à Hiroshima. Il se rendra ensuite à Tokyo pour une autre conférence avant de rentrer le 12 novembre à Dharamsala, en Inde, où siègent le gouvernement et le Parlement tibétains en exil.
Le dirigeant tibétain s'est déjà rendu au Japon plus d'une dizaine de fois. Sa dernière visite en avril 2005 avait déclenché les protestations de Pékin. Le dalaï lama a abandonné ses exigences initiales d'indépendance, mais les autorités chinoises l'accusent régulièrement de prôner le séparatisme et de poursuivre sa lutte pour l'indépendance.
Ats / 01 novembre 2006

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